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Héra MIRTEL
Née Marie Louise Victoire GROUÈS
le 24 octobre 1868 à 7h du Matin à Lyon 1er - Rhône 69
Source : acte n°856 - Archives municipales de Lyon en ligne – 2 E 546 – vue 165/200
Décédée le 21 mars 1931 à Rennes Ille-et-Vilaine 35

Féministe à la plume prolifique et à la gâchette facile
Après le couvent, la vie au Mexique et le mariage
Après un procès à rebondissements, elle est une détenue exemplaire
Femme avant-gardiste à l’âme scorpionnesque…
Du couvent… à la prison
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Féministe à la plume prolifique et à la gâchette facile
Féministe à la plume prolifique sous le pseudonyme d’Héra Mirtel, elle décroche une célébrité médiatique non pour son talent littéraire mais pour avoir eu la gâchette facile quand, munie d’un révolver, elle assassine son second mari Georges Bassarabo.
Selon elle, la malle qu’un taxi dépose en gare de l’Est à Paris le 31 juillet 1920 ne contient que des livres et documents compromettants dont elle veut se débarrasser soupçonnant son mari d’être un espion à la solde de l’Allemagne.
Mais quatre jours plus tard, le 4 août 1920, la malle suintante et à l’odeur fétide que la Police ouvre en gare de Nancy livre aux inspecteurs la vue du cadavre ligoté de l’homme d’affaires disparu Georges Bassarabo. Aussitôt, rendus au domicile parisien de la veuve Louise Bassarabo et de sa fille Paule, les enquêteurs les questionnent. La fille avoue avoir aidé sa mère à placer le cadavre de son beau-père dans la malle. L’affaire est supervisée par le juge Gabriel Bonin qui instruit en même temps l’affaire Landru.
Louise finit par expliquer que les affaires douteuses de son mari qui dilapide sa fortune et l’humilie par ses multiples conquêtes provoquent une dispute où elle a dû se défendre à l’aide d’un pistolet qui a fait mouche.
Voilà les deux femmes incarcérées à la prison Saint-Lazare.
Après le couvent, la vie au Mexique et le mariage
Dès lors, l’affaire prend la tournure d’un roman sensationnel qui déchaîne les passions et mobilise les nombreux quotidiens qui, en 1922, suivront le procès émaillé d’incidents et de coups de théâtre.
Au sortir de dix années de couvent, Louise Grouès – tante du futur abbé Pierre – file au Mexique où sa famille fait dans le sombrero et possède un magasin de nouveautés.
Bien vite, la voilà épousée suite à un mariage de raison avec Paul Jacques son aîné de 18 ans, aventurier, négociant, rentier, originaire de la vallée alpine de l’Ubaye et venu faire fortune dans les assurances.
De retour en France en 1904, le couple compte y vivre de ses rentes, mais il déchante vite suite à l’instabilité politique qui mine le Mexique. Déprimé par ce désastre financier, le mari se suicide d’une balle dans la tête en mars 1914.
Durant cette décennie, Louise sous le nom de plume d’Héra Mirtel, lancée corps et âme dans le combat féministe radical, se fait salonnière, chroniqueuse, conférencière, fondatrice du journal L’Entente, secrétaire de rédaction de la Renaissance contemporaine.
Prônant le matriarcat, son œuvre prolifique comprend romans, poèmes, pièces dramatiques et nombreux articles…
De retour au Mexique pour régler la succession de son défunt mari, elle y rencontre à la Noël 1915, un sympathique commissionnaire roumain qui se fait appeler Georges Bassarabo. Bien vite, il se révèle un escroc plus habile à rogner l’héritage du défunt mari de son épouse qu’à mener des affaires avisées.
Après un procès à rebondissements, elle est une détenue exemplaire
Quand le procès de Louise Bassarabo et de sa fille Paule s’ouvre en juin 1922, les activités littéraires d’Héra Mirtel sont pointées du doigt et son féminisme est fustigé. Elle est une de ces ambitieuses au charisme exacerbé qui délaissent ménage et foyer familial pour le débat des salons littéraires.
La veuve Bassarabo est défendue par Vincent de Moro-Giafferri qui vient d’assister Landru et participer au procès de la Bande à Bonnot en tant que défenseur d’Eugène Dieudonné.
Mais au dernier jour de ce procès retentissant, Paule se désolidarise de sa mère et se fait accusatrice, ce qui prive Louise des circonstances atténuantes tout en permettant à la fille d’être acquittée.
Pour faire bonne mesure, on la soupçonne aussi du meurtre de son premier mari dont elle sera finalement disculpée car l’enquête confirmera le suicide.
Condamnée à vingt ans de réclusion et écrouée à la prison pour femmes de Rennes sous le matricule 7782, elle y sera une détenue exemplaire.
Mais sept ans plus tard, en juillet 1929, sa fille Paule revient sur ses aveux et reconnaît avoir menti pour être sûre d’être acquittée afin de retrouver au plus vite sa compagne rencontrée lors de sa détention préventive à Saint-Lazare.
Après avoir rêvé de cinéma, Paule devient Marie des Anges dans un couvent de Bénédictines où elle finit ses jours.
À 62 ans, très affaiblie et sur le point d’obtenir une libération conditionnelle, Louise Grouès alias Héra Mirtel décède de la tuberculose quelques mois avant que son neveu le futur abbé Pierre ne rentre au couvent des Capucins.
Sources documentaires :
- Revue Secrets d’histoire n°47 – article p.112 et 113 – Didier Daeninckx - sept-oct-nov.2025
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Bassarabo
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_de_Moro-Giafferri
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9ra_Mirtel
https://www.nietzsche-en-france.fr/publications-sur-nietzsche/h%C3%A9ra-miriel/
Femme avant-gardiste à l’âme scorpionnesque…
Du couvent… à la prison
Mâtinée à la sauce scorpionnesque, la personnalité d’Héra Mirtel célèbre pour le meurtre de son mari, restitue une influence diabolique, perverse dominatrice, dans un climat sombre et mystérieux.
Viser juste et se servir d’une arme à feu lui vient sans doute d’un Mars/Lion au MC et maître du Soleil et de l’ascendant.
Ce même aspect la pousse probablement à trébucher, se mettre en situation d’échec et d’infériorité, elle qui pourtant milite pour un féminisme matriarcal et en l’occurrence dictatorial !
Fer de lance de l’indépendance des femmes par la plume mais aussi dans les actes, elle laisse libre cours à son instinct jouisseur en quête de richesse venue de ses unions (Pluton/Taureau en VII).
(Uranus/Cancer puissant en IX et en aspects favorables notamment avec Pluton maître d’ascendant et Mercure/Scorpion ; Lune/Verseau conjoint au FC en III et en aspects carré à Pluton/Taureau et ascendant).
Marquée par l’axe des signes fixes Taureau-Scorpion, elle incarne ainsi le vis-à-vis possession-dépossession et d’elle émane un puissant magnétisme qui la pousse à revendiquer une société matriarcale.
Militante pour l’indépendance des femmes, elle se retrouve enfermée en prison pendant une décennie rejoignant ainsi son Soleil/Scorpion en XII après avoir connu dans sa jeunesse dix années de vie au couvent.
Héra Mirtel donne à percevoir le potentiel machiavélique du Scorpion.

(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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