Le 1er sérial killer français, surnommé le « barbe-bleue de Gambais »

 

 

Henri Désiré LANDRU

Né le 12 avril 1869 à 6 heures du matin à Paris 19e
selon acte de naissance n° 981

Guillotiné à l’aube du 25 février 1922 à Versailles (Yvelines)

 

 

Malgré une éducation religieuse, il prend goût pour les escroqueries

Né d’un père chauffeur dans une fonderie et d’une mère couturière à domicile, il est un enfant gâté, élevé religieusement. Il officie même, un temps comme sous-diacre. Après son Service Militaire, de son mariage avec sa cousine en 1893, il a 4 enfants.

De cette date et jusqu’en 1900, il exerce une dizaine de métiers et notamment commis de bureau, comptable, cartographe, entrepreneur de travaux et fonde même une pseudo-entreprise de bicyclettes à pétrole. Cette dernière activité lui donne l’occasion d’une  première escroquerie ; suite à une publicité nationale, il disparaît avec l’argent des acomptes sans jamais livrer de bicyclettes. L’engrenage est pris. A partir de là, il collectionne les condamnations à des peines d’amende ou de prison dont il parvient à sortir grâce à des expertises psychiatriques indiquant que, sans être fou, il n’est pas dans son état normal.

En 1909, il escroque de 10 000 francs la dame Izoret, rencontrée par annonce matrimoniale, puis, disparaît. C’est la première de ses escroqueries au mariage. Sitôt purgée sa condamnation à 3 ans de prison, il achète un garage qu’il revend sans avoir payé le premier propriétaire. Il est reconnu mais prend la fuite. Car, s’agissant d’une 4e condamnation pour peines de + 3 mois, il est condamné à être déporté au bagne. Par ailleurs, son père, ne supportant pas d’avoir un fils délinquant, se suicide le 28 août 1912 au Bois de Boulogne.

 

« Monsieur âgé, veuf, ayant petit capital, demande demoiselle ou veuve sans enfant, libre, quarante à cinquante huit ans, femme d’intérieur, bien sous tous rapports, situation en rapport »

 

A partir de 1915, condamné à la clandestinité, d’escroc, il devient assassin.

Profitant du contexte trouble de la guerre et pour se procurer des revenus, Landru fait passer des annonces matrimoniales de ce type, et pour cela utilise une vingtaine de faux noms.

Porté déserteur pendant la Grande Guerre, il continue, cependant, d’envoyer des mandats à sa famille, en vivant sous de fausses identités.

De 1915 à 1919, simulant une certaine aisance, il parvient à séduire, à mettre en confiance une dizaine de femmes, les choisissant veuves ou délaissées d’un certain âge, après s’être assuré qu’elles avaient un peu de fortune mais peu de relations.

Simulant une prospérité, il leur fait miroiter le mariage et les invite à séjourner brièvement dans une villa isolée qu'il loue, d'abord à Vernouillet puis à Gambais (Yvelines). A force de persuasion, il leur fait signer des procurations lui permettant de faire main basse sur leurs comptes bancaires. Il ne lui reste plus qu’à assassiner ces dames trop confiantes et à faire disparaître leurs corps découpés, pour partie dans sa cuisinière, et pour partie enterré dans les bois ou jeté dans les étangs.

(Cuisinière de Landru présentée au procès, a été achetée par le producteur et humoriste Laurent Ruquier passionné par le personnage qu’il a mis en scène au théâtre, joué par Régis Laspalès)

 

Landru est arrêté le jour de ses 50 ans ; l’enquête révèle que ce Don Juan a séduit 283 femmes en 5 ans, soit une femme par semaine !

Son carnet de compte méticuleusement tenu, comportant ses dépenses et les noms de ses victimes, révèle toute la nature du personnage. Doté d’un appétit sexuel hors du commun, il multiplie les rencontres. Avare, il investit un minimum pour appâter ses conquêtes, achetant en billets de train, un aller-retour pour lui et un aller simple pour la fiancée. Il investit dans des scies à métaux et des scies à bûches.

Il est accusé de 11 meurtres qu’il niera jusqu’au bout malgré des preuves accablantes. Il reconnaît, toutefois, avoir escroqué.

 

Son procès attire le Tout-Paris et révèle une personnalité hors du commun, perverse et psychopathe

Don Juan frénétique, petit escroc, criminel froid et calculateur après avoir séduit et escroqué ses victimes, il se révèle aussi un bon père de famille, et un amant tendre et attentionné. Mythomane et excellent comédien, sa mégalomanie l’amène, un jour, à se déguiser en marquis de Louis XV pour rendre visite à l’une de ses conquêtes et lui faire croire qu’il est attaché à l’ambassade de Grande-Bretagne. Il s’invente des vies de diplomate, enseignant ou propriétaire de château…

Le dossier à charge est considérable et comporte plus de 5 000 pièces, sans preuves, ni aveux. Son procès qui s’ouvre le 7 novembre 1921 à la Cour d’Assises de Versailles passionne le public.

Landru s’y fait remarquer par son éloquence souvent provocante et ses réparties pleines d’humour :

Alors que Landru vient de déclencher l'hilarité du public par une nouvelle répartie, le président menace : si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi ! Ce à quoi Landru réplique : pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus.

Montrez-moi les cadavres !

Si les femmes que j'ai connues ont quelque chose à me reprocher, elles n'ont qu'à déposer plainte !

Il est condamné à mort le 30 novembre 1921 et exécuté le 25 février 1922 par le bourreau Anatole Deibler.

Fernande Segret, dernière maîtresse de Landru, avec laquelle il vit conjugalement lors de son arrestation, artiste lyrique, fait carrière dans un cabaret parisien avant de partir travailler comme institutrice au Liban. Le 21 janvier 1968, elle se jette dans les douves du château de Flers (Orne), non loin de la maison d’accueil où elle s’était retirée. Dans sa chambre, il y avait deux photos : l’une de sa mère, l’autre de Landru. Elle avait choisi de mourir le jour anniversaire de la demande en mariage que ce dernier lui avait faite.

 

 

Henri Désiré LANDRU


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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