Deux fois vainqueur du Tour de France, « Tonin la méthode », grimpeur émérite et rouleur endurant, devient ensuite directeur sportif de Louison Bobet puis de Raymond Poulidor

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Antonin MAGNE

 (Antoine Marius MAGNE dit Antonin)

Né le 15 février 1904 à dix heures du soir (22 heures) Ytrac Cantal 15
Source acte n°4 - AD15 en ligne

Décédé le 8 septembre 1983 à Arcachon Gironde 33

 

 

 

Vainqueur du Tour en 1931 et 1934, grâce au soutien d’équipiers dévoués

Surnommé aussi « Tonin le Sage », on le dit taciturne, réservé, peu bavard. Et pourtant, pendant sa carrière de coureur, il parvient, mieux que quiconque, à s’attacher les services de fidèles équipiers qui renoncent même à leur ambition personnelle pour servir le champion auvergnat. Sans dire un mot, il sait faire valoir sa froide autorité.

C’est ainsi que pour sa 1ère victoire dans le Tour de France en 1931, Charles Pélissier, sprinteur, lui sauve son maillot jaune et l’équipe de France.

Pour sa 2e victoire en TDF, en 1934, Magne bénéficie de l’assistance héroïque de deux équipiers René Vietto et Roger Lapébie. « Tonin » porte le maillot jaune depuis le deuxième jour et à l’attaque des Pyrénées, il a 8’ d’avance au classement général. Mais dans la descente du col de Puymorens, il chute et sa jante avant, en bois, explose dans le choc. Quand arrive Vietto, formidable grimpeur, il est arrêté par son leader :

« Passe-moi ton vélo ! »

Le jeune homme obéit d’emblée et Magne peut repartir à la poursuite de ses concurrents avec l’aide de Roger Lapébie.

Le lendemain, c’est dans le col du Portet-d’Aspet que Magne connaît un nouveau souci mécanique, cette fois avec sa chaîne et songe, alors, que tout est fichu. Mais un motocycliste prend soin d’avertir Vietto qui est à l’avant. Magne voit bientôt revenir vers lui le jeune coureur qui a fait demi-tour et gravit le col à l’envers, pour céder une nouvelle fois sa machine au leader. Ce gamin de vingt ans vient de ruiner ses chances de bien figurer au classement final. Et cette épopée des « géants de la route » restera dans les mémoires quand le public verra l’image d’un Vietto en pleurs sur le parapet du col, attendant longtemps d’être secouru.

Roger Lapébie attend le maillot jaune pour le soutenir et accomplir une fin d’étape hallucinante où Magne, en gage de reconnaissance, finit vainqueur dans cette dernière journée de montagne.

A cette époque, c’est Henri Desgrange qui règne sur le TDF depuis sa création en 1903.

 

Au terme de sa brillante carrière cycliste, il devient directeur sportif pour les cycles Mercier

Comme André Leducq, il est né en 1904 et ses parents tiennent une laiterie comme ceux de Charles Pélissier. Mais, à la différence de ces deux copains plus exubérants, Antonin doit attendre plusieurs années et faire ses preuves pour être considéré comme un très grand coureur et atteindre une égale popularité grâce à son sérieux, sa méthode et sa rigueur.

Car « Tonin » avant de devenir « un chef » respecté préfère travailler dans l’ombre, observer et témoigner de sa grande sagesse pour finalement prouver sa compétence et montrer sa grande condition physique qui le met en situation de gagner.

 

 

Antonin Magne participe 10 fois au Tour de France entre 1927 et 1938 et porteur du maillot jaune pendant 35 journées. Il est vainqueur de 10 étapes.

Il est le premier vainqueur d’une étape contre-la-montre individuel dans le Tour.

Il clôture sa carrière par une victoire dans le championnat du monde sur route en 1936 après avoir terminé second du Tour de France.

Il devient ensuite, pour le compte des cycles Mercier, directeur sportif de Louison Bobet puis de Raymond Poulidor.

Antonin Magne a fait honneur à son nom dont l’origine latine signifie « grand » !

 

 

D'autres personnages et anecdotes dans le dossier spécial "Tour de France"

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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