Philosophe politique et historien, réputé pour ses analyses sur les démocraties, ce remarquable précurseur de la sociologie demeure une référence jusqu’à notre 21e siècle.

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Alexis de TOCQUEVILLE
Né Alexis Henri Charles Clérel comte de Tocqueville dit…

Le 29 juillet 1805 à 3h du matin à Paris
Source Didier Geslain

Décédé le 16 avril 1859 à Cannes Alpes-Maritimes 06

 

 

 

Ses parents échappent de justesse à la guillotine

« De la démocratie en Amérique » le rend célèbre

Entré en politique en 1839, il en revient après le coup d’Etat de 1851

La démocratie peut brimer la liberté au nom de la volonté populaire

Ses écrits clairvoyants font rayonner une pensée indémodable

Quelques citations  d’Alexis de Tocqueville

 

 

Ses parents échappent de justesse à la guillotine

Son nom est familier de tout historien politique tant son apport sur la sociologie est important et jugé pertinent par les spécialistes. Son œuvre exerce une influence considérable sur le libéralisme et la pensée politique jusqu’à nos jours.

Son ascendance est normande, royaliste, noble, avec des noms illustres comme Chateaubriand, Malesherbes et même le roi Saint Louis dont il serait descendant par sa grand-mère paternelle.

Ses parents promis à la guillotine pendant la Terreur ont la vie sauve de justesse, grâce à la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, soit la veille du jour prévu pour leur exécution. In extrémis ! Et de bonne augure pour leur descendance à venir dont Alexis !

Nourri de cette histoire familiale, Alexis de Tocqueville tiendra en horreur la révolution violente.

 

« De la démocratie en Amérique » le rend célèbre

Licencié en droit à 21 ans, Alexis est nommé juge auditeur au tribunal de Versailles. Magistrat sous la Restauration en 1831, il est chargé par le gouvernement d’une enquête sur le système pénitentiaire américain.

Son séjour de 10 mois aux Etats-Unis nourrit Tocqueville de multiples informations sur le plan juridique, sociologique, démographique et linguistique.

C’est en 1835, qu’il publie le premier tome de son ouvrage De la démocratie en Amérique. Cet ouvrage, qui lui donne une grande renommée et de glorieuses critiques en France et à l’étranger, fonde véritablement sa pensée politique. Ce livre est toujours considéré en Amérique même, comme la plus pénétrante et prophétique analyse de la civilisation des Etats-Unis. Un second tome suivra en 1840.

A son retour  d’Amérique en 1832, il s’inscrit comme avocat. Mais il se voit davantage en homme de plume qu’en homme de robe et ne s’attarde guère au prétoire où son palmarès est moins glorieux que son aura d’écrivain. Une unique plaidoirie ! Au tribunal de Montbrison (Loire) le 9 mars 1833 pour défendre son ami Florian de Kergolay compromis dans l’affaire des compagnons de la duchesse du Berry, autoproclamée régente.

Marié en 1835 à Marie Motley, roturière anglaise émigrée en France, Alexis de Tocqueville est reçu en Angleterre par le philosophe et économiste britannique John Stuart Mill.

Il publie alors son essai L’Etat social et politique de la France avant et depuis 1789 qui sera une base de réflexion sur l’Ancien Régime et la Révolution. Cet ouvrage connaît un tel succès que Tocqueville est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1837, puis élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1838, et à l’Académie française en 1841.

 


Caricature d’Alexis de Tocqueville par Honoré Daumier

 

Entré en politique en 1839, il en revient après le coup d’Etat de 1851

Il entame une carrière politique à partir de 1839 où il devient député de la Manche, siège qu’il conserve jusqu’en 1851. Positionné à gauche, il défend au Parlement ses positions anti-esclavagiste et libre-échangiste et s’interroge sur la colonisation notamment en Algérie.

Conseiller général de la Manche en 1842, il garde cette fonction jusqu’en 1852.

En 1846, il contribue à la création du groupe de la Jeune Gauche par sa rédaction de la partie économique et sociale du programme. Membre de la Commission chargée de rédiger la Constitution française de 1848, il y défend les institutions libérales, la décentralisation et l’élection du président de la République au suffrage universel.

En 1849, élu à l’Assemblée législative, il en devient vice-président.

Hostile à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte, il accepte pourtant le ministère des Affaires étrangères entre juin et octobre 1849. Opposé au Coup d’Etat du 2 décembre 1851, il fait partie des parlementaires qui votent la déchéance du président de la République.

Incarcéré à Vincennes, puis relâché, il renonce alors à la vie politique et se retire en son château de Tocqueville pour se consacrer à des travaux historiques. Son ouvrage L’Ancien régime et la Révolution qui porte sur le centralisme français paraît en 1856 et connaît un grand retentissement.

La seconde partie reste inachevée car Alexis de Tocqueville décède de tuberculose en 1859.

 


Château de Tocqueville

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Tocqueville

 

La démocratie peut brimer la liberté au nom de la volonté populaire

Convaincu que l’idée démocratique, à savoir l’égalité des conditions est un « fait providentiel » qui a rendu inéluctable la ruine de la démocratie, Tocqueville tente de définir les moyens de  « faire sortir la liberté du sein de la société démocratique ».

Selon lui, en effet, il peut découler de la démocratie un véritable danger : celui de voir l’Etat brimer toute liberté au nom de la volonté populaire.

Les remèdes pour éviter ce despotisme de la majorité sont à la fois politiques, sociaux et juridiques : décentralisation, liberté de la presse, défenses des libertés locales, développement des associations et indépendance du pouvoir judiciaire.

Alexis de Tocqueville identifie aussi le fait que la démocratie peut favoriser, par perte du lien social, les comportements individualistes contraires aux intérêts de la société dans son ensemble.

Sa démonstration est basée sur l’observation de faits historiques, selon une méthode qui évoque celle de Montesquieu, dont il se rapproche par la logique rigoureuse et un style austère et clair.

 

 

Ses écrits clairvoyants font rayonner une pensée indémodable

Alexis de Tocqueville est un clairvoyant pragmatique et imaginatif.

Sa plume minutieuse se veut combative et dévouée au service de l’intérêt public.

Son propos rayonnant et visionnaire, fruit de son brillant esprit de synthèse et d’analyse, est un éclairage pour les sociétés humaines. Il donne la voie vers ce qui est bon pour leur devenir par-delà les siècles.

Observateur, penseur et serviteur de la collectivité et de la chose publique, l’idée de justice et d’équité sociale lui est innée.

Ce philosophe éclairant semble fait davantage pour une pensée écrite qui se pérennise et se diffuse, plutôt que par une plaidoirie orale et donc fugace. Ainsi, il délaisse le métier d’avocat et ensuite la politique pour se dédier à l’écriture d’ouvrages qui sont encore références au 21e siècle.

 

Quelques citations  d’Alexis de Tocqueville 

"Le plus grand soin d’un bon gouvernement devrait être d’habituer peu à peu les peuples à se passer de lui.”

"Il y a plus de lumière et de sagesse dans beaucoup d’hommes réunis que dans un seul.”

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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