Charles Armand TREPARDOUX
Né le 26 février 1853 à Paris 11e
Selon acte reconstitué sans heure de naissance
source Archives de Paris en ligne
Décédé en 1920 à Arcueil
Une même passion pour la construction mécanique réunit Bouton et Trépardoux
Né à Paris d’une ascendance creusoise, il est fils d’une veuve. C’est pourquoi il porte d’abord le nom de sa mère (Lignier) et bientôt celui de son père qui reste cependant célibataire, mais semble accompagner son fils lors des moments importants de sa vie. Il l’oriente vers de solides études techniques et Charles entre, pour trois ans, à l’Ecole des Arts et Métiers d’Angers. Ensuite, il exerce à Paris une activité de dessinateur.
Marié en 1877, il devient veuf peu après. Habitant rue de Clignancourt, il fait connaissance du très habile mécanicien Georges Bouton domicilié dans cette même rue. Peu après, il épouse Eugénie la sœur de Georges.
Bouton et Trépardoux partagent la même passion pour la mécanique et un égal talent de perfectionniste. Ils décident de s’associer pour construire des instruments scientifiques de précision, des matériels pour cabinets de physique, des modèles réduits de locomotives ou de bateaux à vapeur. Leurs clients sont des amateurs fortunés à la recherche d’objets rares et luxueux, et aussi la maison Ducretet, spécialisée dans la téléphonie ainsi que la Maison Giroux ...
C’est chez cette dernière qu’un passionné de propulsion mécanique, remarque une petite machine à vapeur, chef d’œuvre d’ingéniosité. Ce jeune aristocrate, nommé Albert De Dion, se rend bientôt chez les auteurs de cette petite merveille : Bouton et Trépardoux.
Le comte s’enthousiasme davantage encore quand les deux mécaniciens lui parlent de leur projet de chaudière susceptible d’équiper des véhicules légers. Du jamais vu !
Puis le comte De Dion, en mécène enthousiaste, leur propose une association
Un accord de collaboration est trouvé entre les trois hommes : De Dion financera les travaux des deux ingénieux mécaniciens qui bientôt fondent, en 1882, une société « Trépardoux et Cie ».
Après une année d’intense labeur, un brevet est déposé pour une chaudière originale à vaporisation rapide. Légère, puissante et économique elle équipe leur premier quadricycle à vapeur qui peut atteindre 40 km/h… sur bonne route....
Ayant besoin d’espace, ils s’installent à Puteaux et en 1885, ils mettent au point un véhicule plus puissant.
La chaudière de Trépardoux équipe aussi des canots que l’on teste sur la Seine toute proche. En 1887, le Ministère de la Marine, séduit par les performances de cette machine passe commande à la nouvelle firme : « De Dion Bouton et Trépardoux ». Ainsi, désormais figurent les noms du promoteur et financeur le comte De Dion et ceux des deux ingénieux inventeurs.
Les bénéfices d’exploitation reviennent à ces derniers seulement pour 20% chacun, tandis que le mécène encaisse les 60% restants. En outre, il est stipulé que Bouton et Trépardoux doivent se consacrer exclusivement aux affaires de la société.
En 1888, Charles Trépardoux est élu conseiller municipal de Puteaux, puis il devient premier adjoint jusqu’en 1894, date de son départ du conseil.
Lors de l’Exposition Universelle de 1889 qui voit la naissance de la Tour Eiffel, la Société De Dion Bouton et Trépardoux expose des chaudières de grande puissance, tandis que leurs véhicules, qui leur valent la médaille d’argent, sont proposés à la clientèle sur catalogue.
Voiture De Dion Bouton et Trépardoux nommée « La Marquise » - 1884
Trépardoux, fan de la vapeur, quitte De Dion converti au pétrole…
A partir de 1890, chez les constructeurs, on parle de plus en plus du moteur à pétrole, bien qu’il offre pour l’instant un rendement moindre que la vapeur.
Cette même année, Charles Trépardoux, devenu veuf après la naissance de son second fils, subit cette épreuve en même temps que se pose le choix d’orientation pour l’entreprise : vapeur ou pétrole ?
Le comte De Dion, pressentant l’intérêt d’avenir du moteur à pétrole de Daimler, décide de tout miser sur cette nouvelle énergie tandis que Trépardoux demeure un « vaporiste » convaincu. Alors que Bouton s’interroge avec flegme et réserve sur le bien-fondé de ce choix, Trépardoux, plus intransigeant, se montre direct avec cet aristocrate désinvolte, incorrigible séducteur et très en vue dans la jet-set parisienne.
Ainsi, en 1893, c’est la séparation définitive entre Trépardoux et De Dion qui, en représailles, efface immédiatement toute trace du nom de son ancien associé. La société De Dion Bouton et Trépardoux est dissoute le 27 mai 1893.
Remarié, Trépardoux quitte Puteaux pour s’installer à Colombes. Continuant à travailler sur les applications de sa chaudière légère, il connaît une reconversion difficile, au point qu’il va se retirer dans le vaste domaine forestier de son beau-père dans le Nivernais, à Saint-Aubin-les-Forges.
Il décède à Arcueil près de Paris en 1920.
Le nom de Charles Armand Trépardoux demeure lié pour toujours à l’œuvre considérable des pionniers qui ont écrit les premières pages de l’histoire de l’automobile.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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