L’aviateur qui sait parler au vent !
Ce pilote de l’extrême, pionnier du vol à voile, fonde en 1924 la 1ère école au monde de vol en montagne.

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Just François Joseph THORET

Né le 5 janvier 1892 à 14h30 à Dôle Jura 39
Selon acte n°4 – AD39 en ligne – 3 E /8714 – série du Greffe – vue 3/84

 Décédé le 3 juillet 1971 à Saint-Rémy-de-Provence Bouches-du-Rhône 13

 

 

Thoret Tempête ou Thoret Mont-Blanc

La puissance des appareils est inutile face à la violence des rabattants

Un avion lourd peut tenir l’air tel un planeur

Artiste brillant dans l’air et sur la terre

Habile à explorer les mystères du vent pour mieux s’en servir

 

 

Thoret Tempête ou Thoret Mont-Blanc

Les qualificatifs sont nombreux pour décrire ce pionnier du vol à voile.

Personnage haut en couleurs, homme de conviction aux colères tonnantes, il est dans le top des aviateurs de caractère.

Ce pilote des tempêtes voue sa vie à l’étude de la navigation aérienne.

Il tente des vols inédits et ouvre la voie du vol à moteur au-dessus des reliefs et aussi du vol à voile français.

Sitôt obtenu son brevet de pilote (n°708) le 12 janvier 1912 et tout juste âgé de 20 ans, cet intrépide se met en tête de faire des recherches sur les vents rabattants tant redoutés par les pilotes.

Fort de ses observations et pour en démontrer le bien-fondé, dès 1913, il plonge dans une tempête à bord de son Blériot.

 

La puissance des appareils est inutile face à la violence des rabattants

Grâce à ses expérimentations et à sa pratique, Thoret s’attache à démontrer que la puissance des appareils est inutile face à l’extrême violence des rabattants. Sa théorie sera confirmée en 1936, par des essais menés en soufflerie.

Génial expérimentateur, ce spécialiste du vol à voile et du pilotage en montagne, se fera aussi ardent pédagogue en formant dans ses écoles des aviateurs, aux conditions atmosphériques les plus rudes.

Il interrompt ses essais pour servir pendant la Guerre 14-18. Et dès le 10 août 1914, il engage le combat aérien contre un Aviatik à coups de révolver ! Cette épopée digne  du personnage en fait le 1er pilote français engagé dans un duel aérien.

Fait prisonnier et évadé, il termine le conflit avec la médaille militaire, deux palmes et la Légion d’honneur.

En 1920, le voilà qui expérimente à Villacoublay les vols dits « à reculons », porté par des courants ascendants créés par le relief des hangars.

 

Né d’un père chef d’escadron d’artillerie en retraite, Joseph passe ses jeunes années dans le petit village jurassien de Rainans qui lui rendra hommage en 2015, par une plaque commémorative sur le mur de la maison communale.

Dès 14 ans, il est élève à l’école militaire de La Flèche (Sarthe) avant de s’engager à 18 ans comme élève-pilote à l’école d’Ambérieu.

Avec son brevet de pilote en poche, il intègre en 1913 l’escadrille Blériot basée à Belfort. Là, voler par vents forts devient sa spécialité.


Plaque commémorative apposée à Rainans

 

Un avion lourd peut tenir l’air tel un planeur

Riche d’un savoir-faire unique, il ouvre à 32 ans une “Ecole des remous” à Romanin-les-Alpilles en 1924. Là, il apprend aux pilotes comment déjouer les rabattants.

D’autres établissements identiques suivront à Damas (Syrie), Agadir (Maroc), Prague (Tchécoslovaquie) et Le Fayet (Haute-Savoie).

A partir de cet aérodrome, il organise des vols touristiques entre Chamonix et Genève à bord d’appareils qui culminent à 3 000 mètres. Néanmoins, il ravitaille en matériel (par parachutage) le refuge Vallot perché à 4 307 mètres dans le massif du Mont-Blanc. Puis en 1926 et 1927, il y atterrit sur skis.

Ces prouesses lui valent le surnom de Thoret Mont-Blanc.

Lors de ses exploits de vols à hélice calée, il est notamment capable de tenir l’air durant plus de neuf heures et de prendre 300 mètres d’altitude, dans les turbulences du mistral.

En Algérie, il invente aussi le vol en perte de vitesse à plein moteur dans les rabattants de la falaise géante d’El Kantara.

Comme le pilote d’essai Georges Barbot,Thoret utilisera lui aussi l’avionnette notamment pour faire Paris-Venise via Genève en 1926.

Par son expérience, il aime à prouver qu’un avion lourd peut évoluer comme un planeur, sachant qu’il est toujours possible de trouver une ascendance aussi bas que l’on soit.

 

Artiste brillant dans l’air et sur la terre

Après la fermeture de sa dernière école en 1938, il se retire avec Marthe son épouse, à St-Rémy-de-Provence où il s’adonne à la peinture et à la sculpture.

Qualifié de peintre troglodyte de style naïf, il acquiert une renommée internationale en tant qu’artiste.

Voici le message d’un inconditionnel, instituteur de Royan, envoyé à Joseph Thoret en 1963.

Document aimablement communiqué par Pierre Chabrand, petit-fils de Joseph Thoret, qui a reçu des milliers de visiteurs dans son exposition : "Thoret expose chez Thoret".

 

 

Sources biographiques :
https://www.finesseplus.org/glossary/thoret-la-tempete/
https://www.aerovfr.com/2014/10/joseph-thoret-et-lecole-des-remous/
http://www.ailesahs.com/wp/?page_id=1431
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Thoret
plaque à sa mémoire inaugurée , Le Progrès,‎ 17 août 2015 (
lire en ligne [archive
],

 

 

Habile à explorer les mystères du vent pour mieux s’en servir

Entre Capricorne et Gémeaux, Thoret sait calculer habilement comment se servir du vent et de ses tempêtes, pour voler quoi qu’il arrive et par tous les temps.

Marqué par cette bête rustique et montagnarde qu’est le Capricorne, il aime voler au-dessus des reliefs du massif alpin.

Se déplacer dans l’air lui est naturel (triplicité d’air) mais il lui faut être confronté à une tension extrême et piloter au cœur des pires turbulences.

Son action est ingénieuse, spectaculaire et intuitive, pour naviguer dans le ciel tourmenté comme un poisson dans l’eau par gros temps.

Optimiste de nature, il aime explorer à l’instinct les mystères du vent pour mieux connaître cet élément et en tirer parti au maximum que ce soit en vol à voile ou en vol avec moteur coupé (hélice calée).

Fin pilote, il sait garder l’équilibre de son appareil avec le geste sûr et réfléchi. 

 

Hommage à ce pilote de l’extrême qui a fait avancer les connaissances en navigation aérienne avant qu’il ne remplace le manche à balai par le pinceau de l’artiste.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, d'où vient le goût de voler ?

Pour en savoir plus :

https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/

 

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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