Surnommé, Roi du K.O., Mâchoire de fer…, ce boxeur champion du monde des Poids plumes en 1923, cache dès l’enfance une force insoupçonnable sous son allure chétive.

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Eugène Antoine CRIQUI

Né le 15 août 1893 à 1h du matin à Paris 4e
Selon acte n°1651 – Archives de Paris en ligne – vue 26/28

 Décédé le 7 mars 1977 à Noisy-le-Grand Seine-Saint-Denis 93

 

 

 

Ardent à la bagarre, il attaque la boxe dès 16 ans.

Il progresse en observant les combats d’entraînements

Du combat du ring au combat des tranchées

Second Français à être champion du monde

Intuitif, calculateur, il aime s’affirmer en public sur le ring

 

 

Ardent à la bagarre, il attaque la boxe dès 16 ans.

« Titi parisien » né d’un père tonnelier, dès ses 13 ans, il est domestique de ferme dans l’Ain, puis ouvrier d’usine rue Saint-Maur à Belleville.

Sous une apparence chétive, il cache un esprit teigneux et la bagarre de rue lui plaît, à l’occasion. Grâce à sa force insoupçonnable il apprend à se battre et remporte régulièrement ses duels. Dès 16 ans, il rentre dans une société de sportifs où la boxe anglaise est reine.

C’est ainsi que débutent ses combats officiels entre les cordes du ring, avant de passer boxeur professionnel en 1910.

 

Il progresse en observant les combats d’entraînements

Il avoue progresser par l’observation des combats d’entraînements sans s’entraîner lui-même ni physiquement ni techniquement.

Lancé dans le championnat par l’école de boxe Wonderland, il reçoit 75 francs de Théodore Vienne co-fondateur avec Robert Coquelle de Wonderland.

Ses succès l’amènent au titre de champion de France des poids mouches en 1912. La même année, il combat pour la première fois de sa carrière à l’étranger, en Angleterre.

 


Match Eugène Criqui contre Robert Dastillon, 11 mai 1912, Wonderland  boxe Paris

Le 12 février 1914, il bat à Liverpool, Percy John, un champion du monde.

 

Du combat du ring au combat des tranchées

Après une défaite par KO contre Charles LEDOUX, sa carrière se trouve interrompue par la Première Guerre mondiale.

Alors qu’il est soldat dans les tranchées au 54e Régiment d’Infanterie de ligne, Eugène est blessé à la tête par un éclat d’obus. Cette blessure jugée mortelle par les médecins est finalement traitée et consolidée par une plaque de fer au niveau de la mâchoire. Cette prothèse qu’il conservera pendant les combats, lui vaut le surnom de « Mâchoire de fer » ou « Gégène gueule cassée ».

Au sortir de la guerre, à force de volonté et de courage, il reprend la boxe et part en 1920 en Australie où son punch du droit fait merveille et lui permet une série de victoires par KO.

 

Second Français à être champion du monde

De retour en France en 1921, il est sacré champion de France des poids plumes le 27 septembre 1921, puis décroche en 1923, le titre de champion du monde. Après Georges Carpentier, il est le second Français à obtenir ce titre mondial.

Criqui a la trentaine et sa réussite sur le ring se fait plus rare. Il mènera son dernier combat en 1928 sur une victoire puis se retire définitivement des rings avec le palmarès de 55 victoires avant la limite.

Devenu plus tard aveugle, il meurt en 1977 à l’âge de 84 ans.

Le stade de Villepinte, où il a passé une partie de la fin de sa vie, porte son nom.

 

 

Intuitif, calculateur, il aime s’affirmer en public sur le ring

S’affirmer dans l’adversité et malgré la souffrance, c’est la volonté d’Eugène Criqui marqué par les valeurs conjuguées du Lion et de la Vierge.

Les défis risqués, les enjeux difficiles, stimulent sa puissante énergie.

Fin tacticien, habile observateur, il voit vite le contexte où aucun détail ne lui échappe.

Se remettre en question à chaque combat pour être le meilleur, sans redouter le mal et les blessures, est une nécessité pour ce boxeur intuitif, endurant, et minutieux calculateur.

La boxe, sport public et démonstratif, convient à son goût du spectacle où il aime épater et séduire son public, sans rien lâcher jusqu’au bout quoi qu’il lui en coûte.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 


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