Aérostière et militante féministe, elle pilote en 1906 le 1er vol en ballon avec un équipage féminin durant 2h45 de Saint-Cloud à Neuilly-sur-Marne.

télécharger cet article

 

Marie SURCOUF
Née Marie Valentine Nelly BAYARD

Le 19 mai 1863 à 8h du matin à Ham 80 Somme
Selon acte n°34 – AD80 en ligne - vue 67/542

 Décédée le 11 mars 1928 à 13h à Paris 16e
Selon acte n°565 – Archives de Paris en ligne – 16D136 - vue 27/31

 

 

Présidente de la 1ère association française de femmes aéronautes

Le 17 juin 1909, elle est la 1ère femme titulaire du brevet de pilote sportif.

En indépendante, elle fonde le club féminin la Stella

Conquérir les étoiles en ballon et libérer la femme !

 

 

Présidente de la 1ère association française de femmes aéronautes

Marie est de celles qui bousculent les convenances de la Belle Époque.

Son portrait, posé et conventionnel, laisse cependant deviner un regard volontaire et déterminé chez cette pionnière prête « à prendre l’air », en toute indépendance.

S’envoler en ballon est plus que jamais tendance en ce début de 20e siècle où déjà ronronnent les 1ers aéroplanes notamment avec les frères Wright.

Mais en janvier 1901, c’est le ballon dirigeable du pionnier Alberto Santos-Dumont que les Parisiens peuvent admirer faisant le tour de la Tour de Gustave Eiffel.

Dans ce contexte, promouvoir l’aéronautique féminine est la passion de Marie Surcouf dont le nom devient célèbre parmi les pionnières de l’air.

« La femme comme l'homme a le devoir d'être sportive, si elle doit faire une sélection dans les sports si nombreux aujourd'hui pratiqués, l'aérostation est certainement celui qu'elle désignera tout d'abord. Il est sans contredit, celui dont l'imprévu, la poésie et la sécurité le désignent à ses suffrages. »

Déclaration de Marie Surcouf en 1909. Revue L’Aéro n°22

Présidé par Marie Surcouf – suivie d’Alice Milliat -, Le Comité des Dames de l'Aéronautique Club De France (ACDF) fondée en 1919, est la 1ère association française de femmes aéronautes.

 

Le 17 juin 1909, elle est la 1ère femme titulaire du brevet de pilote sportif.

Commun aux hommes et aux femmes, ce brevet s’obtient, après 10 ascensions dont 2 seules à bord et une de nuit, selon les conditions de l’Aéro-Club de France.

Brevetée pilote aéronaute le 28 juillet 1906, Marie Surcouf réalise moins d’un mois plus tard, le 23 août,  le 1er vol d’un équipage féminin en ballon avec Mlle Gache, secrétaire du Comité de St-Cloud à Neuilly-sur-Marne, en 2h45 de vol.


Le dirigeable de Santos-Dumont janvier 1901.

 

Fille de marchands épiciers, Marie approche le monde de la montgolfière par son second mari Édouard Surcouf, ingénieur et promoteur de l’aérostation.

Elle peut adhérer à l’Aéronautique-Club de France (ACDF) seulement à partir de novembre 1904 car ce club vient de reconnaître le droit aux dames de devenir membre par cooptation, mais sans pouvoir faire partie du Comité de direction.

L’ACDF entrouvre davantage sa porte aux femmes de plus en plus nombreuses quand elle crée en son sein en janvier 1906, le Comité des Dames qui seront 42 adhérentes à la fin de l’année.

L’enthousiasme populaire est au rendez-vous puisque 600 personnes assistent aux ascensions et lâchers de ballon lors de la 1ère fête du Comité des Dames en mai 1905.


Ballon captif avant 1903

 

En indépendante, elle fonde le club féminin la Stella

Devant son succès grandissant, le Comité des dames revendique son indépendance en janvier 1908 pour que ses initiatives ne soient plus contrées par la direction de l’ACDF.

Marie Surcouf, appuyée par son époux, défend vigoureusement la pétition réclamant la séparation du Comité des Dames et de l’ACDF. Sans succès.

Comme la direction du club en profite pour redéfinir à son profit les attributions de ce Comité, Marie Surcouf démissionne un mois plus tard le 6 avril 1908, pour fonder l’année suivante le club féminin la Stella affilié à l’Aéro-Club de France.

Au sein de la Stella, les hommes sont admis comme membres mais sans droit de décision sur l’association. Lors des voyages aériens, ils peuvent accompagner leurs épouses en tant que passagers.

Bien vite, le club évolue vers un recrutement plus mondain dont la duchesse d’Uzès

Conférences, soirées artistiques, parties de thé, vols en avion, visites d’installations aéronautiques, banquet annuel… animent la vie du club.

Parmi les 122 adhérents dont 79 femmes que compte la Stella en 1911, figurent 6 pilotes féminines d’aérostats et 7 aviatrices dont Marthe Richer.

Pendant la Première Guerre mondiale, le club s’oriente vers des œuvres de bienfaisance au profit de l’aéronautique militaire. Mais sa relance dans le milieu des années 1920 échoue et en même temps l’aviation s’envole au détriment des ballons à gaz.

« La femme de sport n'efface pas, croyez-le bien, les sentiments de la femme tout simplement. L'empire des airs appartient à tous, et qui oserait contester que la femme n'a pas le droit à la conquête des étoiles ? Ce que l'homme parvient à acquérir par sa force musculaire, par son endurance physique, la femme le conquiert aussi par sa volonté, sa ténacité et son courage. »

Déclaration de Marie Surcouf le 17 décembre 1912, lors du grand banquet annuel de la Stella.

 


Ballon à air chaud 2006

 

 

Conquérir les étoiles en ballon et libérer la femme !

Femme de projets autant que de défis, Marie Surcouf est la pionnière idéale pour promouvoir le vol féminin (Lune-Uranus/Gémeaux).

Et aussi révolutionner l’ordre masculin qui laisse les femmes sous dépendance.

L’aérostation qui permet de voyager dans l’air, convient à son tempérament épris de liberté, de rêve, d’indépendance et aussi de poésie…

Solide organisatrice, elle nourrit sa détermination dans les obstacles et les enjeux risqués (secteur XII valorisé).

A la manière d’Alice Milliat, cette native du Taureau se révèle infatigable et dévouée bâtisseuse, à l’âme avant-gardiste pour faire avancer l’émancipation féminine à travers l’aérostation.

 

Hommage à Marie Surcouf qui a œuvré, entre terre et ciel, pour émanciper les femmes.

 

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page