Robert ESNAULT-PELTERIE
(Robert Albert Charles Esnault-Pelterie)
né le 8 novembre 1881 à 3h du matin à Paris 9e
selon acte n°2147 – Archives de Paris en ligne – V4 E 3588 – vue 23/31
Décédé le 6 décembre 1957 à Nice Alpes-Maritimes 06
Captivé dès sa jeunesse par l’aviation naissante
Il invente les ailerons, le moteur en étoile et le manche à balai…
Il est le premier homme à faire voler un monoplan
Après 1918, ce visionnaire s’intéresse à la navigation interplanétaire
Quelle puissance constructive chez ce génial bâtisseur de l’air ! |
Captivé dès sa jeunesse par l’aviation naissante
Le jeune Robert a neuf ans quand Clément Ader dépose son brevet pour un appareil ailé pour la navigation aérienne, dit avion et l’année suivante l’Allemand Otto Lilienthal fait son premier vol plané en 1891.
Voyager tel l’oiseau, ce vieux rêve de l’humanité, semble de plus en plus à portée de main et le futur aviateur, constructeur et inventeur, Esnault-Pelterie se passionne déjà pour la révolution aéronautique qui est dans l’air en cette fin de 19e siècle.
Après des études à la Sorbonne et son service militaire effectué, ce descendant d’une famille d’industriels du textile décide de se vouer à l’aviation dès 1902. Il a 21 ans.
Deux ans plus tard, il réalise des glissades avec un planeur de sa fabrication inspiré de celui des frères Wright. Insatisfait des résultats, il mène d’autres essais en Sologne à partir d’une voiture aérodynamique pourvue d’appareils enregistreurs qui donnent des indications encourageantes pour établir des règles afin d’améliorer la construction et le pilotage d’aéroplanes.
Robert Esnault-Pelterie en 1909
Un REP Parasol de la Royal Naval Air Service 1915.
Il invente les ailerons, le moteur en étoile et le manche à balai…
Ainsi, lors d’une conférence donnée à Paris à l’Aéro-Club de France le 5 janvier 1905, il critique le gauchissement de l’aile qui nuit à l’aérodynamisme et provoque de fortes tensions sur les câbles de commande.
Il propose d’adopter ce qui sera nommé « aileron », petite surface indépendante de l’aile actionnées par le pilote et qu’il vient lui-même de tester avec succès l’année précédente. Ainsi, ce dispositif permet le changement de direction en plein vol sans déformer les ailes.
Grâce aux finances familiales et à l’appui de son père, il installe une « avionnerie » à Boulogne-Billancourt proche de celle de Gabriel Voisin. Là, en 1906 et 1907, il construit un aéroplane doté de ses innovations révolutionnaires. Au moteur à 8 cylindres en V de Levavasseur il préfère son invention, le moteur à étoiles, et pour la première fois il utilise son fameux « manche à balai » comme levier de direction et dont il dépose le brevet le 22 janvier 1907 sous le n°373818.
Malgré cet équipement inédit, les débuts sont laborieux notamment avec un vol de 6 mètres réalisé à Buc, le 10 octobre 1907.
Le 9 juin 1908, à bord de son second monoplan le REP n°2 il parvient à voler pendant 1.200 mètres à 40 mètres d’altitude et à une vitesse de 60 à 70 km/h, avant de se poser en catastrophe dans un champ. Et s’il a la vie sauve c’est grâce à un atterrisseur oléopneumatique de son invention adapté au train d’atterrissage.
Il est le premier homme à faire voler un monoplan
Sur un avion de sa conception, il fait partie des premiers aviateurs brevetés au monde avec le n°4, après Léon Delagrange (n°3), et avant de grands noms de l’épopée de l’air comme Maurice Farmann (n°6), Hubert Latham (n°9), Alberto Santos-Dumont (n°12), les frères Wright (n°14 et 15), Léon Morane (n°54), Georges Legagneux (n°55)…
Ingénieur, mécanicien, constructeur et pilote, ce génial précurseur affiche un palmarès hors du commun.
En effet, il construit :
- Son premier cerf-volant en 1901
- Son premier planeur avec des ailerons en 1906
- Son premier moteur en 1907
- Son premier aéroplane monoplan en 1907, à train monoroue et roulettes en bout de plants
- Son premier monoplan entièrement métallique à train d’atterrissage à palier, à la veille de la Première guerre mondiale. Et durant le conflit, il fournit à l’armée deux escadrilles de ses appareils REP, jusqu’en 1915.
Il fonde en 1908 avec André Granet, l’Association des industriels de la locomotion aérienne ainsi que de la 1ère exposition de la locomotion aérienne en 1909 qui deviendra l’actuel Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace au Bourget.
Timbre sorti en 1967, à l'effigie de Robert Esnault-Pelterie, ingénieur et pionnier mondial de l'aérospatiale.
Après 1918, ce visionnaire s’intéresse à la navigation interplanétaire
En parallèle de ses activités de constructeur, il s’intéresse dès 1907 à la théorie de la propulsion par réaction et aux possibilités offertes par la fusée pour les voyages interplanétaires, dont il devient un ardent propagandiste.
Après la guerre, il s’intéresse surtout à l’astronautique dont il a publié ses premières réflexions dès 1912.
Auteur de plusieurs ouvrages relatifs aux fusées, aux voyages interplanétaires, aux satellites et à la propulsion notamment nucléaire, il est titulaire de 145 brevets d’invention durant sa carrière.
Outre ses talents d’inventeur, il s’investit aussi comme mécène quand associé avec son ami le banquier André Hirsch, il institut en 1925 le prix REP-Hirsch pour couronner les meilleurs travaux relatifs aux fusées et à la navigation dans l’espace.
En 1930, il publie un ouvrage capital « L’Astronautique » qui couvre l’essentiel des connaissances de l’époque sur le vol spatial, et en 1936, il est élu à l’Académie des Sciences.
Ses travaux sur la mise au point de moteurs-fusées sont en grande partie détruits par les Allemands, lors de leur arrivée à Paris en 1940.
Réfugié en Suisse, Robert Esnault-Pelterie reste célèbre pour son invention du manche à balai, brevet qui lui rapporte une véritable fortune.
Il meurt à Nice le 6 décembre 1957, deux mois après le vol inaugural de Spoutnik, au cours duquel un hommage lui est rendu.
Le nom de Robert Esnault-Pelterie s’inscrit dans l’Histoire comme le 1er homme au monde à avoir inventé et réalisé un avion dans ses moindres détails, avec notamment le moteur en étoile et le manche à balai, et à l’avoir piloté.
Sources documentaires :
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Robert_Esnault-Pelterie/118432
Les Français du ciel – dictionnaire historique – Académie Nationale de l’Air et de l’Espac – éd. Le Cherche Midi 2005
Dictionnaire de l’Aviation par Victor Houart et Edmond Petit – Collection Seghers 1964
Wikipedia
En astrologie, d'où vient le goût de voler ?
Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/
Quelle puissance constructive chez ce génial bâtisseur de l’air !
Ingénieux bâtisseur de l’air : par ces mots on pourrait résumer l’influence conjuguée du Scorpion, de la Balance et du Taureau qui marque le tempérament de Robert Esnault-Pelterie.
Véritable transformateur de la matière, cet imaginatif passionné de mécanique, porte en lui une formidable capacité d’innovation, dans le sens de ce qui est utile au devenir de l’humanité.
Sa naturelle ingéniosité mécanique alliée à sa puissance créatrice le porte à concevoir, construire et utiliser une machine métallique qui sert à se déplacer dans l’air. Et la Balance soucieuse d’équilibrer sans cesse ses plateaux l’oriente justement vers l’invention d’ailerons et de manche à balai pour la stabilité du vol et le déplacement harmonieux dans l’air.
Cette fiche se veut un modeste hommage à cet ingénieur visionnaire dévoué à la cause de la navigation aérienne.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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