1ère bachelière de France en 1861 et 1ère licenciée es-lettres en 1871, elle est une journaliste militante pour les droits des femmes.

 

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Julie-Victoire DAUBIÉ

Née le 26 mars 1824 à 22h à Bains-les-Bains Vosges 88
Selon acte n°32 – Source Marc Brun

 Décédée le 26 août 1874 à 17h à Fontenoy-le-Château 88 Vosges
Selon acte n°117 – AD88 en ligne – 179/1_E_17-31515 - 1874

 

 

Autodidacte, Julie-Victoire Daubié. Cela va de soi !

Sensible à la misère des ouvrières et des mères célibataires,

Elle incarne la militante des causes difficiles

 

 

Le visage est sévère et le regard déterminé.

La posture, même convenue, laisse deviner une autorité naturelle.

Voilà une dame qui semble vouloir s’assumer et agir

au cœur de la société de son temps, loin des parlottes et courtisaneries en vogue.

 

Autodidacte, Julie-Victoire Daubié. Cela va de soi !

Dans cette première moitié du 19e siècle, les filles et les femmes sont interdites dans l’enceinte des lycées.

Il faut attendre la loi Falloux de 1850 qui impose aux communes de plus de 800 habitants d’ouvrir une école de filles.

Le 1er octobre 1862, Élisa Lemonnier crée la 1ère école professionnelle (couture) pour jeunes filles.

Et quand sort la loi Ferry qui reconnaît l’égalité des sexes devant l’instruction en 1882, Julie Daubié est déjà décédée.

Pédagogue, écrivain, conférencière, journaliste, cette militante pour les droits des femmes ne verra que peu d’avancées de son vivant pour cette cause qui lui tient particulièrement à cœur.

Première femme à s’inscrire au baccalauréat en 1861 et 1ère licenciée es-lettres en 1871 - à l’époque où les cours à la Sorbonne sont interdits aux femmes -, Julie-Victoire Daubié illustre bien le second prénom de son état-civil.

C’est donc en 1861, à Lyon qu’elle est reçue 1ère bachelière de France. Mais obtenir le diplôme est une autre affaire ! Il faudra la mobilisation de tout un groupe acquis à la cause féministe, dont Arlès-Dufour aux côtés de l’impératrice Eugénie pour que le ministre de l’Instruction publique consente à signer le diplôme.

 

 


Sa signature fait apparaître les initiales de ses deux prénoms.

 

Sensible à la misère des ouvrières et des mères célibataires,

Issue d’un milieu de petite bourgeoisie catholique et orpheline de père avant ses deux ans, elle est élevée dans la famille paternelle à Fontenoy-le-Château. Greffier de justice, négociant, directeur de forges… sont les métiers retrouvés dans son ascendance.

Sans avoir partagé la vie des ouvrières, Julie-Victoire Daubié perçoit la triste condition du petit peuple et des mères célibataires au point d’écrire La Femme pauvre au XIXe siècle qui lui vaut le 1er prix du concours de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon le 21 juin 1859.

La seconde édition de cet ouvrage est primée à l’Exposition universelle de Paris en 1867.

Nantie du brevet d’enseignante en 1844, elle étudie avec son frère prêtre le grec et le latin, indispensables pour se présenter au baccalauréat. Elle complète sa formation au Muséum d’Histoire naturelle auprès d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire qui l’autorise à venir hors des heures d’ouverture au public.

Ses idées sont dans le courant de pensée moderniste du Second Empire où s’inscrivent les noms de François Arlès-Dufour, Léon Richer, Ernest Legouvé, Juliette Adam, Rosa Bonheur, l’impératrice Eugénie

Par son travail de journaliste, Julie-Victoire Daubié est reconnue non seulement en France mais dans toute l’Europe et aux États-Unis.

Sa mort en 1874 laisse inachevée sa thèse de doctorat : La Condition de la femme dans la société romaine.


Plaque à l'effigie de Julie-Victoire Daubié, musée de la broderie Fontenoy-le-Château - Wikipédia

 

 

Elle incarne la militante des causes difficiles

En Julie Daubié s’incarne LA MILITANTE conquérante des causes difficiles par l’influence martienne conjuguée du Bélier et du Scorpion.

Ouverte aux réalités de son époque, cette femme à l’âme révolutionnaire se trouve placée à l’avant-garde du combat, pour ouvrir la voie, montrer le chemin vers le futur de l’émancipation féminine.  

Mais pas seulement, car l’inéquité et les injustices sociales en général  l’interpellent tout aussi vivement.

Il lui faut combattre aux avant-postes des tribulations de son temps, sans quête de gloriole. Pour cela, l’écriture et le journalisme prolongent son besoin d’action.

Son esprit chevaleresque s’appuie sur des convictions fermes et aucun obstacle ne la rebute.

Facilement populaire, elle décroche succès et large notoriété internationale.

 

Honneur à Julie-Victoire Daubié qui a montré que l’instruction est voie d’émancipation des femmes.

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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