Belle et douée, cette Lyonnaise s’impose sur les planches des années 1930, en passant par les bras de Sacha Guitry…

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Jacqueline DELUBAC
Née Isabelle Jacqueline BASSET dite…

Le 27 mai 1907 à 3h à Lyon 6e
Selon acte n°343 – Archives de Lyon en ligne – 2 E 2080 – vue 90/218

 Décédée le 14 octobre 1997 à Créteil Val-de-Marne 94

 


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jacqueline_Delubac_1938.jpg?uselang=fr

 

« J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié »

De la soie lyonnaise aux théâtres parisiens

Vie mondaine et collection prestigieuse…

Collectionneuse avisée et donatrice généreuse pour sa ville natale.

Entre terre et air au nom du théâtre et du patrimoine

 

 

« J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié »

Devenue actrice applaudie au théâtre et au cinéma, elle incarne la réussite parisienne. Et Sacha Guitry, le Molière du 20e siècle y est pour beaucoup. La demoiselle, qui sera jugée l’une des Françaises les plus séduisantes de l’entre-deux-guerres, a du charme, de la classe et une bonne éducation.

Autant d’atouts séduisent ce ponte du théâtre d’autant plus enclin à succomber qu’il vient d'être lâché par Yvonne Printemps.

Avant de parler mariage, Jacqueline emménage chez Sacha dès 1933 et, pour annoncer leurs épousailles en février 1935, le jeune marié de 50 ans déclare magnifiquement :

« J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié ».

Devenant ainsi sa 3e épouse, Jacqueline qui débute avec son mentor dans « Villa à vendre » sera de toutes les pièces du grand homme de théâtre. Actrice à temps plein sur les planches et devant les caméras, elle jouera dans 23 pièces de son mari, 10 créations, 13 reprises, et 11 films.

Entre scènes, répétitions, essayages chez Paquin et mondanités parisiennes, Jacqueline Delubac virevolte avec grâce et élégance, parée de bijoux offerts par son époux.

Ces années de frénésie se termineront par un divorce en 1939.

Sans son pygmalion, Jacqueline Delubac continue alors sa carrière théâtrale et cinématographique.

Arrivée à l’âge de 69 ans, elle portera un regard un peu désenchanté sur ce mariage en écrivant un féroce « Faut-il épouser Sacha Guitry ».

 


Sacha Guitry et Jacqueline Delubac

 

De la soie lyonnaise aux théâtres parisiens

Née dans la soie lyonnaise avec un grand-oncle inventeur de la soie artificielle, Jacqueline Basset est fille unique de riches soyeux. Devenue orpheline de père à l’âge de 4 ans, elle passe la suite de son enfance à Valence dans sa famille maternelle, les Delubac, dont elle prendra le nom pour la scène.

Convaincue de la vocation d’actrice de sa fille, Madame Basset propulse Jacqueline dans l’univers parisien du théâtre où à la fin des années 1920, elle apprend danse et chant avec des petits rôles dans des revues, au théâtre et au cinéma.

Par relations, mère et fille en viennent à frapper à la porte de Sacha Guitry pour tenter d’obtenir un rôle. La beauté et les talents de la jeune provinciale feront le reste et le succès de sa carrière d’actrice…

… Jusqu’en 1951, année où elle quitte la scène.

 

Vie mondaine et collection prestigieuse…

C’est  Sacha Guitry qui donne à Jacqueline Delubac le goût de collectionner l’art… et grâce à la vente des bijoux qu’il lui a offerts, elle s’adonne à ses premiers achats d’art impressionniste et moderne.

Mais à la différence de son ex-mentor qu’elle trouvait trop rétro dans ses goûts, elle choisit du très moderne et, avec un flair avisé, se rend dans l’atelier de jeunes artistes comme Hartung, Poliakoff ou César qui devient son ami.

Au fil des ans, sa collection deviendra des plus prestigieuses avec Degas, Rodin, Renoir, Manet, Dufy, Modigliani, Picasso, Poliakoff, Dubuffet Rouault, Fautrier, Bacon…

Foisonnante est sa vie mondaine.

Accueillie partout, elle fréquente la jet-set du moment… Qu’elle pose pour le peintre Bernard Buffet ou qu’elle se rende chez les Rothschild, elle fait sensation par son extravagance vestimentaire mais sans se départir de sa culture et de son goût artistique.

Elle l’avoue elle-même :

J’ai un bon œil, j’ai eu le bonheur d’avoir un assez bon instinct et d’acheter des peintures de Poliakoff, de Fautrier, de Dubuffet qui étaient peu connus, et j’ai la joie de les avoir acquises quand tout le monde se moquait de moi.

 


Jacqueline Delubac années 1930

 

Collectionneuse avisée et donatrice généreuse pour sa ville natale.

Après-guerre, elle s’éprend d’un grand amateur d’impressionnisme et riche diamantaire d’origine arménienne Mihran Garabet Eknayan qu’elle épouse à Neuilly-sur-Seine en 1981. Ils réunissent leurs collections qui se complètent.

Devenue une riche veuve en 1985, elle garde intact son goût des fêtes mais côté vestimentaire elle veille à maîtriser au mieux les outrages du temps.

Sa demeure parisienne est quasiment un musée où cohabite l’esprit des peintres qu’aimait le couple Jacqueline-Mihran.

Quand arrive l’heure du legs, estimant Paris bien doté en œuvres majeures, elle contacte le Musée des Beaux-Arts de sa ville natale à qui elle lègue sa collection dans un testament officiel en 1993.

Heurtée accidentellement par un cycliste, elle meurt des suites de ses blessures le 14 octobre 1997, avant d’avoir retrouvé ses chères toiles accrochées aux cimaises du musée lyonnais.

 

Sources documentaires :
- « Lyonnaises d’hier et d’aujourd’hui » par Bernadette Angleraud, Marie-Christine Bôle du Chaumont, Jean Étèvenaux, Catherine Pellissier - Éditions Bellier
- Wikipédia
-
https://www.radiofrance.fr

 

 

Entre terre et air au nom du théâtre et du patrimoine

En Jacqueline Delubac s’associent superbement la légèreté de l’air des Gémeaux curieux de nouveautés avec le sens terrien du Taureau ancré dans son patrimoine.

(3 planètes en Gémeaux dont le Soleil et son maître Mercure ; ascendant Taureau avec son maître Vénus conjoint en XII)

 L’art du déguisement lui vient de Lune-Scorpion tandis qu’Uranus-Mars en X conjoint au MC signent l’actrice indépendante et novatrice.

 Ce goût de l’originalité la suivra toute sa vie tant côté vestimentaire que collection artistique où son flair inné lui fait sentir ce qui aura de la valeur demain.

 Ancrée dans la possessivité de la matière par ses collections d’art, elle aime en même temps la vie aérienne et virevoltante des mondanités bavardes.

Facilement populaire et chanceuse (Jupiter/Neptune au Cancer en III), elle satisfait ainsi son appétit de jouissance festive (asc. Taureau) tout en laissant libre cours à son goût du papotage Gémeaux.

 

Voilà une actrice qui a su enraciner l’art avec légèreté !

 

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 


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