Marie-Antoinette d’Autriche
Maria-Antonia Josèpha Johanna de Habsbourg, archiduchesse d’Autriche,
princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême
Née le 2 novembre 1755 à 19h30 à Vienne Autriche
Selon Auréas AstroPC – fichier Familles-royales Dreuille
Décédée le 16 octobre 1793, exécutée place de la Révolution à Paris
Archiduchesse mariée à 14 ans.
Maudit feu d’artifice pour célébrer son mariage !
Nous régnons trop jeunes !
Impopulaire et surnommée Tête à vent par son frère Joseph
Le mariage est consommé sept ans après !
Renflouer les finances de l’Etat sans déplaire à l’aristocratie : l’emprunt !
L’affaire du collier de la reine
Le peuple affamé ramène à Paris, le boulanger, la boulangère et le petit mitron !
La reine des viennoiseries
Récréations, vie mondaine et sens du spectacle, jusqu’à l’échafaud |
Archiduchesse mariée à 14 ans.
L’Archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche a quatorze ans quand elle épouse, en mai 1770, le duc de Berry, Louis-Auguste âgé de 15 ans qui deviendra Louis XVI quatre ans plus tard.
Le mariage a été négocié par Choiseul, premier ministre de Louis XV avec dans l’idée l’alliance de la France avec l’Autriche.
Plus de 5.000 invités assistent au mariage les 16 et 17 mai 1770 à Versailles. Tout est resplendissant, brillant, fastueux, sauf l’appétit de la jeune épousée qui touche à peine aux mets qu’on lui sert. On ne sait pourquoi. L’époux, quant à lui, a bon appétit.
Maudit feu d’artifice pour célébrer son mariage !
Soudain l’orage éclate, terrible ! Eclairs et tonnerre sont effrayants. Du coup, on décide de ne pas tirer le feu d’artifice.
Les jeunes mariés adolescents se dirigent vers la chambre suivis par des dizaines de témoins. Ils s’allongent l’un près de l’autre avant qu’on ne ferme les rideaux et qu’on les laisse seuls… ou presque.
Tôt le lendemain Louis part à la chasse, sa distraction favorite, tandis que Marie-Antoinette fait la grasse matinée.
La cour remarque vite que le dauphin manque d’empressement auprès de son épouse.
Qu’à cela ne tienne, les fêtes du mariage se poursuivent jusqu’au 30 mai 1770 où un grand feu d’artifice est tiré à Paris. Des centaines de milliers de Parisiens s’approchent le plus près possible pour voir partir les fusées vers le ciel. Mais l’une d’elle retombe sur un groupe déclenchant une indescriptible mêlée, de chevaux, femmes, carrosses, enfants, cavaliers. Le lendemain, on dénombre 130 morts.
Nous régnons trop jeunes !
En 1774, au décès de Louis XV, son grand-père, Louis Auguste est pressé par les courtisans de monter sur le trône avec Marie-Antoinette. Mais Louis qui n’a que vingt ans s’écrie : Mon Dieu, gardez-nous, protégez-nous ! Nous régnons trop jeunes !
C’est l’avènement de Louis XVI de Marie-Antoinette devenus roi et reine de France.
Mais ils héritent d’un contexte social orageux préparé par son prédécesseur, qui par sa négligence des affaires du royaume et sa quête du plaisir jusqu’à la débauche, a rendu la royauté impopulaire.
Et cet orage s’abattra à partir de 1789 sur les têtes du jeune couple.
Impopulaire et surnommée Tête à vent par son frère Joseph
Sitôt devenue reine, Marie-Antoinette s’attire l’inimitié d’une partie de la cour. Cette hostilité, partagée aussi par la famille royale l’a fait surnommée : l’Etrangère.
Réputée, intrigante, dépensière pour ses toilettes, les décorations de ses appartements et ses divertissements, on lui reconnaît bon caractère, mais un jugement partial.
