Patricia HAFFNER
Née Patricia BRÉZUN

née le 6 mai 1955 à 6h20 du matin  
à Boulogne-Billancourt Hauts-de-Seine 92
Selon acte n°987 délivré par la mairie de Boulogne-Billancourt

« Que votre fils remplisse bien toutes les rubriques »

Héréditaire est le goût de voler pour Patricia Brézun.

Avec un père commandant de bord et une mère pilote privé, elle est naturellement contaminée par le virus de l’air, qu’elle déclare à ses parents dès l’adolescence.

Et c’est par le planeur qu’elle aborde le ciel avant de s’inscrire à l’aéro-club de Mitry-Mory en Seine-et-Marne où elle décroche à 17 ans la licence de pilote privé en 1972.

Comme elle aspire à devenir pilote de ligne et suit des études de mathématiques supérieures, elle vise l’entrée à l’École nationale de l’aviation civile (Enac).

« Que votre fils remplisse bien toutes les rubriques » recommande-t-on à son père venu chercher le dossier d’inscription. Et quand il précise : « il ne s’agit pas de mon fils, mais de ma fille … » le dossier lui est alors repris des mains avec pour commentaire : « l’école est interdite aux filles ».

Surprise mais pas désarmée la famille réalise qu’il est temps de faire bouger les choses, d’autant plus que Polytechnique vient de s’ouvrir aux candidates.

Une intervention de Marie-Josèphe de Beauregard, présidente de l’association des pilotes françaises auprès de Mme Pompidou, accélère le projet d’ouverture aux femmes. La loi votée en 1973 permet aux filles de se présenter au concours d’admission à l’Enac, sous réserve d’avoir au moins 18 ans au 1^er janvier.

Premier vol de l'A300B le 28 octobre 1972 – source Wikipédia

Phénomène immiscé dans un bastion masculin…

Patricia doit patienter encore un an, avant de se présenter au concours.

Après tests et épreuves, le verdict tombe :

« Mademoiselle, vous avez été retenue, c’est une grande responsabilité pour moi car nous n’avons jamais eu de stagiaire féminine. J’espère que vous serez à la hauteur de la confiance que l’on vous accorde. »

La jeune lauréate impressionnée mais sûre d’elle a conscience d’ouvrir une voie nouvelle, d’autant que l’année d’avant, trois candidates avaient été recalées.  

Dès lors, elle amorce un parcours d’autant plus difficile qu’elle est la seule fille d’une promotion de 45 élèves.

Quelle singularité pour cette jeune fille qui vient de s’immiscer dans un bastion masculin !

Considérée comme un phénomène, elle est surveillée et observée y compris par les médias souvent élogieux. Faire connaître et témoigner sur ce métier tout juste ouvert aux femmes l’intéressent même si à la longue et loin de l’aspect sexiste, elle se sent quelque peu «bête curieuse » d’une école où ses faits et gestes sont observés et commentés.

Pour elle, réussir est tout naturel que cela se conjugue au féminin ou au masculin.

Surmontant cette épreuve supplémentaire et au terme de trois années d’études rigoureuses, elle obtient la licence de pilote de ligne.

...elle ouvre une place aux femmes à Air France

Entrée à Air France, elle devient la 1ère télécommunicatrice au sein d’un équipage de Boeing 707. À moins de 25 ans, elle est lâchée sur moyen-courriers comme copilote sur Boeing 727 et va le rester pendant 5 ans.

À 30 ans, elle est promue sur Airbus A300 et A310.

Une nouvelle consécration lui arrive en 1991 quand elle passe commandant de bord sur B737 assurant les liaisons sur le réseau moyen-courrier jusqu’en 1996, année où elle fait du long courrier sur l’A310.

Dès 2001, elle dessert l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine à la moyenne de trois vols par mois sur Boeing B777.

Mariée et mère de deux enfants, les rotations sur moyen-courriers lui permettent de ne s’absenter que peu de temps. Investie également dans une activité d’instructrice, elle prépare les programmes pédagogiques destinés aux qualifications et apprécie aussi de transmettre son expérience.

Avec Danièle Décuré qui la précède de peu sur la ligne, elle est l’une de ces pionnières qui ont ouvert une place aux femmes dans la compagnie nationale.

Ainsi au 31 décembre 2022, elles sont 356 femmes-pilotes, soit 9,2 % de l’effectif pilotes d’Air-France.

Ses aviatrices préférées : Hélène Boucher la téméraire et Adrienne Bolland, première à survoler la Cordillère des Andes en 1921.

Voir aussi le dossier Pionnières : https://janinetissot.fdaf.org/jt_pionnieres.htm

Patricia Haffner aux commandes d’un avion de ligne

Sources documentaires :
- Dictionnaire universel de l’aviation de Bernard Marck – éditions Taillandier - p.474 et 475
- https://corporate.airfrance.com/fr/actualites/troisieme-edition-de-levenement-feminisons-les-metiers-de-laeronautique-et-du-spatial
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Patricia_Haffner
- https://academieairespace.com/utilisateurs/patricia-haffner/
- Aviatrices – Un siècle d’aviation féminine française – Musée de l’Air et de l’Espace – Éditions Altipresse p.175-177

Conquérante bâtisseuse, voyageuse et avant-gardiste de l’air

À la fois conquérante de l’air et bourreau du travail, pourraient esquisser la personnalité de Patricia Haffner.

 Du Taureau au Gémeaux et au Bélier, la voilà conquérante voyageuse de l’air avec une légèreté Gémeaux et une puissance d’action Taureau allié ici à l’intrépide Bélier.

Elle est toujours prête à foncer raisonnablement à travers les obstacles.

 Justement s’attaquer à ce qui est difficile et le surmonter avec succès, est tout ce qui convient au tempérament pragmatique de cette grande Dame volante stimulée par l’ampleur de la tâche.

 Faire ce qui ne s’est encore jamais fait, ouvrir avec réussite des voies inédites, semble être l’itinéraire de vie choisi par cette fan des déplacements aériens.

(Axe nomade Gémeaux-Sagittaire).

 Voilà un aperçu du ciel de naissance d’une bâtisseuse de cathédrale, avant-gardiste du transport aérien.

Hommage à Patricia Haffner qui a ouvert à l’Enac la voie du ciel pour les femmes.

Logiciel Auréas Astro PC Paris

En astrologie, d'où vient le goût de voler ?
En savoir + :  https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne