Violette LEDUC
Née le 8 avril 1907 à cinq heures du matin à Arras 62 Pas-de-Calais
Déclarée le 9 avril à quatre heures du soir
Selon acte n°132 Etat-civil d’Arras
Décédée le 28 mai 1972 à Faucon Vaucluse 84
Audacieuse aventurière de l’amour, elle le vit avec passion et goût de l’interdit
Que serait l’œuvre de cette écrivaine sans son caractère révolutionnaire, sa nature de va-t-en-guerre contre elle-même et les bonnes mœurs de la société ?
Elle aime généreusement mais ce qui l’attire surtout c’est l’amour interdit ou impossible et tant mieux s’il dérange les bien-pensants. Elle avance sur le chemin de la vie, hors des sentiers battus, guerroyant contre elle-même, mais en suivant son idée, avec vigueur, en toute indépendance et sans complaisance.
Elle puise à la source de ses échecs personnels et insatisfactions profondes, la matière à ses écrits, dans un combat, sans merci et sans cesse inachevé. Toujours prête à se faire trébucher dans les secousses de la vie, elle semble vouloir prouver son incapacité à réussir sa vie et à être heureuse.
Mais sa réussite littéraire découvre son talent de romancière car, dans un style vigoureux, son écriture est indémodable et son œuvre attachante à travers des séries de portraits savoureux.
Elle se juge « laide » et se fait refaire le nez, mais cela la laissera sans contentement.
Dès le collège, elle est portée vers l’amour homosexuel, vécu souvent avec une passion éperdue. Toutefois, cela ne l’empêche pas de se marier en 1939 avec Jacques Mercier, photographe et peintre. Mais l’union ne dure qu’une année.
En 1945, Violette est présentée à Simone de Beauvoir dont elle s’éprend. Cette dernière, reconnaissant son talent, l’entretiendra pour qu’elle puisse écrire et la soutiendra jusqu’au bout.
Plus tard, elle tombe follement amoureuse d’hommes à l’homosexualité notoire tels Sachs, Guérin et gagne l’estime de Genest, Sartre, Marais, Cocteau, Jouhandeau…
Née bâtarde et recherchant passionnément l’échec, elle existe par l’écriture.
Violette naît en avril 1907 des libertés prises par un riche bourgeois, André Debaralle, sur sa femme de chambre, Berthe Leduc, qui reconnaît l’enfant deux mois plus tard. C’est ainsi que le patronyme de « Violette » donné à la naissance deviendra son premier prénom. Toutefois, le père refuse de reconnaître l’enfant.
Cette naissance illégitime marque Violette durablement car elle sent la honte d’être de trop, à part, et mal aimée. Cette souffrance va générer, plus tard, chez elle l’écriture d’ouvrages aux titres évocateurs : L'Asphyxie, Ravages, La Bâtarde, La Folie en tête, La Chasse à l'amour.
Elle est renvoyée de l’internat à 18 ans, en raison de ses amours homosexuelles qui font scandale. C’est aussi l’époque de ses premières passions littéraires.
En 1926, Violette suit sa mère et son beau-père à Paris, où elle poursuit ses études secondaires. Après son échec au baccalauréat, elle renonce à étudier et décide de gagner sa vie. Elle vit pendant neuf ans avec son amie Denise Hertgès, dans des hôtels meublés de la région parisienne. Travaillant chez l’éditeur Plon, elle y rencontre de nombreux écrivains.
Pendant la guerre, installée en Normandie, elle survit grâce à ses petits trafics de marché noir.
En 1954, son roman Ravages subit la censure de l’éditeur Gallimard pour les 150 premières pages où Violette décrit avec une précision de scientifique, les ébats amoureux de deux collégiennes : Thérèse et Isabelle.
En 1956 et 1957, elle est soignée pour ses tendances paranoïaques. Mais à cette époque, c’est aussi le succès pour la sortie de son dernier ouvrage La Bâtarde comportant une préface dithyrambique de Simone de Beauvoir.
Violette Leduc qui a, alors, 57 ans, frôle le prix Goncourt.
Pour lui faire acquérir une totale indépendance, Simone de Beauvoir exige, à cette époque, le remboursement des sommes qu'elle lui versait depuis 1949. Cette décision vise à mettre Violette sur un pied d'égalité et lui permettre de surmonter ainsi son complexe d’échec.
La Folie en tête est publié en 1970, après une forte censure de Simone de Beauvoir pour les passages les plus emphatiques et impudiques.
A cette époque, Violette a un cancer du sein et part à Faucon où elle continue d’écrire malgré l’aggravation de sa maladie. Elle décède le 28 mai 1972 à Faucon.
Simone de Beauvoir est nommée héritière de ses droits littéraires.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |