Deux fois vainqueur du Tour de France en 1930 et 1932, ce redoutable sprinteur, que les journalistes surnomment « joyeux Dédé », est celui qui a remporté le plus d’étapes après Merckx et Hinault

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André LEDUCQ

Né le 27 février 1904 à trois heures et quart du matin
à Saint-Ouen 93 – Seine-Saint-Denis
Selon acte état-civil n°140

Décédé le 18 juin 1980 à Marseille Bouches-du-Rhône 13

 

 

Surnommé « Dédé Gueule d'Amour et Muscles d'Acier », il est
l'un des coureurs français les plus populaires de l'entre-deux-guerres.

Il est initié au cyclisme par son père, lui-même coureur, qui voit avec bonheur son fils débuter dans le Tour de France en 1927. Il a 23 ans. Il terminera premier Français, en quatrième position et vainqueur de trois étapes. Cette même année, il vient de remporter Paris-Le Havre et Paris-Roubaix.

Il faut dire que dès ses débuts sur un vélo, André Leducq montre un grand talent. Ainsi, en catégorie junior, à 18 ans, il est champion de France sur route en 1922. Deux ans plus tard, il devient champion du monde sur route amateur au circuit de Montlhéry et en 1925, il est champion de France sur route amateurs et militaires.

Devenu cycliste professionnel  en 1926, il est engagé l’année suivante par l’équipe la plus puissante de l’époque, Alcyon-Dunlop. Lors de sa première participation au TDF, il court avec un de ses amis Antonin Magne dont il sera indissociable durant toute sa carrière.

 

En 1929, pour sa deuxième participation au TDF, il termine en seconde position.

 

1930 : un Tour héroïque pour Leducq qui finit en vainqueur malgré 2 chutes et une pédale cassée

Cette année-là, Henri Desgrange bouleverse le mode de participation au Tour. Les marques de cycles sont supprimées, les coureurs sont regroupés par équipes nationales. Pour cette édition, il y a cinq équipes nationales de huit coureurs et André Leducq fait partie de l’Equipe de France.

Ce Titi parisien que les journalistes surnomment Joyeux Dédé, connaît en 1930, une mésaventure semblable à celle d’Eugène Christophe qui, lors du Tour 1913, a forgé sa légende en même temps que sa fourche de vélo.

Ce jour-là l’étape qui mène à Evian passe par le Galibier et Leducq, maillot jaune, se lance à fond dans la descente dont il est le grand spécialiste. Malgré la chaussée en mauvais état, le coureur prend tous les risques, voulant pousser ses rivaux à la faute. Mais c’est lui qui  chute, dans un choc effroyable.

Il est ramassé à demi-inconscient par son coéquipier Pierre Magne (frère d’Antonin), qui le réconforte. C’est ainsi qu’ils se lancent dans une folle poursuite. Mais dans le col du Télégraphe, une pédale abîmée dans la chute, se brise et Leducq tombe à nouveau.

S’asseyant sur le talus, Leducq voit, cette fois, s’envoler toutes ses chances. Alors, son coéquipier Marcel Bidot se saisit d’une clé à molettes et démonte la pédale du vélo d’un spectateur pour la monter sur celui de son copain. Reprenant la route avec ses coéquipiers, Leducq se lance dans une poursuite magnifique de 75 km et parvient à rattraper ses adversaires pour arriver en vainqueur à Evian et finalement gagner le Tour en cette année 1930.

C’est la première fois qu’un Français gagne le Tour depuis Henri Pélissier en 1923.

Il est à nouveau vainqueur du TDF en 1932.

 

Un brillant palmarès : 8 participations au Tour de France, 25 victoires d’étapes, 
et 35 fois maillot jaune

C’est lors du Tour de France 1933, que la cohésion de l’équipe de France est la plus forte car il s’agit d’une équipe de copains au potentiel assez exceptionnel. C’est ce qui fait dire à l’un d’eux Speicher : Non, vraiment, nous n'avions aucune idée sur celui d'entre nous qui gagnerait !

En huit participations au TDF, entre 1927 et 1938, André Leducq se révèle un grand champion, un sprinteur capable de s’exprimer sur tous les terrains. Equipier loyal, il est intransigeant avec ses adversaires et avec lui-même, dans sa course à la victoire.


André Speicher et André Leducq en 1933

 

La carrière de « Joyeux Dédé » s’achève en 1938 comme elle a commencé, dans un coup d’éclat. Il s’échappe le dernier jour à 55 km du Parc des Princes en compagnie d’Antonin Magne. Les deux coureurs franchissent la ligne d’arrivée en se tenant la main et en partageant la gloire d’une victoire d’étape pour le bonheur des 50 000 spectateurs du Parc des Princes.


André Leducq et Antonin Magne ensemble
à l’arrivée du TDF 1938

Comme son copain Magne, Leducq porte bien son nom puisqu'en latin il signifie le "guide", le "chef"!

Avec ses 25 victoires d’étapes, André Leducq  est le troisième coureur au classement des victoires derrière Eddy Merckx et Bernard Hinault. Il a porté 35 fois le maillot jaune.

Il décède à 76 ans des suites d’un accident de plongée sous-marine.

 

 


Plaque apposée au 19 de la rue Michel-Ange à Paris 16e

 

D'autres personnages et anecdotes dans le dossier spécial "Tour de France"

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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