Joseph Séraphin MAGNAT
Né le 15 mai 1850 à 17h à Villars-de-Lans Isère 38
Selon acte n°36 – AD38 en ligne – 9 NUM 2/5 E 551/7 – 1849-1862 – vue 29/197
Décédé le 6 décembre 1918 à Grenoble Isère 38 à 6h du matin à Grenoble
selon acte n°1518 aimablement transmis par les archives municipales de Grenoble
et
Louis Auguste DEBON
Né le 25 mars 1862 à 14h à Grenoble Isère 38
Selon acte n°229 - AD38 en ligne – 9NUM /5 E 186/24/232 – 1862 – vue 41/178
Décédé le 10 septembre 1918 à La Tronche Isère 38
La construction vélocipédique réunit deux génies de la mécanique
Magnat-Debon : plus d’un demi-siècle de notoriété
Une belle complémentarité de caractère pour réussir ensemble |
La construction vélocipédique réunit deux génies de la mécanique
Effective en 1893, l’association de Joseph Magnat et Louis Debon vise d’abord la production de vélos dans un temps où circulent déjà en France 256 000 bicyclettes. Le marché du cycle leur paraît prometteur en attendant l’engouement populaire pour l’automobile.
Les deux hommes se connaissent depuis que Joseph Magnat a confié vers 1890, la construction d’un tricycle chez Jay, Jallifier & Cie où Louis Debon est contremaître.
Ensemble, ils créent à Grenoble vers 1892, une vaste usine moderne dotée de nombreuses machines de précision qui font croire à un atelier d’horlogerie. Rien d’étonnant à cela car Joseph Magnat après avoir été gantier est devenu un bijoutier-horloger réputé. Ce fils de maçon, inventeur de génie, véritable autodidacte, se fait aussi ardent défenseur du vélocipède, par la pratique en participant à de nombreux concours.
De son côté Louis Debon, fils de cabaretier et mécanicien de métier, se montre ingénieux et organisateur. En 1893, il fonde la Manufacture de Vélocipèdie L. Debon constructeur où sont produits les Cycles Magnat avec un magasin en façade de l’usine.
Deux ans plus tard, en 1895, l’usine s’agrandit et devient Manufacture Française de Bicyclettes. Dès lors, elle construit et commercialise les Cycles & Automobiles Magnat.
Motocyclette Magnat-Debon 1909 – source Wikipédia
Magnat-Debon : plus d’un demi-siècle de notoriété
La réputation des véhicules produits par l’usine se développe à la faveur des bons résultats obtenus en compétition.
Un brevet est déposé le 8 décembre 1896 par Joseph Magnat et Louis Debon. Il s’agit de deux freins pour bicyclettes l'un à levier et l'autre, dit « invisible », actionné par une pression du pouce de la main droite vers le bas. La tringle de commande est dissimulée dans la potence du guidon et dans le tube de direction. Un patin unique débouche au centre de la fourche et appuie sur la bande de roulement du pneu.
En 1899, le partenariat des deux associés se traduit par un nouvel agrandissement de l’usine avec magasin qui commercialise les Cycles Debon.
Le génie des deux hommes fait merveille puisque le 29 juin 1899, Joseph et Louis déposent un brevet en nom collectif pour un moteur révolutionnaire « équilibré antivibrateur ».
C’est en 1900 que la société grenobloise prend le nom de Manufacture de Cycles et Automobiles Magnat & Debon dont l’objet est de perfectionner les moteurs des marques connues comme par exemple, De Dion-Bouton…
La production est essentiellement tournée vers le cycle, la sous-traitance industrielle, la réparation et la préparation d’automobiles. Du coup, la presse spécialisée donne à Grenoble le titre de Capitale de la pédale.
Dès lors, la marque Magnat-Debon assoit sa réputation pour plus d’un demi-siècle jusqu’à la cessation d’activité en 1962.
La motocyclette de qualité »… La première marque du tourisme…
La consécration arrive en août 1905 avec la médaille d’or du concours organisé par le Touring-Club de France, sur un parcours de 240 km de montagne entre Grenoble et Chambéry.
Ses divers slogans attestent de la notoriété de la marque Magnat-Debon :
- « La marque du connaisseur »
- « La marque de qualité »
- « La première marque du tourisme »
- « La motocyclette de qualité »
- « La première marque de tourisme »
Le carburateur mis au point en 1901 par Joseph Magnat semble devoir être vite adopté par tous les chauffeurs tant il est réputé économique en essence, selon la réclame de l’époque !
Novateur aussi, Louis Debon, quand il propose la location de voitures et même de cars alpins pour excursions touristiques dans les montagnes grenobloises de Belledonne, de la Chartreuse et du Vercors.
Le travail à l’usine Magnat-Debon demeure artisanal mais au plus près des progrès techniques et avec des contrôles de qualité rigoureux.
Pendant la guerre 14-18, outre cycles et motocyclettes, Magnat-Debon, grâce à son outillage moderne, produira pendant cinq ans des pièces d’artillerie exigées par l’effort de guerre.
22 juin 1913, Fontainebleau, grand prix de France motocyclettes, Courtin sur Magnat-Debon
Merci à Rodavlas de la Vegas pour son généreux partage
Une belle complémentarité de caractère pour réussir ensemble
Une belle complémentarité de caractères réunit ces deux génies de la mécanique.
On peut remarquer que par un apparent hasard, ils décèdent tous deux en 1918 à quelques mois d’intervalle.
Un apport mutuel sur le plan professionnel s’établit naturellement entre eux, chacun trouvant chez l’autre les qualités qui conviennent pour donner la pleine mesure à leurs talents respectifs.
Avec habileté et rigueur, Joseph Magnat excelle à démêler la complexité ; il se fait infatigable bâtisseur pour mettre au point la mécanique qui favorise les déplacements. Ses talents lui avaient déjà permis de réussir le minutieux et difficile travail de gantier puis d’horloger-bijoutier.
De son côté, Louis Debon en conquérant clairvoyant est le leader novateur, organisateur et plein d’idées, vite adapté au contexte environnant. Son initiative de location de voitures et de cars en témoigne.
Cette vignette se veut un clin d’œil pour rappeler ce que le vélo et la moto doivent à Joseph Magnat et Louis Debon.
Merci à Marie-Édith et Jacques qui m'ont fait connaître ces génies du cycle.
Joseph MAGNAT
Louis DEBON
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |