Initiée à la vie politique par son mari avocat, puis formée au journalisme, elle décide de se vouer à la défense des droits des femmes et fonde fin 1897, le journal « La Fronde ».

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Marguerite Charlotte DURAND

née le 24 janvier 1864 à 7h du matin à Paris 8e
Selon acte n°110 Archives de Paris en ligne vue 21/31 (24/01/1864)

Décédée le 16 mars 1936

 

 

Déterminée et hors normes, elle passe de la Comédie-Française au journalisme politique

Née de père inconnu, elle est la fille d’Anna Caroline Durand, rentière ; puis elle est élevée au Couvent des dames Trinitaires à Paris 9e.

Entrée à 15 ans au Conservatoire, dès l’année suivante, en 1880, elle décroche le premier prix de comédie.

Le 1er septembre 1881, elle entre à la Comédie-Française où elle excelle dans les rôles d’ingénue amoureuse.

Après avoir quitté le métier de comédienne en 1888, son mariage avec Georges Laguerre, avocat et député, transforme sa vie en destin. En effet, grâce à lui, elle fréquente le monde de la presse et des politiques, tout en se formant au journalisme qui très vite devient sa nouvelle passion.

 

Le congrès féministe international de 1896, révolutionne sa vie.

Après son divorce en 1895, Marguerite entre au Figaro où elle crée la rubrique « courrier ». En avril 1896, le journal l’envoie couvrir le Congrès féministe international à Paris. Saisie par la logique et le bien-fondé des revendications ainsi que par la maîtrise des débats par la présidente Maria Pognon, elle refuse d’écrire l’article critique que lui a commandé Le Figaro.

A la fois consciente du pouvoir du journalisme et de la nécessité d’améliorer la condition féminine, elle décide de se consacrer à la défense des droits des femmes. Elle a l’idée d’offrir aux femmes une arme de combat efficace et moderne : un journal.

La Fronde ne se veut pas d'abord un pamphlet anti-hommes. Si ses responsables déclarent la guerre, « ce n'est pas à l'antagonisme masculin, mais aux tyrans qui s'appellent : abus, préjugés, codes caducs, lois arbitraires », « ne cherche pour la femme aucun triomphe sur l'homme, ni le pouvoir despotique par la ruse, ni l'identité des sexes », « réclame l'égalité des droits, le développement sans entraves des facultés de la femme, la responsabilité consciente de ses actes, une place de créature libre dans la société » précise le premier numéro en date du 9 décembre 1897.

Il colle parfaitement au tempérament frondeur de Marguerite. Femme indépendante, éprise de liberté, idéaliste déterminée aux idées d’avant-garde, elle a trouvé l’outil idéal pour relier les femmes entre elles, les informer sur tous les sujets, et leur ouvrir la profession de journaliste dans un temps où elles sont privées de tous droits civiques.

Les articles évoquent non seulement des femmes mais aussi les sujets d’actualité : politique, littérature, sport, finance… Pour couvrir certains évènements, les journalistes doivent parfois obtenir des autorisations spéciales car certains lieux tels que l’Assemblée nationale, la Bourse de Paris… sont à cette époque, interdits aux femmes.

Surnommé Le Temps en jupon, ce journal, quotidien jusqu’en 1903 puis mensuel jusqu’en 1905, favorise le reportage par l’observation et le témoignage direct.

En outre, Marguerite Durand participe à la création en 1903 de L’Action, un quotidien anticlérical et socialiste. Il paraîtra seulement jusqu’en 1905, car Marguerite, en femme libre et indépendante ne parvient pas à s’entendre avec les autres dirigeants.

 

Milite pendant 40 années pour faire avancer les droits des femmes

En 1907, en femme d’avant-garde, elle organise un congrès du travail féminin et tente de fonder l’Office du travail féminin avec l’aide du ministre du Travail du gouvernement Clémenceau. Mais par manque d’argent et du fait d’une farouche opposition du syndicat CGT, cet office ne peut  tenir son rôle.

En 1909, elle contribue à la création d’un nouveau journal, Les Nouvelles. Investie dans la campagne pour le vote des femmes, afin qu’elles accèdent au droit d’élire et d’être élues, elle propose d’organiser des candidatures féminines aux législatives d’avril 1910. Elle-même se présente dans le 9e arr. de Paris, mais sa candidature est jugée irrecevable par le préfet de la Seine.

Pendant la Grande Guerre, Marguerite Durand incite les femmes à s’investir dans l’effort de guerre, espérant que les responsabilités assumées par les femmes pour remplacer les hommes appelés au Front, leur ouvrirait des droits inédits. Mais l’armistice n’apporte que déception.

Son engagement militant se poursuit dans les décennies suivantes, par son adhésion au parti républicain-socialiste.

 

On lui doit le 1er office de documentation féministe
et…  le 1er cimetière animalier du monde en 1899.

En 1931, Marguerite Durand lègue à la Ville de Paris toute sa documentation sur l’histoire des femmes, qui constitue ainsi le premier Office de documentation féministe français, qu’elle dirige bénévolement jusqu’à son décès en 1936. Cette Bibliothèque Marguerite Durand est hébergée depuis 1989 dans le 13e arrondissement.

Avec l’écrivain Georges Harmois, elle fonde le premier cimetière animalier du monde dénommé la Société française anonyme du cimetière pour chiens et chats à Asnières. Il accueille alors les dépouilles des animaux domestiques, chiens, chats, oiseaux, chevaux, lions…, avec pour certains des caveaux ou monuments imposants.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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