Arrière-petit-fils de Louis XIV, surnommé « Le Bien Aimé », mais on le dit velléitaire, influencé par ses maîtresses. Dans un contexte de guerres ruineuses, il cède davantage aux plaisirs de l’amour qu’à la gestion du royaume.

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Louis XV
Né Louis de France duc d’Anjou

Le 15 février 1710 à 8h03 à Versailles 78 Yvelines
Selon fichier Auréas « familles-royales_dreuille »

Décédé le 10 mai 1774 au château de Versailles 78 Yvelines

 

 

Sitôt guéri, sitôt marié !

Louis XV marié à 15 ans et ½ avec Marie Leszczyńska âgée de 22 ans !

Louis XV débordant d’entrain pour la nuit de noces

Plongé dans les difficultés financières pendant tout son règne

Les guerres d’Autriche et d’Espagne… pour rien !

L’attrait des plaisirs plus fort que l’intérêt politique

Accumulation des orages dont héritera Louis XVI

Un indépendant sociable, conquérant amoureux, peu fait pour diriger

 

 

Sitôt guéri, sitôt marié !

Ce roi qui va régner sur la France pendant 49 ans (1725-1774), est orphelin à deux ans. Pendant sa minorité, la régence est assurée d’abord par Philippe d’Orléans puis par le duc de Bourbon. C’est ce dernier qui arrange le mariage du jeune roi avec Marie Leszczyńska.

Il faut dire que le jeune monarque est de santé fragile. Et quand il tombe gravement malade en février 1725, son entourage pense qu’il va mourir. En ce cas, le royaume passerait entre les mains de la famille rivale d’Orléans. Ce risque est inimaginable pour le Premier ministre régent, le duc de Bourbon,  qui craint fort pour son avenir personnel. Au chevet du jeune roi, il ne cesse de répéter à voix basse : Sitôt guéri, sitôt marié !

Il faut que le jeune roi Louis XV, à peine âgé de quinze ans, ait au plus vite une descendance. Il doit donc être marié sans tarder. Pour cela on dresse une liste de cent princesses d’Europe à marier.

Qui choisir entre les pas assez riches, pas assez âgées, trop âgées, calvinistes… ?

 


Le roi Louis XV, enfant

 

Louis XV marié à 15 ans et ½ avec Marie Leszczyńska âgée de 22 ans !

Marie a sept ans de plus que son futur mari. Âgée de vingt-deux ans, elle est quasiment une vieille fille selon les mœurs de l’époque !

La nouvelle fait des remous et des jaloux à la Cour et à l’étranger. Des rumeurs attribuent maints défauts à cette princesse polonaise, que l’on annonce, laide, scrofuleuse, épileptique ou stérile !

Le 4 septembre 1725, à Fontainebleau, le roi rencontre Marie pour la première fois. Le lendemain, la bénédiction nuptiale est donnée par le cardinal de Rohan.

 

Louis XV débordant d’entrain pour la nuit de noces

La cérémonie est magnifique. Le cortège fait étalage de fastes et de toilettes somptueuses. Un grand festin est donné. On joue Le Médecin malgré lui de Molière.

Vers dix heures du soir, le couple se retire dans une relative intimité, car des témoins oculaires et auriculaires ont charge d’attester de l’union.

Le couple peut commencer sa nuit de noce avec entrain. Le mot convient. En effet, le jeune roi confie le lendemain au duc de Bourbon qu’il a honoré Marie sept fois ! Ce brillant score peut faire penser que l’adolescent maladif a enfin recouvré toute sa vitalité !

Marie est son premier amour.

Leur union est prolifique puisqu’en dix ans, dix enfants naîtront.

On raconte que Marie aurait dit : Eh quoi ! Toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher.

Ses premières années de règne sont calmes sous la direction de précepteurs avisés qui dispensent une vaste culture au monarque.

 

Plongé dans les difficultés financières pendant tout son règne

Son règne débute par l’échec désastreux du système Law, dispositif financier basé sur des valeurs fictives pour rembourser les dettes de l’Etat. 

Les difficultés financières s’en trouvent provisoirement résolues. Mais voilà qu’en 1733, se déclenche la guerre de succession de Pologne. Au terme de ce conflit qui dure cinq ans, la France doit céder à la Pologne (Stanislas  Leszczynski), le duché de Lorraine dont héritera Marie épouse de Louis XV.

Celui qui va désormais faire la politique de la France est le cardinal de Fleury qui, sans jamais avoir le titre de Premier ministre aura une influence déterminante. Et ceci y compris sur la vie sentimentale du roi.

En effet, Louis XV, homme tout fringant à 27 ans, s’ennuie auprès de Marie, femme plus âgée, terne et effacée, il a déjà pris sa première maîtresse. Fleury, balaie ses scrupules moraux et religieux en disant que l’adultère est un mal nécessaire pour sortir le roi de l’apathie.

 

Les guerres d’Autriche et d’Espagne… pour rien !

