Gilberte BROSSOLETTE
Née Gilberte BRUEL
le 27 décembre 1905 à 18h (six heures du soir) à Paris 7e
Selon acte n°1011 délivré par la mairie de Paris 7e
Décédée le 18 février 2004 à Fontainebleau Seine-et-Marne 77
Journaliste, son union avec Pierre Brossolette fait de sa vie, un destin exceptionnel.
L’entrée au Panthéon de son époux, Pierre Brossolette, le 27 mai 2015, permet de rendre hommage à cette résistante admirable, pionnière engagée dans la vie politique de son temps.
Après ses études dont elle sort diplômée de la Sorbonne, à 21 ans elle épouse celui qui va transformer sa vie en destin, Pierre Brossolette.
Elle commence une carrière de journaliste.
Quand le Second conflit mondial éclate, dès l’automne 1940, elle organise avec son mari à leur domicile, des réunions secrètes pour mettre en place la Résistance à Paris, notamment par l’envoi de courriers clandestins. La presse contrôlée par le régime de Vichy oblige les époux Brossolette à changer de métier. Ils acquièrent une librairie-papeterie russe au 89, rue de la Pompe à Paris qui sera lieu de rencontre et « boîte aux lettres » pour la Résistance, où ils s’engagent très activement en faveur de la France libre.
Le couple Brossolette très complémentaire a l’âme militante, partageant une philosophie humaniste avec détermination et sang-froid, s’engage pour libérer la Mère Patrie inféodée à l’envahisseur germanique.
A la suite de perquisitions successives, Gilberte et ses enfants gagnent Londres, après que Pierre leur ait fait franchir la ligne de démarcation en Juillet 1942. Là, elle assure la liaison entre le gouvernement de la France libre en exil à Londres et la B.B.C.
Le général de Gaulle lui écrit lors du premier anniversaire de la mort de son mari.
Sa stature de militante et sa conviction l’amènent à être la première femme à présider le Sénat.
De retour à Paris en 1944, Gilberte est désormais veuve par l’action héroïque de son mari qui a choisi le suicide plutôt que de parler sous la torture de la Gestapo.
Dès lors, cette femme énergique, solide, déterminée et travailleuse s’investit avec ardeur dans le journalisme.
Femme d’avant-garde, pionnière indépendante, elle se trouve chargée de diriger des émissions féminines à la Radiodiffusion française, et en devient rédactrice en chef adjoint.
Siégeant à l’Assemblée consultative provisoire, de novembre 1944 à octobre 1945, elle œuvre à diverses Commissions notamment, travail et affaires sociales.
Et naturellement participe au premier vote des françaises le 29 avril 1945.
Elue, sous l’étiquette SFIO, député à la Constituante, elle siège aux Commissions de la famille et de la presse.
Nommée au Conseil de la République (ancien nom du Sénat), en décembre 1946 pour représenter le groupe socialiste, elle est élue sénatrice en novembre 1948 puis devenue vice-présidente, elle est la première femme à présider une séance du Sénat.
Pendant sa mission au Sénat qui dure jusqu’en 1958, elle s’investit notamment dans les affaires étrangères, la presse, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, les budgets de la radiodiffusion télévision française, la protection des enfants contre l’alcoolisme, les travailleuses familiales…
Les 2 et 3 juin 1958, elle vote contre les pleins pouvoirs à De Gaulle et contre la révision constitutionnelle.
Après son départ du Sénat, elle reprend le journalisme à la radio et tient une chronique de politique étrangère.
Ce n’est qu’en 1973, à l’âge de 68 ans, qu’elle se résout à faire ce qui lui était tant réclamé : écrire un livre sur la vie de Pierre Brossolette, (Il s’appelait Pierre Brossolette) ses souvenirs demeurés intacts, leur vie commune, l'entre-deux guerres, la Résistance et Londres.
Elle décède à 98 ans.
Voici un bref hommage à cette héroïne oubliée de la Résistance, combattante de la liberté, militante aussi courageuse que persévérante, elle a prolongé d’exemplaire façon le courage admirable de son mari, mort en martyr.
Le couple Brossolette à Vichy en 1938.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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