Il est l’homme du Tour de France pendant plus d’un demi-siècle !
Monument du journalisme sportif, ce chroniqueur flamboyant fonde le journal l’Équipe en 1946.

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Jacques GODDET

Né le 21 juin 1905 à 8h du matin à Paris 1er
Selon acte n° 370 – Archives de Paris en ligne – 1N 1905 –vue 5/31

 Décédé le 15 décembre 2000 à Paris 16e

 


Jacques Goddet dans le Tour de France 1962 – source Wikipédia

 

Né dans le journalisme, il dirige un quotidien dès l’âge de 26 ans…

Habile jusqu’à la perfection pour manier la langue française…

Il est un leader né pour faire flamboyer le journalisme sportif

 

 

Né dans le journalisme, il dirige un quotidien dès l’âge de 26 ans…

Qui dit Jacques Goddet dit Tour de France, évènement qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle de 1936 à 1987 !

Pendant ces décennies du 20e siècle, ce novateur voue sa vie aux sports et fait naître une forme de presse inédite.

Déjà, tout petit, il baigne dans le milieu journalistique et sportif par son père Victor, publiciste et fondateur avec Henri Desgrange du quotidien l’Auto-Vélo devenu L’Auto en 1903.

Collégien en Angleterre près d’Oxford, Jacques Goddet acquiert une large culture sportive et pratique l’aviron, la course à pied, le rugby…

Appelé à travailler auprès de son père, il devient journaliste après s’être frotté à toutes les tâches du quotidien L’Auto, dont il prend la direction à l’âge de 26 ans en 1931.

Chroniqueur flamboyant, il règne en passionné pendant plus d’un demi-siècle sur la plus grande course au monde qu’est le Tour de France.

Il s’impose vite au point qu’à 27 ans, ce brillant journaliste est le seul envoyé spécial de la presse française aux J.O. de Los Angeles en 1932.

Pour lui, dès cette époque, « écrire dans un journal d'actualité, c'est dépeindre et faire comprendre, apporter une explication, juger même, influencer peut-être, donner des idées en tout cas. Cela peut devenir une sorte de mission » (Les Mémoires de Jacques Goddet L'Équipée belle, 1991).

Ainsi devenu successeur de son mentor Henri Desgrange à l’esprit conservateur, Jacques Goddet ouvre d’emblée le Tour de France cycliste aux innovations techniques : dérailleur, classement par points (maillot vert), prologue en début de course…

 

Habile jusqu’à la perfection pour manier la langue française…

Habile jusqu’à la perfection pour manier la langue française, il laisse le souvenir d’éditoriaux remarquables dans le journal l’Équipe qu’il fonde en 1946.  

Journaliste hors pair, il sait s’entourer des meilleurs collaborateurs et se décarcasse pour alimenter l’actualité sportive tout au long de l’année. Et pour cela, il se met à créer des compétitions telles que Paris-Roubaix, Bordeaux-Paris, Paris-Tours qu’il dirige de 1929 à 1988 sans discontinuer.

La Coupe d’Europe de football, de basket, ainsi que la Coupe du Monde de ski alpin, sont encore des idées de Jacques Goddet avec ses collaborateurs de l’Équipe.

Incontournable de la presse sportive, il est également directeur du Parc des Princes où il loge de 1949 à 1966, ainsi que du Parc Omnisports de Paris-Bercy.

A la suite d’Henri Desgrange, il est président d’honneur de l’Union des Audax, épreuve destinée à relancer le grand tourisme sportif à bicyclette.

Depuis 2004, le Prix francophone Jacques-Goddet récompense chaque année le meilleur article de presse pendant le Tour de France.


Stèle érigée au Col du Tourmalet à la mémoire de Jacques Goddet.


De G. à D. Maurice Goddet (frère de Jacques),
Henri Desgrange et Jacques Goddet,
lors de l'inauguration du nouveau stade vélodrome du Parc des Princes, le 22 avril 1932

Voici 2 exemples de la plume exceptionnelle de Jacques Goddet relatant la mythique ascension du Puy-de-Dôme à l’heure de Coppi et lors du duel inoubliable Anquetil-Poulidor.

  • 17 juillet 1952, "La vérité sort aussi du Puy : Monsieur Bon Dieu ne pensait sûrement pas en éteignant ce vieux volcan que ses flammes finiraient par servir de vélodrome, vélodrome olympique avec virage unique et piste sans cesse montante. Sur cette montagne conique, au pourcentage continu de 12 dans ses quatre derniers kilomètres […], fut livrée la bataille la plus limpide du Tour. Si Coppi gagne, évidemment de la manière qu'il l'entendit, avec une marge étroite, il fut durement gêné par deux éléments différents et contraires : d'une part la remarquable tenue du jeune hollandais Nolten […] ; d'autre part, l'obligation de jouer le rôle d'arbitre dans le combat quadrangulaire Ockers-Robic-Bartali-Ruiz, plus exactement de protecteur envers son très cher et très tendre ami Gino.

 

  • 12 juillet 1964, "La bataille du Tour des Tours : Ce fut grandiose, comme l'est la masse abrupte du vieux volcan des millénaires passés, comme l'était, à la dimension d'une population entière, la masse des spectateurs […] enserrant le parcours, comme le demeure, dans son intensité dramatique, dans son faste et son tumulte, le Tour de France. Grandiose, implacable, poignante, la lutte que se livrèrent, dans un coude à coude muet où se plaçaient défi, souffrance, ruse, les deux antagonistes à la taille gigantesque du Tour 1964, Anquetil et Poulidor. Jamais deux hommes qui se disputaient férocement le plus beau et le plus rare des trophées n'avaient été si rapprochés dans l'effort.

On imagine avec quelle ferveur le lecteur se régalait des articles de Jacques Goddet dans l’Équipe au tirage quotidien avoisinant les 350 000 exemplaires.  

 

Sources documentaires :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/jacques-goddet/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Goddet

 

 

Il est un leader né pour faire flamboyer le journalisme sportif

Diriger est dans la nature du Lion doté d’une naturelle autorité clairvoyante.

A ces talents, le Gémeaux apporte sa nature nomade, bavarde, véloce et curieuse, sans parler de son goût de la nouveauté et de son adaptabilité sans égale.

Voir tout vite avec assurance et grande énergie, pour aussitôt agir et commenter les faits, l’ambiance, le ressenti, me paraît résumer tout l’art de Jacques Goddet.

Idéalement fait pour le journalisme sportif, il baigne dans son élément entre le feu de l’action, l’air propice au dialogue et l’eau réceptive à l’ambiance du moment.

Qualifié d’éditorialiste flamboyant, ce Léonien exigeant est porté vers une plume vive, au style clair, lumineux, pour restituer l’évènement au lecteur comme s’il y assistait. 

 

Hommage à ce grand nom qui a marqué toute une époque du journalisme sportif.

 

 

Voir aussi le dossier Tour de France : http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_tourdefrance.htm

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, pourquoi devient-on journaliste ?

Pour en savoir plus consulter le lien :

https://www.janinetissot.com/2020/07/07/journalistes/

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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