Sculpteur réputé pour ses représentations animalières au style novateur, aux contours lissés et simplifiés.

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François POMPON

Né le 9 mai 1855 à 11h du matin à Saulieu Côte-d’Or 21
Selon acte n°441 – source AD21 en ligne - FRADO 21 EC 584/022

 Décédé le 6 mai 1933 à Paris

 

 

Comment naît sa passion de la pierre et des animaux ?

Praticien pour d’autres sculpteurs, il devient chef d’atelier chez Rodin

Grâce à une Tourterelle et un Ours blanc, sa notoriété s’envole dans la lumière de la modernité

Bâtisseur visionnaire, il fait exister l’animal en un symbole épuré

 

 

Comment naît sa passion de la pierre et des animaux ?

Né d’un père artisan menuisier et d’une mère couturière, il en hérite un savoir-faire manuel.

Grâce à une bourse de cinquante francs octroyée par le curé, François âgé de 15 ans part pour Dijon pour devenir apprenti tailleur de pierre chez un marbrier. Initié aux rudiments de la sculpture, il suit les cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon.

Après un bref passage dans l’Armée, en 1875, il file à Paris où il travaille comme ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire et réalise des travaux de décoration. Là aussi il continue à étudier grâce au cours du soir de l’Ecole nationale des Arts décoratifs où le sculpteur animalier Rouillard lui fait découvrir la ménagerie du Jardin des plantes.

Parmi ses premières œuvres exposées au Salon des portraits de 1879, Cosette portant un seau, pièce de grande taille, attire l’attention du jury du Salon.

 

Praticien pour d’autres sculpteurs, il devient chef d’atelier chez Rodin

A 27 ans, il se marie à une couturière Berthe Velain.

De 1885 à 1914, il est praticien pour d’autres sculpteurs tels que Mercié, Falguière, Rodin (chez qui il devient chef d’atelier), Camille Claudel, René de Saint-Marceaux…

Pour ses sculptures personnelles, après avoir fait dans le réalisme pittoresque et familier, François Pompon tend à renoncer au détail et au modelé accidenté au profit d’une masse simplifiée aux lignes schématisées.

Ainsi à partir de 1905, toujours fidèle à sa passion pour les animaux, ce terrien habile à manipuler la matière redonne goût pour l’art animalier avec des surfaces lisses et sans fioritures.

 


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ours_blanc_(Pompon)#/media/File:Pompon_LOursBlanc1.jpg
L’Ours blanc 1928-1929

 

Grâce à une Tourterelle et un Ours blanc, sa notoriété s’envole dans la lumière de la modernité

L’effet est nouveau, suscite la curiosité et plaît au public avec de grandes compositions monumentales : Le Bison en 1907 ; L’Ours blanc, le Cerf en 1929 ; le Taureau en 1933.  Il réalise aussi des statuettes aux masses équilibrées et aux plans réduits.

Pompon cherche à transmettre avec des moyens volontairement sobres, l’intérêt et l’attachement qu’il porte aux animaux domestiques et sauvages.

Pendant la Guerre de 14-18, Pompon sculpteur est contraint au chômage et doit vivre de petits métiers : employé à La Samaritaine puis ouvrier dans divers ateliers.

Mais il doit attendre l’âge de 64 ans pour voir enfin éclore sa notoriété, grâce à sa « Tourterelle » en pierre taillée vendue au Musée du Luxembourg et surtout au Salon de 1922 où il présente L’Ours blanc en plâtre.

Inspirées de l’art égyptien et chinois et marquées par une volonté de synthèse, ses réalisations font entrer la sculpture animalière dans l’ère de la modernité.


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saulieu_-_Taureau_de_Pompon_2.jpg?uselang=fr
Taureau 1949 – bronze Saulieu

 

Mort veuf et sans descendance, François Pompon lègue à l’Etat près de 3.000 œuvres  visibles au Musée des Beaux-arts à Dijon et le musée François Pompon de Saulieu.

Cette reconnaissance posthume de Saulieu, sa ville natale, honore la mémoire de cet enfant du pays qui avait été meurtri de ne pas avoir été sollicité pour le Monument aux morts de Saulieu en 1919 alors qu’il vivait dans la pauvreté.

Le chanoine Kir fait venir des œuvres de Pompon au palais des ducs de Bourgogne à Dijon en 1948.

Les œuvres de Pompon sont dans les collections publiques des grandes villes de France ainsi qu’en Belgique et aux Etats-Unis.

 
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pompon_1768.jpg

Tête d’Orang-outan en marbre noir - 1930

 

« C'est le mouvement qui détermine la forme.[…] ce que j'ai essayé de rendre, c'est le sens du mouvement. Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent.[…] Ce qui est intéressant, c'est l'animal qui se déplace. »

 

 

Bâtisseur visionnaire, il fait exister l’animal en un symbole épuré

A la manière d’un paysan Taureau, il se confronte à la matière la plus dure pour la domestiquer avec une volonté énergique.

L’alliance forte du Taureau et du Lion lui donne l’art du bâtisseur qui métamorphose ces masses rigides pour en extraire une synthèse, comme un beau symbole épuré sorti des entrailles de la Terre.

Et avec une rassurante légèreté propre à l’influence Gémeaux, ses mains habiles en extrait une espèce animale sublimée aux contours lissés qui échappe au poids du réalisme.

Maître bâtisseur visionnaire et avant-gardiste, ami des animaux, il leur donne une pérennité respectable.

On peut dire que Pompon a besoin de défier la matière que lui donne la Terre. Il la met en mouvement avec un esprit d’avant-garde et de modernité sans âge, pour des œuvres à l’éternelle jeunesse éclatante.

 


(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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