Jules BOURDAIS
Né Jules Désiré BOURDAIS le 6 avril 1835 à 3h du matin à Brest Finistère 29
Selon copie d’acte fournie par les Archives de la Communauté Urbaine de Brest
Décédé le 2 juin 1915 à 18h à Paris 16e
Selon acte n°1139 – Archives de Paris en ligne – 16D106 – vue 12/31
Une course à la hauteur engagée entre l’Europe et les États-Unis
Tour en pierre ou tour en fer ?
Du Havre à Cannes, de Genève à Charleroi… un talent connu et reconnu
Homme de défis publics au nom de l’avant-garde et du prestige
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Une course à la hauteur engagée entre l’Europe et les États-Unis
Être architecte-conseil de la ville de Paris depuis 1874 fait entrevoir la notoriété qu’a cet ingénieur centralien, titulaire de plusieurs médailles et habitué des premiers prix dans plusieurs concours publics à travers la France.
Entre l’Europe et les États-Unis, une course à la hauteur est engagée d’autant qu’en 1881, l’ingénieur Amédée Sébillot vient de ramener d’Amérique l’idée d’une « tour-soleil » en fer érigée à Paris pour éclairer la capitale.
Jules Bourdais, déjà auteur du Palais du Trocadéro clou de l’Exposition universelle de 1878, est associé à ce projet. Mais il songe plutôt à une tour en granit de 300 mètres, surmontée d’un phare électrique de 50 mètres. Il faut dire qu’il vient de faire breveter en 1882 un système de réflecteurs permettant de créer un puissant pinceau lumineux capable de balayer le ciel parisien et éclairer à giorno rues et places de la capitale mais aussi illuminer jusqu’à Neuilly, Levallois et le Bois de Boulogne…
En mai 1884, on commence à parler d’une Exposition universelle en 1889, histoire de célébrer le centenaire de la Révolution française et dynamiser l’économie française secouée par la guerre de 1870.
En novembre 1884, Bourdais qui est ami de Charles de Freycinet, président du Conseil municipal de Paris, évoque pour la première fois la tour de 300 mètres. Parlant courtoisement de la tour projetée par Eiffel son concurrent, il assure qu’elle pourrait être surmontée d’un puissant fanal électrique capable d’éclairer le Trocadéro et le Champ-de-Mars.
Publiées dans le Génie civil du 13 décembre 1884, la tour en maçonnerie de Jules Bourdais voisine avec la tour colossale en fer de Gustave Eiffel.
Début 1885, Bourdais présente à la Société des ingénieurs civils son projet de colonne-soleil de 360 mètres érigé sur une hauteur de Paris. Architecte reconnu sur la place, il conçoit son projet comme une prouesse technique dans la tradition artistique classique mais aussi comme une œuvre d’art fondue dans le paysage urbain de Paris.
Tour en pierre ou tour en fer ?
Tour en fer ou tour en pierre, tel est le choix à faire par la commission chargée du projet.
Tour Eiffel ou Tour Bourdais ?
Le prestige classique de la pierre ou l’innovation audacieuse par le fer ?
Ces deux projets, les plus en vue parmi les dix-huit présentés, ont de fervents partisans et d’ardents détracteurs.
Tandis que Bourdais multiplie les déclarations fracassantes et clame dans les salons parisiens qu’il a l’appui sans réserve du chef du gouvernement, Eiffel plus lent et réservé, aime avancer masqué et laisser dire par d’autres le bien qu’ils pensent de son projet.
Le 12 juin 1886, la commission ad hoc déclare : à l’unanimité, la Tour de l’Exposition universelle de 1889 doit apparaître comme un chef-d’œuvre original d’industrie métallique et que la Tour Eiffel semble seule répondre pleinement à ce but. Elle propose au ministre l’adoption du projet.
À regret, Bourdais renonce au granit pour sa tour cylindrique qu’il propose cette fois avec une ossature en fer recouverte de feuilles de cuivre. La Revue La Construction moderne reprend à son compte ce nouveau projet Bourdais.
Finalement, la « dame de fer » d’Eiffel, bien que manquant de grâce mais étudiée jusqu’à la perfection, gagne le concours pour être le clou de l’Exposition universelle de 1889.
Ainsi, la Révolution française qui a fait tomber des milliers de têtes sera 100 ans plus tard honorée par une haute tour qui fera lever des millions de têtes !