Sa mère et même son propre frère, Joseph, lui reprochent sa légèreté. Et Joseph la surnomme « Tête à vent ».
On dit qu’elle aime seulement se divertir, faire la fête dans les bals masqués, soirées dansantes et carnavals qu’elle organise à grand frais.
Quand Marie-Antoinette s’occupe de politique, c’est sous l’inspiration de l’ambassadeur d’Autriche et de sa propre mère. Ce qui aggrave son impopularité et le peuple l’appelle : l’Autrichienne !
Le mariage est consommé sept ans après !
Comme le couple royal ne parvient pas à procréer, on soupçonne Louis XVI d’impuissance et Marie-Antoinette de stérilité.
La reine, inquiète de n’avoir point encore d’héritier au trône, mande son frère Joseph pour qu’il s’entretienne avec son royal époux. En réalité, marié depuis sept années, Louis XVI n’a pas encore consommé son mariage !
Un problème mécanique (phimosis : resserrement du prépuce) l’empêche de conclure. Au dire de l’observateur Joseph qui mène une conversation d’homme à homme, tout fonctionne bien par ailleurs. Louis consent donc à la circoncision qui débride sa mécanique.
Et le 18 août 1777, c’est l’apothéose tant attendue pour Louis XVI. Et le premier des quatre enfants du couple royal naît en décembre 1778.
Renflouer les finances de l’Etat sans déplaire à l’aristocratie : l’emprunt !
Louis XVI s’entoure de ministres réformateurs comme Turgot pour redresser l’économie et renflouer les caisses vides du royaume. Mais libéraliser la circulation des marchandises décidée par Turgot menace de ruine les riches fermiers généraux (percepteurs). Turgot congédié prévient le roi par ces mots prémonitoires : N’oubliez pas, Sire, que c’est la faiblesse qui a mis la tête de Charles 1er sur le billot !
Puis arrive aux finances le philanthrope Necker, soucieux des malades et des mendiants. Il imagine une répartition plus équitable de l’impôt. Mais ses projets menacent tous les privilégiés et notamment la reine. Il publie un petit livre qui révèle les dépenses de la cour et le montant des pensions versées aux courtisans. Il est renvoyé en 1781.
L’imagination ne manque pas aux ministres qui se succèdent. Pourquoi ne pas concevoir un impôt payé par tout le monde, même la noblesse, même le clergé, selon le revenu de chacun ?
En fait, la seule solution qui évite toute réprobation, et surtout celle de l’aristocratie, c’est l’emprunt !
Cette solution illusoire creuse le trou du déficit qui devient un gouffre, puis un abîme.
L’affaire du collier de la reine
En 1784, commence une escroquerie où Marie-Thérèse, à son insu, va en être le centre.
Le cardinal de Rohan, amoureux dédaigné par la reine, se fait mystifier suite à une supercherie montée par l’escroc Balsamo, proxénète, guérisseur, magicien. Rohan croit offrir à la reine un collier de diamants que le roi lui refuse.
L’escroquerie est découverte et les joailliers anglais dupés, vont réclamer leur dû à Versailles.
Même innocente et réclamant un procès public, la reine en devient encore plus impopulaire.
Le peuple affamé ramène à Paris, le boulanger, la boulangère et le petit mitron !
Rien ne va plus à Paris. Pendant que le roi chasse et que la reine légère se divertit, le peuple affamé, souffre. Des émeutes éclatent un peu partout, réprimées sans ménagement.
En 1789, l’ordre social craque, les états généraux sont réunis, et naît l’Assemblée nationale le 17 juin. Marie-Antoinette qui refuse de se rallier à une monarchie constitutionnelle est la cible de violentes critiques. En fait, elle espère une intervention de l’étranger pour sauver la royauté.
La météo s’en mêle en 1787 et 1788, c’est le désastre pour les récoltes. Grêle et pluie incessantes ont détruit vignes et cultures, fait pourrir en terre les semences, empêché fenaison et moisson.
