Fondateur du 1er laboratoire de police scientifique, sa méthodologie inspire, encore à ce jour, tous les laboratoires de police scientifique du monde

 

Edmond LOCARD
(né Alexandre Arnould Edmond Locard)

né le 3 décembre 1877 à 11h30 du matin à Saint Chamond Loire 42,
selon acte n°341

décédé le 4 mai 1966 à Caluire 69 Rhône

 

 

Brillant étudiant, c’est la médecine légale qui l’attire

Il fait de brillantes études à Lyon où sa famille s’est installée. A 18 ans, il sait lire et écrire 11 langues dont le grec, le latin, l’hébreu et le sanskrit. En 1894, il entreprend des études de médecine, notamment auprès du célèbre Professeur Lacassagne avec qui il achève ses études par deux années en médecine légale. Il considère la médecine légale comme la plus compréhensive, la moins spécialisée, celle qui est en rapport avec le plus de sciences annexes.

En 1900, il devient médecin externe et secrétaire du célèbre chirurgien orthopédiste, Léopold Ollier. Ce dernier, en 1894 tenta de sauver en l’opérant dans les salons de la Préfecture de Lyon, le président Sadi Carnot suite à l’attentat auquel il devait succomber. Tout en travaillant, de 1902 à 1905, Edmond Locard étudie le droit et la psychologie afin de mieux comprendre ce qui entoure la médecine légale : la justice et la psychologie des criminels.

 

Grâce à Sherlock Holmes, il trouve sa vocation et fonde le 1er laboratoire de police criminelle

C’est en lisant Conan Doyle, auteur de Sherlock Holmes, qu’Edmond Locard trouve sa vocation. En effet, l’idée d’étudier les taches de boue, de sang, la terre sur les semelles, les résidus de cendres, lui est soufflée par ce célèbre détective.  

Dans une lettre adressée à l’auteur Conan Doyle, en 1927, il écrit : C’est sous votre influence que j’ai entrepris mes premières recherches et que j’ai choisi mon métier. Si votre héros s’appuie sur l’observation et l’étude des « petits riens » et des détails insignifiants, suivies d’une analyse logique, je m’attache pour ma part à substituer la preuve scientifique… aux déductions aléatoires de ces Sherlock de troisième zone que sont parfois nos policiers. Vous témoignant ma sympathie et mon admiration sans limite… »

Par ses études auprès du professeur Lacassagne, il a accumulé d’immenses connaissances sur de nombreux aspects de la police criminelle : anthropologie, droit, histoire, médecine, optique, photographie, sciences physique et chimie.

C’est en 1909, qu’il obtient l’autorisation d’installer dès le 1er janvier 1910 dans les combles du palais de justice de Lyon, le 1er laboratoire de police technique. Il le fait sur sa fortune personnelle et  avec, pour tout personnel, un gardien de la paix et un garde champêtre. En novembre de la même année, il résout sa première enquête grâce aux empreintes digitales.

Peu après, il pose les fondations des cinq pôles de la criminalistique : chimie-toxicologie, recherche biologique, service balistique, expertises en écriture et fichier dactyloscopique.

Quand il est mobilisé pendant la Grande Guerre, on n’est guère surpris de le retrouver officier du chiffre chargé d’aider à décoder les messages secrets allemands.

 

« Tout auteur d'un crime laisse obligatoirement sur les lieux de son forfait des témoins matériels de sa présence et emporte avec lui des éléments de ce milieu. »

C’est la conviction d’Edmond Locard. C’est pourquoi dans son laboratoire, il utilise et développe de nombreuses techniques pour perfectionner ce principe. Ses travaux portent sur tous les types d’analyses : empreintes digitales de pas, de roues de voiture ; études de poils et cheveux, fibres et poussières, résidus divers. Il étudie sous microscope les photographies et faux documents.

C'est grâce à lui que l'on identifiera le cambrioleur qui agressa et tua "la maman des Poilus" Clotilde BIZOLON.

Il applique aux problèmes policiers, les principes des recherches scientifiques de la médecine légale.

Les petits riens… élémentaires … mis en évidence par ses diverses techniques lui confèrent très vite une notoriété reconnue en France et à l’étranger. D’ailleurs la presse n’hésite pas à titrer à son sujet : « Le Sherlock Holmes lyonnais… »

 

Auteur d’un traité de criminalistique en sept volumes !

Il rédige en sept volumes un traité de criminalistique contenant une méthodologie détaillée pour l’enquête criminelle : la recherche des empreintes et des traces, les preuves de l’identité, l’expertise des documents écrits et la recherche des falsifications. Ces écrits sont illustrés par les affaires les plus célèbres résolues dans les plus grands laboratoires d’Europe.

Locard travaille dans son laboratoire jusqu’à 74 ans et décède à 89 ans en 1966.

Par ailleurs, Edmond Locard est passionné de littérature, peinture, musique (il fut critique musical), philatélie, botanique. Il est président de la société des Amis de Lyon et de Guignol. En 1959, est organisé, pour la première fois, le prix « Edmond Locard » de littérature policière.

Une rue du 5e arrondissement de Lyon porte son nom.

 

Merci à Chantal et Bernard pour leur précieuse contribution.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page