Pendant huit ans de 1740 à 1748, l’Europe est un gigantesque champ de bataille, mais il y a aussi les Indes et les colonies. C’est le premier conflit qui pourrait être qualifié de mondial !

Au terme du Traité d’Aix-la-Chapelle clôturant la guerre de succession d’Autriche, Louis XV renonce à annexer les Pays-Bas espagnols ; préférant ne pas exploiter les succès des armées françaises, il laisse les alliés prussiens profiter de la victoire. Cet évènement incompréhensible pour la population est à l’origine de l’expression : Travailler pour le roi de Prusse.

A la différence de Louis XIV, Louis XV n’est pas en prise directe avec la vie politique du royaume. Il rencontre rarement ses ministres et agit souvent à l’encontre de leurs attentes, faute de pouvoir leur donner des directives fermes et précises. Pour s’informer, il est renseigné par un réseau secret de diplomates et d’espions qu’il a constitué.

Son désintérêt pour la politique et la succession de ministres aux tendances différentes conduisent à l’affaiblissement de l’influence française en Europe.

 

 

L’attrait des plaisirs plus fort que l’intérêt politique

Louis XV est dénigré par les parlementaires et une partie de la noblesse de cour. En outre, les intrigues incessantes impliquant son impopulaire maîtresse la Marquise de Pompadour aggravent le désamour du peuple à l’égard de ce monarque plus enclin à céder aux plaisirs, qu’à gérer son royaume. Longtemps après sa disgrâce amoureuse, la marquise est maintenue dans l’entourage du roi à qui elle prodigue officieusement ses conseils, comme de nombreuses favorites avant elle.

D’autre part, dans un contexte de grand déficit, le roi engage de folles dépenses dédiées à ses plaisirs comme l’hôtel d’Evreux qui deviendra le palais de l’Elysée.

Selon son hérédité de Bourbon, Louis XV aiment les femmes et collectionnent les aventures amoureuses.

Des maîtresses, il en aura beaucoup dont quelques célèbres : Madame de Châteauroux, Marquise de Pompadour, Madame la comtesse du Barry…

On raconte que la Pompadour ne pouvant retenir à elle seule l’insatiable Louis et voulant garder son emprise sur le monarque tout en ayant un œil sur ses conquêtes, lui fait aménager une garçonnière dans le parc aux cerfs de Versailles. Là, elle recrute pour lui de charmantes jouvencelles du monde ou du demi-monde âgées entre quinze et dix-huit ans.

 

Accumulation des orages dont héritera Louis XVI

La Pompadour est, avec Choiseul, considérée par le peuple comme responsable du renversement des alliances au profit de l’Autriche, ennemie héréditaire. Cette politique conduit au désastreux traité de Paris (1763) où Louis XV abandonne à l’Angleterre, le Canada, les Indes, les Petites Antilles, le Sénégal ; ce qui consacre l’hégémonie britannique.

L’époque de Louis XV est aussi celle des lumières. Elle voit naître le Panthéon, l’Ecole militaire, la Manufacture de Sèvres. Mais elle doit ce nom à la qualité des hommes de lettres ou de sciences qui l’illustrent.

C’est aussi sous son règne que l’énigmatique chevalier d’Eon est nommé espion au service du monarque.

Louis XV, qualifié d’abord de « bien-aimé » par le peuple va, au fil de son pouvoir mal assumé, devenir si impopulaire qu’à sa mort (petite vérole) en 1774, on n’osera pas lui faire des funérailles publiques.

Au contraire, il y aura dans Paris des festivités comme à la suite du décès de Louis XIV.

 

Un indépendant sociable, conquérant amoureux, peu fait pour diriger

Louis XV est un indépendant sociable qui n’aime ni commander ni être commandé. Et quand on est roi de France, cela suscite l’apparition de leaders occasionnels qui émergent dans l’entourage. Dans ce contexte, il s’en remet volontiers à celles qui lui sont proches, ses maîtresses !

S’il est conquérant, c’est surtout sur le plan sentimental. L’amour est la grande affaire de sa vie, car aimer et être aimé lui sont essentiels. C’est surtout le temps de la conquête amoureuse qui compte pour lui, car sa sexualité exigeante et franche le laisse cependant toujours insatisfait.

Sa réputation de débauché est probablement exagérée et à replacer dans le contexte du dénigrement populaire lié à la Marquise de Pompadour.

Les tribulations guerrières conviennent assez bien à la nature du monarque qui aime ce qui est compliqué, difficile, risqué. C’est son univers de prédilection.

On le dit, patient et adaptable aux circonstances, facile à vivre pour ses proches, il excuse volontiers les négligences de services. Il parle aux gens du peuple, faisant fi des préséances chères à son arrière-grand-père.

Surtout, il est un intimiste qui préfère fonctionner loin de la foule, dans un réseau proche d’amis plutôt que dans l’ostentation spectaculaire d’un Louis XIV. Ainsi, il habite un petit appartement à part, à l’écart des espaces grandioses entourant le château de Versailles.

Il aime la vie sociale mais agit à son idée et parfois de façon imprévisible.

 

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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