Créateur du Tour de France en 1903 et de la randonnée cyclotouriste Audax, cet humaniste précurseur dédie sa vie au sport tant par la pratique qu’en étant dirigeant et journaliste.

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Henri DESGRANGE

Né le 31 janvier 1865 à cinq heures du matin à Paris 10e
selon acte n°478 source : Archives de Paris en ligne

Décédé le 16 août 1940 à Beauvallon Drôme 26

 

 

Le goût du sport le détourne de la carrière d’avocat

Cet homme organisateur-né, au caractère bien trempé est ainsi qualifié en son temps par le journaliste Jacques Goddet : « Rude dans son comportement, rude dans ses expressions, rude envers lui-même plus encore qu'envers ses collaborateurs, Henri Desgrange a considéré la vie comme un combat permanent. »

Quand il débute sa vie professionnelle à Paris, comme clerc de notaire, il se destine à devenir avocat. Mais bientôt, il délaisse ce projet pour se consacrer au sport tant pour la pratique que pour l’organiser et le diriger.

C’est ainsi que le 11 mai 1893, il est le premier à battre un record de l’heure cycliste, sans entraîneur avec 35,325 km. Il détient également plusieurs records à tricycle sur piste, sur 50 et 100 km.

En tant que journaliste sportif, il collabore à plusieurs revues : La Bicyclette, Paris-Vélo et Le Journal de sports.

 

Directeur d’un quotidien sportif… et de vélodromes à Paris

S’il aime le sport de déplacement, il a aussi le talent pour organiser en grand. C’est ainsi qu’en 1897, il devient directeur du vélodrome du Parc des Princes à Paris puis, en 1903 du vélodrome d’Hiver.

En 1900, il est nommé directeur et rédacteur en chef d’un nouveau quotidien sportif, L’Auto-Vélo lancé par le comte de Dion. Ce titre deviendra L’Auto en 1903.

Le 20 novembre 1902, dans une brasserie parisienne du quartier Montmartre, Henri Desgrange, rédacteur en chef, déjeune avec son jeune journaliste Géo Lefèvre. Il est question de trouver une idée de course pour lancer la rubrique deux roues de leur quotidien sportif et aussi de faire face à la concurrence.

C’est alors que Géo Lefèvre lance l’idée aussi simple que révolutionnaire : faire « une course qui ferait le tour complet du pays en plusieurs étapes. »

Henri Desgrange lui rétorque : tu es fou, tu vas tuer nos coureurs !

Pourtant l’idée originale fait son chemin et Desgrange devient en 1903, le maître d’œuvre d’une course sur route inédite : Le Tour de France. Il en demeure le directeur jusqu’en 1936 où Jacques Goddet prend la relève.

 


Henri Desgrange rédacteur en chef de L’Auto en 1914

 

Créateur en 1904, de la formule humaniste du sport qu’est l’AUDAX

En 1903, les Italiens pratiquent régulièrement ce genre d’excursion dont le nom est issu du qualificatif latin qui signifie audacieux. En 1904, alors que les Italiens projettent l’excursion Turin-Paris, Géo Lefèvre suggère que les cyclistes français aillent à leur rencontre.

Ainsi, est lancée l’idée de créer en France un mouvement de même nature. Henri Desgrange, Géo Lefèvre et Charles Stourm vont alors lancer cette formule pour la France. Desgrange peut annoncer le 7 janvier 1904, la naissance des Audax français, qui concrétisent le début du cyclotourisme.

Cette idée dynamise ainsi l’activité hors compétition sur de longues distances qui aboutira aux brevets de 300 à 1200 km dont le plus célèbre est Paris-Brest-Paris.

Il s’agit d’épreuves de régularité et d’endurance où des capitaines de route contrôlent et régulent la vitesse du groupe. Outre le cyclisme, Henri Desgrange déclinera ensuite la même formule pour la marche, la natation, la rame.

« Partir ensemble, arriver ensemble » est le principe de cette formule qui vise l’esprit de groupe et la solidarité pour atteindre ensemble le but.

Au-delà de son apparente rudesse, Henri Desgrange est, par nature, un formidable organisateur qui œuvre de façon pérenne à structurer le sport, avec un esprit d’avant-garde et dans l’intérêt humain.

En 1917, il apporte sa contribution volontaire à la défense du pays et termine la guerre comme officier.

 

Son nom inséparable de l’histoire du Tour de France,
est honoré au sommet du Galibier

Un monument est érigé en son honneur au sommet du col du Galibier et un prix Henri-Desgrange est décerné chaque année au coureur franchissant en tête le col (ou un autre col le plus haut de la course si le Galibier n’est pas au programme).

Un prix Henri-Desgrange est également décerné à un journaliste, auteur ou artiste français ayant, dans l’exercice de sa profession, le mieux servi la cause du sport d’une manière ou d’une autre.

Desgrange est aussi auteur de livres dont La Tête et les jambes (1894), Mens sana (1909), La Vie sportive (1913).

Jusqu’au bout de sa vie, il pratique le sport et notamment la marche de fond et le cross-country.


Henri Desgrange en 1936

 

D'autres personnages et anecdotes dans le dossier spécial "Tour de France"

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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