Henri Edouard Prosper BREUIL
Dit l’abbé BREUIL
né le 28 février 1877 à 5 heures du matin à Mortain 50 Manche,
selon acte n°23
décédé le 14 août 1961 à l’Ile Adam Val d’Oise 95 à 8 heure 30
selon acte n°66
Préhistorien, archéologue, anthropologue, ethnologue et géologue
Jeune normand séminariste, il s’enthousiasme pour les vestiges du passé
Entré au séminaire de St Sulpice en 1895, les cours de sciences et certaines rencontres déterminantes (Louis Capitan, Denis Peyrony…) confortent son intérêt pour la science préhistorique alors naissante. Ordonné prêtre à St Sulpice le 9 juin 1900, il obtient de ne pas être rattaché à une paroisse afin de se consacrer entièrement à ses travaux de préhistorien.
Dès 1905, il enseigne la Préhistoire à Fribourg puis à Paris en 1910 et au Collège de France de 1929 à 1947. Il est nommé membre de l’Institut de France en 1938.
En 1901, en Dordogne, il participe à une découverte d’importance : deux grottes ornées de gravures
En 1901, le 8 septembre, l’instituteur Peyrony et l’abbé Breuil se rendent à la grotte des Combarelles, près des Eyzies de Tayac en Dordogne. Le propriétaire se sert de l’entrée de la cavité comme d’une grange. Selon la légende, les deux archéologues avaient entendu dire qu’en grattant avec sa patte, son cheval avait découvert des outils de silex. L’abbé Breuil se faufile par une chatière naturelle, avant de ramper sur près de 240 mètres le long d’un étroit boyau. Sur les 70 derniers mètres du couloir, au milieu de stalagmites et de concrétions de calcaire, le jeune abbé découvre des entrelacs de près de 600 gravures et dessins tracés, il y a plus de 10 000 ans. Rennes, bisons, mammouths, rhinocéros, ours, félins et surtout chevaux : toute la faune de l’époque est représentée.
Quelques jours plus tard, il découvre la grotte de Font de Gaume près des Eyzies. Ce lieu sert jusqu’alors de rendez-vous aux jeunes de la région. Certaines parois, (oh sacrilège !) en portent encore la trace. On y compte plus de 82 représentations. Si la grotte des Combarelles est vouée aux chevaux, celle de Font de Gaume l’est aux bisons. La qualité des dessins est parfaite et montre que l’artiste connaît bien les lois de la perspective. Une technique que les peintres de la renaissance redécouvrent 30 000 ans plus tard.
Ces deux grottes sont parmi les plus importants sanctuaires de l’art pariétal (l’art des grottes ornées). En 1979, l’UNESCO classe le site au rang de Patrimoine mondial de l’humanité et avec 25 grottes ornées, le Périgord devient le pays de la préhistoire par excellence.
Léon Laval, Marcel Ravidat, Jacques Marsal et l'abbé Henri Breuil
devant l'entrée de la grotte au moment de la découverte.
Pendant 50 ans, ce savant de la Préhistoire travaille sur tous les chantiers et toutes les cavernes qui lui sont signalées.
Il participe à l’étude de nombreux sites ornés, en France et à l’étranger (Espagne, Afrique du Sud, Namibie…)
Ses études le font reconnaître désormais comme le spécialiste international de l’art pariétal préhistorique.
En 1940, il est le 1er préhistorien à visiter et à décrire les grottes de Lascaux
Le 12 septembre 1940, il y a quatre jeunes gens partis à la chasse au renard sur la colline de Lascaux. En suivant leur chien, ils s’introduisent dans une vaste caverne aux parois couvertes de peintures d’animaux. Ils préviennent leur instituteur qui alerte à son tour les autorités. Aussitôt connue, la découverte attire les plus grandes sommités de l’époque dont l’abbé Breuil. Celui-ci n’en revient pas, la grotte ne mesure que 150 m de long mais la galerie principale présente un somptueux décor.
L’abbé Breuil la qualifie de « chapelle Sixtine de la préhistoire ».
L’abbé Breuil découvrant le grand plafond de Lascaux
Après avoir reçu de nombreux visiteurs, la grotte de Lascaux est désormais fermée au public, pour préserver les précieuses peintures, mais grâce aux travaux de l’abbé Breuil, ces fresques extraordinaires sont maintenant connues du monde entier. Une copie conforme de la vraie grotte a été construite par le Conseil Général de Dordogne.
Pendant des jours et des jours, ce savant copie les fresques restées à l’abri du regard des hommes depuis des millénaires.
On doit à ce spécialiste de la Préhistoire, plus de 800 contributions concernant notamment l’art de la Préhistoire. L’œuvre de ce pionnier reste immense même si nombre de ses théories et interprétations sont infirmées par des études ultérieures. Des réserves sont faites quant à ses méthodes parfois approximatives, ses préjugés idéologiques, sa douteuse omniscience, son refus d’admettre l’erreur et son souci de se donner une image flatteuse pour la postérité.
Reproduction d’un motif – grotte de Lascaux
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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