Jules Bourdais, vieux rival d’Eiffel, sera parmi les dix membres à voix délibérative du Comité technique de la préfecture de la Seine réuni le 22 mai 1903 sur la question : Faut-il démonter la Tour ?
Et le 6 novembre 1903, cette commission vote la conservation de la Tour à une voix de majorité !
Église Saint-Pierre-ès-Liens de Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) reconstruite par l’architecte Jules Bourdais
Du Havre à Cannes, de Genève à Charleroi… un talent connu et reconnu
Fils d’un capitaine de vaisseau, Jules Bourdais devient ingénieur après son passage à l’École centrale des Arts et Manufactures de Paris où il est admis à 22 ans en 1857.
Après des études d’architecture, il est nommé architecte de l’arrondissement de Brest en 1860, puis six ans plus tard il officie pour le département du Tarn-et-Garonne.
En vue de l’Exposition universelle de 1878, Jules Bourdais concourt avec l’architecte Gabriel Davioud au projet de Palais au Trocadéro, d’une remarquable originalité. Désigné lauréat du concours, il en hérite le titre d’architecte du gouvernement et une promotion d’officier de la Légion d’honneur le jour-même de l’ouverture de l’exposition, le 1er mai 1878. Cette distinction venait renchérir celle de chevalier de la Légion d’honneur déjà décrochée en 1871.
Architecte novateur, Bourdais s’est illustré auparavant dans la construction du palais de justice au Havre et celle du théâtre de Cannes. Églises, mairies, maisons, écoles portent la marque de son talent dans le Finistère et le Tarn-et-Garonne… ainsi que l’école professionnelle de Genève, le palais de justice de Charleroi…
Ce sont autant de réalisations publiques qui lui valent des premiers prix.
Mairie du 19e arr. de Paris construite par Bourdais entre 1876 et 1878.
Architecte en chef honoraire du gouvernement et officier de la Légion d’honneur, il décède à 80 ans.
Une rue du 17e arrondissement de Paris honore sa mémoire.
Retrouvez la Tour Bourdais sur YouTube
Sources documentaires :
- https://voxbaguette.com/la-tour-de-bourdais-la-rivale-de-la-tour-eiffel/
- https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/projet-de-phare-monumental-pour-paris-elevation-56835
- Eiffel de Michel Carmona Éditions Fayard
- 2023 : Gustave Eiffel, une vie monumentale par Bertrand Lemoine, Éditions du Signe, Strasbourg
- Dictionnaire universel des contemporains par Gustave Vapereau – BM St-Etienne librairie Hachette
Homme de défis publics au nom de l’avant-garde et du prestige
Innover tout en restant dans le prestige et le classique qui plaît au grand public, tel est le talent de Jules Bourdais.
(Neptune conjoint à l’ascendant Verseau Soleil trigone à Jupiter en IV ; Uranus maître asc. conjoint à Vénus
mais maléficié en I)
Nombre de constructions de cet architecte sont célébrées en France et à l’étranger.
Ce sont autant de « vitrines » qui glorifient son auteur au savoir-faire imaginatif tout en restant dans le conventionnel de son temps.
(Mars/Cancer conjoint à la Lune et maître du Soleil/Bélier en II sextil à Jupiter)
Bourdais le prométhéen rêve d’éblouir le public avec une colonne-Soleil comme pour équilibrer son axe Verseau-Lion.
Mais face au défi de la tour monumentale à ériger haut dans l’air de Paris, il voit se lever à l’horizon le Soleil du Léonien Eiffel bien davantage ancré dans la terre des fiers bâtisseurs.
(Aucun signe de terre chez Bourdais tandis qu’Eiffel, ascendant Lion, a une triplicité de terre avec 5 planètes).
A comparer les thèmes de ces deux challengers, on perçoit que le projet Bourdais « trop léger » ne pesait pas lourd face à rigueur scientifique et perfectionniste d’Eiffel.
(Saturne/Balance opposé à Soleil-Pluton/Bélier et recevant un double carré de Mrs-Lune/Cancer)
Par tempérament, Jules Bourdais se devait de cultiver sa popularité par une tour conventionnelle et prestigieuse mais dans un projet beaucoup moins approfondi que celui d’Eiffel.
(Soleil-Pluton/Bélier en II, au double carré de Mars-Lune/Cancer)
Merci à Jacques et Marie-Édith pour ce signalement
Logiciel Auréas Astro PC Paris
En astrologie, d'où vient le goût pour l'architecture ?
En savoir lien : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-architectes/
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |