Marie Anne de BOVET
Née Anne Marie BOVET le 12 décembre 1855 à 5h du matin à Metz 57 Moselle
Selon acte n°1128 – AD 57 en ligne – 1 E /b 601- vue 331
Fille d’officier et épouse d’un marquis, elle devient femme de lettres et journaliste
A sa naissance, son père, François Bovet est capitaine au premier régiment de génie de l’Armée d’Orient.
Marie Anne a 16 ans quand sa ville natale se trouve rattachée à l’Empire Allemand en 1871 à l’issue de la guerre franco-prussienne.
C’est à 34 ans que paraissent ses premiers ouvrages qui sont des récits de voyage.
Epouse du marquis de Bois-Hébert, elle publie sous son nom de fille, en ajoutant cependant une particule à son patronyme. Parfaitement bilingue, elle participe à plusieurs revues et journaux français et anglais et traduit des ouvrages anglais.
Dès 1888, Marie Anne fréquente le salon de Juliette Adam et s’exerce à la critique littéraire dans La Nouvelle Revue.
Pour le compte de La République Française, elle se rend en Irlande.
Elle écrit aussi beaucoup pour La Vie parisienne qui retrace l’actualité des mœurs et de la mode notamment à Paris.
Humaniste et indépendante, elle œuvre par ses écrits à l’émancipation des femmes
Elle participe à La Fronde, journal féministe que vient de fonder Marguerite Durand.
Ardente féministe, par ses écrits Marie Anne de Bovet œuvre à défendre les droits des femmes à disposer d’elles-mêmes dans une époque où elles n’en ont aucun. Ainsi par exemple, elle fustige la misogynie de Maupassant et Proudhon dans un article Ménagère ou Courtisane paru le 9 décembre 1897.
Qu’on laisse ainsi les femmes ordonner leur vie à leur guise et à leurs risques, le plus honnêtement possible. Quand on aura démontré que le métier de portefaix convient mieux à l’homme, inapte par contre à celui de nourrice, on a découvert l’Amérique. […] Quant à la valeur intellectuelle, elle se jauge à une mesure unique. Si ce qu’une femme écrit est bon, on le lit, sinon on le laisse. C’est une épreuve très sûre, qui épargne bien des flots d’encre et de lieux communs…
Lors de l’affaire Dreyfus, cette fille de militaire, prompte à défendre la patrie et la grandeur de l’armée, prend parti pour les anti-Dreyfusards, aux côtés des nationalistes dans La Libre Parole, journal antisémite.
Parmi la cinquantaine d’œuvres qu’elle produit, elle écrit 35 romans et consacre des ouvrages sur ses voyages en Irlande, Algérie, Ecosse, Grèce et Pologne.
Aujourd’hui totalement oubliée, cette romancière compte cependant dans l’histoire des salons et de la vie mondaine ainsi que parmi les femmes de lettres influentes en cette fin du 19e et début du 20e siècle.
Voici un bref écho à la mémoire de cette femme d’avant-garde qui agit sur son temps par l’écriture.
Avec une plume minutieuse, observatrice et sans concession, cette grande voyageuse sait mettre en scène les mœurs de son époque avec un regard d’ethnologue et d’humaniste.
Eprise de liberté et d’indépendance, elle œuvre avec conviction pour une reconnaissance du droit des femmes. A ce titre, elle compte parmi les pionnières militantes qui ont contribué à écrire la longue histoire du féminisme.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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