La nourriture manque. Le peuple a faim et on raconte qu’à Versailles se trouvent des monceaux de farine. Pour aller les chercher, les femmes quittent Paris au petit matin du 5 octobre 1789 en criant : A mort l’Autrichienne ! Je vais lui arracher le cœur !
Quand les 6.000 femmes, trempées et crottées par une pluie déchaînée, arrivent à midi à Versailles, le roi chasse dans les bois de Meudon, la reine est au Trianon et les enfants royaux sont en promenade.
L’heure est tragique. Les têtes des gardes du château sont plantées au bout des piques.
Au roi revenu au château, La Fayette conseille de paraître en famille à la fenêtre. La foule menaçante qui s’apprête à décharger ses armes sur Marie-Antoinette se fige. La reine vient sans peur s’offrir à sa colère.
La famille royale est emmenée vers Paris escortée des Parisiens et Parisiennes dansant autour du carrosse. Le peuple chante : Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron ! Ils nous donneront du pain !
La famille royale est installée aux Tuileries, prisonnière de la Révolution.
Tête à vent reste digne hautaine et solide.
Elle le sera pendant son procès les 14 et 15 octobre 1793 où elle se défend avec maîtrise et habileté.
Elle le sera aussi jusqu’à sa montée sur l’échafaud le 16 octobre 1793, où elle déclare : Ma fille, mes enfants ! Adieu ! Je vais rejoindre votre père !
Louis XVI avait été décapité le 21 janvier 1793.
La reine des viennoiseries
La tradition veut que Marie-Antoinette d’Autriche, à partir de 1770, aurait introduit et popularisé en France le croissant d’où le nom de viennoiserie.
A ce propos, on lui attribue à tort la réponse : Qu’ils mangent de la brioche ! quand le peuple affamé envahit Versailles, en réclamant du pain. En fait, cette réplique est née de la prose de Jean-Jacques Rousseau sans nommer la reine.
Exécution de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793
Récréations, vie mondaine et sens du spectacle, jusqu’à l’échafaud
Marie-Antoinette est faite pour la vie mondaine d’une cour royale.
Elle excelle en séduction et en paraître, par le goût du faste, le culte des apparences, dont elle a besoin.
Fan de mise en scène et d’apparat, elle adore les fêtes et notamment les bals masqués où l’on se montre tout en se cachant, où le déguisement suscite et cultive le mystère. Là prend vie tout un monde fascinant de merveilleux, d’imaginaire, où elle se délecte.
Marie-Antoinette voit la vie comme une récréation permanente où la représentation publique et l’art subtil du déguisement occupent une place de premier plan.
Indépendante et originale, elle aime agir comme elle le sent, selon ses impressions, ses attirances, à l’instinct et au flair. Autant dire que son jugement est subjectif et guidé par le besoin de se montrer sous le meilleur jour, sans trop approfondir. Rien d’étonnant à ce que son frère lui reproche sa légèreté et la surnomme : Tête à vent.
Mais son souci des apparences, son narcissisme et son orgueil sous-jacent, lui dictent une allure digne et hautaine jusque dans les pires tribulations qu’elle s’attire par insouciance. Elle soigne même sa montée publique à l’échafaud, où elle s’excuse poliment auprès du bourreau de lui avoir marché sur le pied.
Attachée aux valeurs de la famille, ses dernières paroles sont pour elle.
Faite pour un monde festif nourri par ses rêves, Marie-Antoinette estime inimaginable la fin de ce faste qui l’amuse.
Mais son comportement risque fort de la mettre en situation défavorable et dévalorisante et d’attirer la vindicte populaire.
Le drame de sa fin de vie n’est-il pas à la mesure de son insouciance provocatrice et de sa capacité à se mettre en échec, dans une période où l’on fait un usage intensif de la guillotine ?
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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