Surnommé « l’enfermé » car il passe en prison la moitié de sa vie, ce théoricien socialiste, farouche adversaire de la société capitaliste bourgeoise, critique l’utopie communiste et préconise l’action révolutionnaire.
Son influence est majeure sur le syndicalisme révolutionnaire.

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Auguste BLANQUI
(Né Louis Auguste BLANQUI)

Né le 8 février 1805 à une heure du matin à Puget-Théniers Alpes-Maritimes 06
(Né le 19 Pluviôse de l’An XIII de la République)
Selon acte n°16 AD06 en ligne

Décédé le 1er janvier 1881 à Paris

 

 

Tôt attiré par la politique, il s’active à l’action républicaine révolutionnaire

D’origine italienne, sa famille devient française par l’annexion du comté de Nice en 1792. Son père député de la convention italienne a voté la mort de Louis XVI puis emprisonné en 1793 avant d’être nommé sous-préfet sous le Premier Empire.

Auguste a treize ans quand il monte à Paris pour devenir pensionnaire dans l’établissement où enseigne son frère Adolphe. Ce dernier deviendra un économiste théoricien de l’économie libérale prônant le libre-échange et le désengagement de l’Etat de l’économie.

Après des études de droit et de médecine, Auguste se lance très tôt dans la politique et se fait le champion de l’action républicaine révolutionnaire.

Adhérent au carbonarisme (société secrète, opposée à la restauration de la monarchie), Auguste prend part aux différentes conspirations antimonarchistes dont la Révolution de 1830. Il se familiarise avec les théories des philosophes socialistes tels que Saint-Simon et Fourier mais surtout du révolutionnaire Babeuf.

Arrêté en 1831, la défense qu’il prononce devant ses juges est un violent réquisitoire contre la société capitaliste bourgeoise.

Voici un extrait de la défense d’Auguste Blanqui en Cour d’Assises, 1832 :

« Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. »

 

Emprisonné à nouveau avec Barbès en 1839, après une insurrection contre le gouvernement de Louis-Philippe, Blanqui est condamné à mort. Sa peine est commuée en prison à perpétuité. Libéré en 1847, il reprend la tête du mouvement prolétarien à Paris.

Pour avoir participé à la Révolution de 1848, il est incarcéré une nouvelle fois jusqu’en 1859. Son ardeur révolutionnaire ne faiblit pas car il entame, cette fois, une lutte contre le Second Empire. Arrêté puis évadé, il continue sa propagande depuis son exil jusqu’à l’amnistie générale de 1869.

 

« Insurgé permanent », de ses idées naît le « blanquisme »
qui influence durablement le syndicalisme révolutionnaire

Pendant la guerre de 1870, il fonde le journal « La Patrie en danger ». Mais arrêté par le gouvernement de Versailles, il ne peut participer à la Commune. Dès lors, il est considéré par une majorité de communards comme leur chef de file. Condamné à la déportation, mais incarcéré pour raison de santé, il est libéré en 1879.

Il peut reprendre alors son activité d’organisateur du mouvement socialiste, et publie le journal « Ni Dieu, ni Maître ». Il parcourt la France pour diffuser ses idées qui inspirent notamment Louise Michel et Martin Bernard.

Lecteur des œuvres de Marx, il critique le communisme utopique et préconise l’action révolutionnaire qu’il définit comme la préparation d’un coup d’Etat en vue d’instaurer une république socialiste.

Son influence est importante sur le syndicalisme révolutionnaire.

Sa doctrine - le blanquisme – constitue le lien nécessaire entre la première pensée socialiste française et le marxisme. (Gian Mario Bravo)

Cet insurgé permanent prône la révolution par la violence et pour ses multiples tentatives insurrectionnelles, il passe 35 ans de sa vie en prison, ce qui lui vaut le surnom de « l’Enfermé ».

Mort d’apoplexie le 1er janvier 1881, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.


Gisant de Blanqui au cimetière du Père-Lachaise

 

 


(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

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