Son destin est indissociable de celui d’Emile Fradin et du site archéologique de Glozel. Médecin féru d’archéologie, par ses fouilles et ses publications, il va être un ardent et infatigable défenseur de ce site.

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Antonin MORLET
(Clément Antonin Morlet)

Né le 16 mai 1882, ce matin à minuit dix minutes (0h10) à Saint-Priest-Bramefant Puy-de-Dôme 63
Selon acte n°3 AD63 en ligne

Décédé le 16 août 1965 à Vichy Allier 03

 

 

Un médecin brillant et passionné d’archéologie

Quand cet homme ouvre son cabinet de médecin dans la station thermale de Vichy dans l’Allier, il n’imagine guère que le cours de sa vie va s’en trouver chamboulé. Certes, il se passionne déjà pour l’archéologie puisqu’il a suivi l’enseignement du préhistorien Paul Girod, en parallèle de ses brillantes études médicales à Clermont-Ferrand et à Paris.

Durant toute la Grande Guerre, il est médecin militaire, décoré d’une des premières Croix de guerre avec une citation élogieuse. Démobilisé, il s’installe à Vichy, où il exerce jusqu’à l’âge de 78 ans (1960).

Informé par un article, de la découverte du gisement archéologique de Glozel, il se rend sur place en 1925. Impressionné par les objets déjà découverts, il se prend de passion pour la fouille de ce site qui jusqu’alors avait été faite au petit bonheur la chance.

Le courant passe tout de suite avec la famille Fradin, et le jeune inventeur du site, Emile Fradin. Il fait bonne impression et inspire confiance. Il a de quoi financer de nouvelles fouilles et propose aux Fradin de louer le champ Duranthon pour 200 francs par an, en leur laissant la propriété de tous les vestiges mis au jour, et en se réservant le droit de publier les informations liées aux découvertes.

Emile Fradin et Antonin Morlet (source : Glozel et ma vie de Emile Fradin)

 

Co-inventeur de Glozel, il voue 40 ans de sa vie à valoriser ce site, en lien avec Emile Fradin

Le Dr Morlet prend immédiatement la direction des fouilles. Il a le don d’établir, très vite, un solide réseau de relations avec le monde de la science, par sa correspondance abondante et la publication régulière de ses découvertes.

Comme les étranges inscriptions trouvées à Glozel remettent en cause, la théorie admise de l’origine de l’écriture au Moyen-Orient, il y a grand émoi chez les savants.

Ainsi, Glozel et son incompréhensible alphabet, déclenchent un vent violent de controverses parmi les scientifiques, et Antonin Morlet se montre un talentueux polémiste au caractère déterminé. Il se fait le premier défenseur de ce site archéologique.

Doué d’une fine intuition, ce précurseur s’attirent le soutien d’éminents savants, mais aussi l’opposition de certains scientifiques, par ses vues parfois excessives.

En 1925, l’abbé Breuil, surnommé « Le pape de la Préhistoire » vient visiter et fouiller le gisement. Mais comme il se fâchera avec le Dr Morlet, il devient par la suite, anti-glozélien.

Ainsi, pendant 16 années, cet infatigable travailleur réalise à ses frais, des fouilles qui permettent de trouver plus de 3 000 objets et de nombreuses tablettes gravées d’une étrange écriture ainsi que des galets gravés, des idoles sexuées, des empreintes de mains, des objets en pierre taillée et polie, en verre, en os, en céramique et en bois de cervidés…

Comme les objets trouvés sont nombreux et attirent de plus en plus de visiteurs, Morlet conseille à  Emile Fradin de leur attribuer un local spécial où ces pièces d’archéologie seraient entreposées dans des vitrines fournies par le docteur. Dès lors, naît le musée de Glozel au sein même de la ferme des Fradin. Il y a un droit d’entrée et les visites se multiplient.

De 1925 à 1965, les publications du Dr Morlet sont innombrables :

Nouvelle station néolithique parus de 1925 à 1928, Glozel, 1929, Petit historique de l'affaire de Glozel, 1932, Origines de l'écriture, 1955, Glozel, tome 2, 1962, Corpus des inscriptions, 1965, des articles nombreux dans le Mercure de France, de 1926 à 1933 et dans diverses publications médicales.

 

Au terme de sa vie, Antonin Morlet aura consacré quarante années à défendre Glozel, selon les propos mêmes d’Emile Fradin qui lui rend hommage dans le préambule de son autobiographie « Glozel et ma vie ».

 

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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