Passé maître du roman de terroir, cet écrivain républicain, anticlérical et libre-penseur, voit son nom attaché à Jacquou le croquant, petit paysan révolté contre les injustices de son temps.

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Eugène LE ROY

Né Gabriel, Victor, Eugène LE ROY le 29 novembre 1836 à 7h du matin à Hautefort 24 Dordogne
Selon acte n° 92 – AD24 en ligne – 5 E 208/16 – vue 46/51

 Décédé le 4 mai 1907 à Montignac Dordogne 24

 

 

Elevé au cœur de la vie paysanne et au contact des nobles,

Il a la chance d’étudier à l’école rurale de son village

Fonctionnaire du fisc, ce républicain subit la répression de Mac Mahon

Anticlérical, il publie un manuscrit considérable sur la critique du Christianisme

Centaure à la plume rebelle insurgé contre injustices et intolérances de son temps

 

 

Elevé au cœur de la vie paysanne et au contact des nobles,

Au service du baron de Damas, propriétaire du château de Hautefort, son père et sa mère fort occupés par leurs travaux de domestique et de lingère sont contraints de placer le petit Eugène en nourrice  chez une paysanne des environs.

C’est ce cadre d’enfance où abondent les enfants abandonnés, l’adultère, les chagrins d’amours, l’anticléricalisme et la « haine » des faux-nobles, qui va nourrir son œuvre littéraire future.

Ces thèmes et notamment l’abandon d’enfants – réalité sociable indéniable – sont des thèmes repris par le romantisme populaire de l’époque et notamment par Hector Malot, G. Bruno, George Sand

 

Il a la chance d’étudier à l’école rurale de son village

Chose rare pour l’époque où la majorité des enfants demeurent analphabètes, le petit Eugène étudie à l’école rurale d’Hautefort de 1841 à 1847 puis à Périgueux où il fréquente l’Ecole des Frères. De ce temps, il gardera le souvenir d’un arbre de la liberté planté pour célébrer l’avènement de la IIe République.

En 1851, il refuse d’entrer au séminaire et devient commis épicier à Paris. Là, au contact d’artisans socialistes, il vit avec amertume l’instauration du Second Empire. Cette réalité forge ses convictions politiques.

En 1855, engagé dans le 4e régiment de chasseurs à cheval, il participe aux campagnes d’Algérie puis d’Italie mais son indiscipline, lui vaut de se voir retirer son grade de brigadier et il démissionne au bout de cinq ans.

 

Fonctionnaire du fisc, ce républicain subit la répression de Mac Mahon

Dès 1860, il passe avec succès le concours de l’administration fiscale et devient aide-percepteur à Périgueux.

Lors de la guerre de 1870, après la débâcle du Second Empire, il s’engage dans les francs-tireurs pour combattre l’envahisseur prussien et à l’issue de la défaite française, il rejoint la perception de Montignac.

Non conformiste, à 33 ans il épouse civilement sa compagne Marie Peyronnet dont il a un fils de trois ans, au grand dam de la bonne société d’alors.

Son républicanisme affirmé provoque sa révocation par le gouvernement Mac Mahon, comme des milliers d’autres fonctionnaires. Il parvient à se faire réintégrer l’année suivante. Dès lors, pendant son temps libre, il s’adonne à l’écriture nourrie de toute la matière recueillie pendant son existence.

Désireux d’intégrer la Franc-maçonnerie, il n’y parvient qu’en 1878 alors que Mac Mahon démissionne l’année suivante. Inspiré par l’orientation politique et philosophique de cette institution, il la traduit dans son premier roman Le Moulin du Frau publié en 1890 qui est leçon de radicalisme sous la IIIe République.

 

Eugène LE ROY 

Anticlérical, il publie un manuscrit considérable sur la critique du Christianisme

Côté anticléricalisme radical, cet écrivain engagé rédige de 1891 à 1901, un manuscrit de 1086 pages sous le titre Etudes critiques sur le christianisme où il dénonce l’invention de cette morale particulière qui doit, selon lui, relever d’une morale universelle formulée par des hommes de biens et qui plane sur toutes les époques depuis les temps immémoriaux. Pour ce travail considérable, Eugène Le Roy a consulté un nombre impressionnant d’ouvrages relatifs à l’histoire et à la religion chrétienne publiés par les grands auteurs dont Alexis de Tocqueville.

Sans doute, fallait-il à cet esprit exigeant et déterminé connaître savamment le passé pour informer et dénoncer avec arguments, les injustices et intolérances religieuses de son époque.

Les ouvrages qu’il publie entre 1894 et 1904 racontent la vie entre paysannerie et noblesse. Ainsi le plus célèbre Jacquou le croquant relate la vie d’un petit paysan révolté contre les injustices sociales tout au long du 19e siècle.

Dans Les gens d’Auberoque, l’histoire se passe au cœur de la bourgeoisie provinciale et affairiste sous le Second Empire et la IIIe République.

Réfractaire aux honneurs officiels, il décline la Légion d’honneur qui lui est proposée en 1904 et à son décès en 1907, cet anticlérical se fait inhumé civilement.

 

Centaure à la plume rebelle insurgé contre injustices et intolérances de son temps

Ce Sagittairien tel un centaure au sabot rebelle et combatif, a besoin de laisser courir sa plume lucide trempée dans l’encre de la misère humaine.

L’écriture lui permet de donner libre cours à son esprit critique en révolte contre les injustices de son temps et d’en être, par ses ouvrages, le relais intermédiaire entre les humains.

Doté d’une réelle autorité naturelle, il comprend mieux que quiconque ceux que le sort semble condamner à l’échec.

Clairvoyant et intuitif, il s’insurge contre le rôle néfaste de la religion qui asservit l’humain au lieu de le libérer.

Homme de feu, habité par une curiosité intellectuelle sans complaisance, il est capable d’un travail encyclopédique en quête de toutes les connaissances qui permettent de comprendre et dénoncer les travers d’une époque où les petites gens sont assujetties et méprisées.

 

 


(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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