Paul CORNU
(Paul Jules Joseph Cornu)
Né le 15 juin 1881 à deux heures du matin à Glos-la-Ferrière Orne-61
Selon acte n°5 AD61 en ligne
Décédé dans la nuit du 6 juin 1944 sous les bombardements de Lisieux
Paul Cornu aux commandes de son hélicoptère
Le génie inventif de Paul est stimulé par son père, lui-même inventeur
Paul est l’aîné d’une famille de 15 enfants, installée à Lisieux depuis 1890. Le père Jules est des plus inventifs. Habile en dessin, il fait quelques inventions et notamment un projet de dirigeable qui s’apparente au Zeppelin. Plus tard, il encouragera son fils Paul dans ses recherches.
Certificat d’études en poche, le jeune Paul a 14 ans, quand il réalise sa première invention : un régulateur de température pour couveuse.
Comme chez les Cornu, on a davantage le génie de l’invention que celui des affaires ; aussi père et fils réparent vélos et machines à coudre dans leur atelier, près de la gare de Lisieux, histoire de faire bouillir la marmite pour la maisonnée. Ingénieux mécaniciens, ils sont connus et appréciés aussi par de nombreux chauffeurs parisiens qui roulent vers la côte normande.
Boutique des Cornu rue de la Gare à Lisieux
Grâce à leur ingéniosité, ils mettent au point un vélo à moteur, un tricycle à vapeur, une pendule thermique, une moto… Leurs travaux publiés dans des revues, les font connaître.
En 1904, ils conçoivent une voiturette ultralégère à deux moteurs (un pour chaque roue arrière) qui atteint 70 km/h. Cela se sait et les commandes affluent de l’étranger et aussi de médecins de campagne. Mais la voiturette ne sera jamais commercialisée, par manque de moyens financiers.
Paul Cornu et son père Jules à bord de leur voiturette ultra légère qu’ils ont conçue et construite ensemble, Lisieux 1904
Certificat d’études en poche, le jeune Paul a 14 ans quand il réalise sa première invention : un régulateur de température pour couveuse.
En 1905, Paul Cornu s’intéresse à l’aviation et particulièrement au décollage vertical. Jusqu’alors de nombreuses maquettes ont déjà volé mais aucune de grandeur nature.
L’année suivante, grâce à un essai devant les notables de la ville, l’inventeur parvient à obtenir 12 000 francs de souscriptions pour construire le modèle définitif. L’engin fait songer à un énorme insecte équipé de deux hélices montées sur de grandes roues de bicyclette.
Le 13 novembre 1907, Paul est le héros du 1er vol libre en hélicoptère
Au terme d’une série d’essais, le 13 novembre 1907, Paul Cornu est le premier à décoller à bord d’un hélicoptère de sa fabrication à Coquainvilliers près de Lisieux. Il parvient à s’élever jusqu’à 1,50m de hauteur pendant une vingtaine de secondes.
Ce saut de puce est pourtant un vol historique : pour la première fois, une machine s’affranchit du sol sans élan et avec un homme à bord.
En réalité, cette grande première prend l’allure d’une incroyable épopée. En effet, l’appareil se soulève avec un sac de 55 kg figurant le pilote. Paul, qui tente de le maintenir, se trouve emporté. Son frère Jacques, resté accroché au bâti de l’engin, est presque enlevé lui aussi. L’appareil est sur le point de leur échapper. Alors, Paul saute à plat ventre sur l’une des poignées et tout en se cramponnant d’une main au châssis, il parvient de l’autre main à réduire la vitesse. L’appareil retouche le sol sans aucun dégât.
Paul a 26 ans et son nom entre dès lors dans l’histoire des pionniers de l’aviation, comme l’auteur du 1er vol libre d’un hélicoptère avec son pilote.
En réalité, le vol véritablement contrôlé n’aura lieu que quelques jours plus tard où l’appareil est alors retenu par des cordes (vol captif).
Ne parvenant pas à trouver de financement, il est contraint d’abandonner ses travaux en 1910.
Paul Cornu, isolé, et ne disposant pas de moyens financiers, envisage de relever le défi du premier kilomètre en circuit fermé officiellement contrôlé. En cas de succès, il lui serait attribué le prix de 50 000 francs offert par les mécènes Ernest Archdeacon et Henry Deutsch de la Meurthe, afin de poursuivre ses travaux.
Mais le 13 janvier 1908, c’est Henri Farman qui réalise l’exploit. A Issy-les-Moulineaux, il effectue le premier vol en circuit fermé de l’histoire de l’aviation.
Paul Cornu qui voit son rêve s’évanouir ne renonce pas pour autant. Il lance un appel dans la Tribune des inventeurs de « L’Aérophile » où il sollicite une aide pour l’achat d’un moteur de 50 ch, pour son projet d’hélicoptère qui ainsi devrait atteindre 50 km/h avec deux personnes à bord.
Il se met alors à construire l’Hélicoplane qu’il présente à l’exposition internationale de la locomotion aérienne de Paris dans l’espoir de décrocher un financement. Aucun mécène ne répond à son appel. C’est l’échec et Paul Cornu abandonne définitivement ses travaux en 1910.
De retour à Lisieux, il reprend ses activités dans son atelier de cycles et de mécanique, tout en s’intéressant de près à tout ce qui touche l’aviation.
Après la Grande Guerre, son habileté et son esprit ingénieux le pousse à se lancer dans la fabrication de postes de TSF. Puis en 1939, il est requis comme tourneur dans une usine d’armement.
Paul Cornu périt le 6 juin 1944, écrasé avec sa famille sous les bombardements alliés qui anéantissent la ville de Lisieux et un millier de ses habitants. Ainsi disparaissent plans et maquettes de cette formidable aventure. Seule une caisse de documents est sauvée et son contenu déposé par la famille de Paul Cornu au Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux.
En hommage à cet inventeur, le plus grand lycée de Lisieux porte son nom.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
En astrologie, d'où vient le goût de voler ? Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/
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