En fin régatier nanti d’un bel héritage, il mène la barque de sa vie avec brio et générosité entre peinture impressionniste, mécénat, horticulture et passion de la navigation.

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Gustave CAILLEBOTTE

Né le 19 août 1848 à 15h20 à Paris
Selon données Didier Geslain

 Décédé le 21 février 1894 à 21h à Gennevilliers 92 Hauts-de-Seine
Selon acte n°22 AD92 en ligne – E_NUM_GEN_D1894 – vue 6/31        

 


Autoportrait 1892

 

De la toile du drap militaire à la toile impressionniste

Ami sincère et dévoué… peintre de talent…

Il œuvre à mettre en lumière les artistes de son temps

 

 

De la toile du drap militaire à la toile impressionniste

Nanti d’un héritage familial considérable, il peut donner libre cours à ses multiples passions.

Lui-même peintre et ami des impressionnistes, il se révèle un mécène aussi généreux et avisé que discret.

Est-ce pour cela que sa peinture est longtemps méconnue, sauf aux États-Unis ?

Il faut attendre les années 1970 pour que ses toiles soient mises en lumière grâce à des collectionneurs américains.

D’ailleurs, il est un des premiers grands peintres français à être exposé régulièrement aux États-Unis.

Philatélie, horticulture, jardinage,  yachting, construction de bateaux… sont autant d’occupations captivantes pour Gustave Caillebotte.

Talentueux régatier, il devient amoureux de la côte normande qui lui permet d’assouvir sa passion de la navigation et aussi de nourrir son âme de peintre.

Dans l’ascendance Caillebotte, on fait commerce de drap depuis le 18e siècle et la fortune arrive grâce à la vente de draps aux armées de Napoléon III.

Bachelier, puis licencié en droit en  1870 Gustave Caillebotte est mobilisé peu après dans la Garde nationale pour la défense de Paris pendant la guerre franco-prussienne.


Martial et Gustave Caillebotte (à droite)

Dès 1871, entré à l’atelier réputé de Léon Bonnat, pour préparer le concours des beaux-arts, il y rencontre Jean Béraud.

Reçu 46e au concours des Beaux-arts, mais il n’y reste qu’un an.

Ses relations l’amènent à fréquenter les grands noms de l’impressionnisme tels que Claude Monet, Edgar Degas, Camille Pissarro, Paul Cézanne, Berthe Morisot

Le legs familial, suite au décès de son père fin 1874 est considérable, hôtels particuliers, immeubles de rapport et appartements notamment boulevard Haussmann (siège actuel de la Société Générale).

Cette fortune lui permet de donner libre cours à sa passion pour la peinture. Il achète des toiles, finance et organise des expositions.

 


Rue de Paris – Temps de pluie – 1877 – Gustave Caillebotte

 


Les Raboteurs de parquet
  - peinture de Caillebotte refusée au Salon de 1875 car il heurte par son réalisme extrême.

 

Ami sincère et dévoué… peintre de talent…

A partir de 1876, il présente ses toiles aux expositions impressionnistes.

Le décès inattendu de son frère René en 1876, le persuade que « dans la famille, on meurt jeune ». Aussi, il rédige un 1er testament.

Artiste original et audacieux selon les historiens d’art, il prend des thèmes originaux où se perçoivent l’ennui et l’extrême solitude des personnages qui semblent indifférents les uns aux autres, dans ce nouveau Paris haussmannien.

Habitant avec son frère Martial, il partage avec lui les mêmes hobbies et relations : jardinage, horticulture, philatélie, yachting…

A la fin des années 1880, ses autres passions prennent le dessus sur la peinture, notamment le nautisme, séduit qu’il est par le jeu de l’eau, des bateaux et des hommes. Régatier talentueux, il a possédé 14 voiliers de course et remporté une centaine de prix.

Emporté par une congestion cérébrale à 45 ans, Gustave Caillebotte laisse les impressionnistes  orphelins d’un ami sincère et d’un mécène dévoué. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise, il repose dans la chapelle funéraire familiale.

Pissaro écrit à son fils Julien : « Nous venons de perdre un ami sincère et dévoué... En voilà un que nous pouvons pleurer, il a été bon et généreux et, ce qui ne gâte rien, un peintre de talent ».

En 1896, selon sa volonté, les œuvres de sa collection sont remises à l’État.

 


Régates à Argenteuil
(1893), coll. part. Gustave Caillebotte

 

Sources documentaires :
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/gustave-caillebotte-le-plus-discret-des-peintres-impressionnistes?fbclid=IwAR3N7NOMIse74evoM70McHNz8BdSQs538hYZFTmiVyrO3hWwnnhjqeJiayM

 

 

Il œuvre à mettre en lumière les artistes de son temps

Lion, Sagittaire et Bélier en font un homme de feu étonnamment fan de navigation et de bord de mer.

En fait le milieu aquatique l’aide sans doute à libérer la tension fougueuse qui l’habite.

Passionné de régates, il est stimulé par le défi de la compétition où chaque fois, il remet en jeu son talent pour viser au final la première place qui sied au Lion. Toutefois, il est plus intéressé par le temps de la conquête que par celui de la gloire.

En fait, il est taillé pour être un leader de l’arrière-plan (maison VIII). En effet, il s’évertue sa vie durant à favoriser la mise en lumière des artistes impressionnistes de son temps.

En humaniste indépendant et clairvoyant, par son comportement de mécène généreux, il  contribue à conserver l’héritage pictural de son époque comme patrimoine précieux pour les générations suivantes.

Cette idée ancrée très tôt dans son esprit l’amène à léguer sa collection à l’État.

S’il reste mystérieux et trop méconnu, c’est qu’il est par nature taillé pour favoriser la mise en valeur des peintres de son temps, sans rechercher la notoriété pour lui-même.

Hommage à Gustave Caillebotte le mécène qui a mis sa fortune au service de l’impressionnisme et de l’art.

 

Merci à Marc Brun de m’avoir signalé ce bienfaiteur de l’impressionnisme.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

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