Pierre BROSSOLETTE
Né le 25 juin 1903 à 7h du matin à Paris 16e
Selon acte n°765 de l’Etat-Civil de Paris 16e
Décédé le 22 mars 1944 à Paris 13e
Il est l’une des voix les plus ardentes de Radio Londres et l’un des leaders du Bureau Central de renseignement et d’action des services secrets de la France Libre, organisation de résistance fondée par le général de Gaulle à la suite de son appel du 18 juin 1940.
Elève brillant, il devient journaliste et militant socialiste
Fils d’un inspecteur de l’enseignement primaire à Paris, il a 19 ans quand il entre premier à l’Ecole normale supérieure tandis que ses deux sœurs sont agrégées - fait rare pour l’époque-. La famille porte des valeurs républicaines et de laïcité en ce début de 20e siècle.
Après son service militaire, il épouse Gilberte Bruel avec qui il a deux enfants. Après la Libération, elle devient la première femme sénateur en France.
Pendant les années 1930, Pierre Brossolette journaliste pour plusieurs titres, est aussi homme de radio où il commente la politique étrangère. Il devient responsable du secrétariat de la Fédération Socialiste de l’Aube où il est aidé par son épouse, pour les tâches d’intendance.
Membre de la Ligue des droits de l’homme et de la Ligue internationale contre l’antisémitisme, il est franc-maçon au sein de la Grande Loge de France et du Grand Orient de France.
En 1929, il adhère à la section française de l’Internationale ouvrière (SFIO).
Sous l’étiquette du Front Populaire en 1936, il se présente sans succès, aux cantonales et à la députation de l’Aube, avant d’entrer au Ministère des Colonies.
Militant de la paix et de l’Europe à l’image d’un Aristide Briand, Pierre Brossolette prend cependant conscience que la menace nazie est bien réelle et que la guerre est inévitable.
Son charisme de résistant et ses talents d’orateurs l’amènent auprès du Général de Gaulle
Sous le régime de Vichy, Brossolette et son épouse acquièrent une librairie russe à Paris au 89, rue de la Pompe. Cette boutique est lieu de rencontre et boîte aux lettres pour les résistants, grâce notamment à la bibliothèque tournante de son sous-sol. Cette cache permettra d’échanger de nombreux documents dont les plans de l’usine Renault.
A la suite de perquisitions allemandes à son domicile parisien, il vend cette librairie et parvient à mettre en sécurité sa famille qui franchit la ligne de démarcation en juillet 1942, navigue vers Gibraltar en félouque (bateau à voile) puis arrive à Londres en cargo.
Pierre Brossolette continue alors son action dans la Résistance, seul en France. Il déploie une intense activité afin de relier la Résistance extérieure et les mouvements de la Résistance intérieure, si bien qu’il contribue à unifier l’ensemble des mouvements de résistance de la Zone occupée.
De son côté, Gilberte Brossolette assure la liaison entre le gouvernement de la France libre en exil à Londres et la B.B.C.
En 1942, en tant que représentant de la Résistance, Pierre Brossolette va à Londres rencontrer le général de Gaulle. Dès lors, il devient son conseiller politique avec le rôle de commandant notamment pour les services secrets de la France libre.
Arrêté par la Gestapo, il préfère mourir plutôt que trahir.
Pierre Brossolette est à Londres, le porte-voix des combattants de l’ombre. C’est ainsi qu’il rend hommage aux « soutiers de la gloire », qui œuvrent dans l’ombre pour la Résistance.
Homme de conviction et de communication, initiateur du Conseil National de la Résistance, il prend 38 fois la parole au micro de la B.B.C., en remplacement de Robert Schumann.
Il publie dans le quotidien provençal, La Marseillaise, des articles, qui seront considérés par la suite faisant partie des textes fondateurs du gaullisme de guerre.
Le général De Gaulle le nomme Compagnon de la Libération, le 17 octobre 1942.
Ayant échappé plusieurs fois à des arrestations, Brossolette envisage de rentrer à Londres, mais la chance n’est pas au rendez-vous et suite à une dénonciation, il est arrêté et conduit avec d’autres au siège de la Kommandantur de Rennes, puis transféré au siège de la Gestapo à Paris.
Le 22 mars 1944, pendant la pause-déjeuner de son gardien, il parvient à se jeter par la fenêtre pour être certain de ne pas livrer de secrets sous les tortures des interrogatoires. Il succombe à ses blessures le jour-même vers 22h, à l’hôpital de la Salpêtrière, sans avoir parlé.
Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise.
En reconnaissance pour cette figure exemplaire de courage et d’intégrité, sa dépouille entre au Panthéon le 27 mai 2015.
Le voici désormais honoré, tardivement, à l’égal de Jean Moulin qui, lui, y est entré en 1964.
Voici un bref hommage à Pierre Brossolette qui donne sa vie pour ne pas risquer de trahir sa Patrie.
Cet homme a l’étoffe d’un leader héroïque. Brillant intellectuel, il est fait pour être sur le devant de scène avec une grande notoriété publique et dans des circonstances qui l’amènent à se comporter en surhomme pour servir sa Patrie.
Idéaliste aux idées d’avant-garde, sa réflexion est vive, imaginative, lucide et humaniste au service de son pays et pour éclairer les autres. Ces qualités lui ont permis d’être un brillant orateur radio pour soutenir et galvaniser tous les « soutiers de la victoire ».
Doté d’un charisme de militant, il est un actif bouillonnant d’énergie et d’idées, ses multiples talents et son sang-froid d’organisateur l’amènent à être dans le proche entourage du général de Gaulle. A ce titre, il contribue à écrire une page admirable de notre histoire de France.
Timbre poste sorti en 1957
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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