Il est le fondateur du plus grand magasin de Paris sous le Second Empire

 

Aristide Jacques BOUCICAUT

Né le 14 juillet 1810 à 3 heures du matin à Bellême 61 Orne
Selon acte de naissance non numéroté

Décédé à Paris le 26 décembre 1877 à 2 heures du matin
selon acte de décès issu du site Internet www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article744

 

 

 

Du colportage avec une charrette à bras, au plus grand magasin du monde

Il débute comme simple commis chapelier dans la boutique paternelle à Bellême, qu’il quitte à 18 ans pour suivre comme associé un marchand d’étoffes ambulant.

En 1829, il devient vendeur au Petit Saint-Thomas, rue du Bac à Paris. Devenu chef de rayon, il épouse en 1836, une employée de la maison, Marguerite Guérin.

En 1852, il s’associe au propriétaire d’un magasin de mercerie et de nouveautés à l’enseigne du « Bon Marché », rue de Sèvres. Dès lors, il se lance dans la grande distribution qui va révolutionner fondamentalement le commerce de l’époque.

C'est grâce à son ami Henry-François Maillard, confiseur millionnaire à New-York que Boucicaut peut racheter les parts de son associé Videau en 1863, et développer son magasin. Il devient seul propriétaire de l’affaire. Dès lors la prospérité est au rendez-vous si bien qu’il va passer d’un commerce de 4 rayons avec 12 employés à 450 000 francs de chiffre d’affaires , au plus grand magasin du monde avec 1788 employés. Le chiffre d’affaires atteindra 20 millions de francs en 1869.

 

C’est en visitant l’Exposition universelle de 1855, que lui vient le concept du grand magasin.

Dès lors, il s’emploie à recréer l’expérience de profusion de biens qu’il a observée lors de l’Exposition universelle. Il invente une nouvelle relation avec le public par :

-         le principe du libre accès sans obligation d’achat,

-         le prix fixe étiqueté qui évite de marchander,

-         une politique de prix bas assise sur des profits réduits,

-         un assortiment varié présenté en rayons multiples,

-         une rotation rapide des marchandises,

-         la possibilité de retour et d’échange de la marchandise insatisfaisante,

-         des soldes à intervalles réguliers,

-         des réclames annoncées par affiches, catalogues, vitrines, animations.

Ainsi, la clientèle peut déambuler dans le magasin, en toute liberté, pour dénicher la bonne affaire.
De plus, le Bon Marché offre des agréments attractifs pour le consommateur : magasin équipé d’ascenseurs, livraison à domicile, buffet, journaux gratuits et ballons distribués aux enfants.

 

Novateur, il fait école à Paris et dans le monde, notamment aux Etats-Unis

Pionnier de la vente par correspondance, en 1856, il lance le 1er catalogue de VPC.

Il innove aussi sur le plan social en inventant la participation aux profits pour ses employés

En quelques années, de nombreux magasins ouvrent en copiant la formule commerciale du Bon Marché, entre 1855 et 1894 (Le Louvre, le BHV, La Belle Jardinière, le Printemps, la Samaritaine, les Galeries Lafayette). Parmi ses principaux concurrents se trouvent deux de ses anciens employés : Jules Jaluzot fondateur du Printemps et Marie Louis Jaÿ cofondatrice avec Ernest Cognacq de la Samaritaine.

Mort en 1877, sa veuve poursuit l’œuvre entreprise et notamment la construction de « l’édifice spécialement bâti et entièrement affecté à l’usage d’un grand commerce des nouveautés » selon l’affirmation d’Aristide. Mais Aristide décédé entretemps ne voit pas le couronnement de son œuvre de 52 800 m2 au sol, achevée en 1887.

 

Ce succès est immortalisé par Zola dans son ouvrage « Au Bonheur des Dames » (série des Rougon-Macquart), où Aristide Boucicaut y devient Octave Mouret.

Une station du métro parisien porte son nom, sur la ligne 8 Créteil-Balard.

 


 

Marguerite GUERIN épouse BOUCICAUT

née le 3 janvier 1816 à 11 heures du matin, à Verjux Saône et Loire 71
selon acte de naissance non numéroté

Décédée le 8 décembre 1887 à 1 heure du matin à Cannes 06 A.M.
selon acte de décès n°591

 

 

 

Orpheline devenue parisienne qui affirme très tôt son sens des affaires et le goût d’entreprendre

Née d’une fille-mère et d’un père parti sans laisser d’adresse, Marguerite se retrouve à Paris à 13 ans, recueillie par un oncle, au décès de sa mère.
Devenue apprentie blanchisseuse, elle parvient grâce à ses économies à ouvrir un restaurant bon marché. C’est là qu’elle fait la connaissance d’Aristide Boucicaut qui vient y déjeuner chaque jour. A cette époque, il est vendeur au « Petit Saint Thomas ».

De son union, en 1835, avec Aristide naît en 1836 un fils qui meurt en bas âge.
Le couple ouvre une boutique à l’enseigne du « Bon Marché » dans un local de 30 m2 de surface.

 

Bienfaitrice généreuse pour Paris et la Saône et Loire, son département d’origine

Marguerite est la bienfaitrice de nombreuses œuvres en Saône et Loire (hôpitaux, associations…) et finance un pont et une école dans sa commune natale de Verjux.

Après le décès de son mari, elle poursuit les innovations pour le personnel puisqu’elle instaure une caisse de prévoyance et des loisirs tels que cours de langues et musique.

A sa mort, elle lègue sa fortune à l’Assistance Publique de la Ville de Paris pour construire un nouvel hôpital, le plus près possible du Bon Marché. Cet hôpital-modèle est construit entre 1894 et 1897 composé de 8 pavillons entourés de jardins. Il intègre alors les progrès les plus récents (tout-à-l’égoût, chauffage, isolation, ventilation naturelle) et s’inspire des règles d’hygiène de Pasteur préconisant la séparation des malades par pathologie pour éviter la contagion.



Fermé en 2000, l’hôpital Boucicaut est transféré à l’hôpital Européen Georges Pompidou.

 

Aristide Boucicaut

Marguerite BOUCICAUT

(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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