Ce pâtissier, devenu confiseur millionnaire à New-York, prête à Aristide Boucicaut 2,2 millions de francs pour développer son magasin « Le Bon Marché » en 1863.

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Henry-François MAILLARD

Né le 27 octobre 1819 à 11 heures du matin à Mortagne-au-Perche 61 Orne

Décédé  en 1900

 


Une vue de Mortagne-au-Perche

 

 

Enfance dans la maréchalerie puis dans l’auberge familiale

Quand Henry-François vient au monde, son père, Jean-François, est maréchal à Mortagne. Il ferre juments, hongres et étalons. Pendant ce temps, sa femme sert à boire et à manger aux charretiers et paysans percherons faisant halte à la maréchalerie avec leur attelage. C’est dans ce lieu de rencontres et de grande animation que grandit Henry-François.

Plus tard, délaissant forge, enclume et marteau, le père se fait aubergiste. Certes, l’enseigne « Au Grand Cerf » qui accueille les charretiers de passage, semble bien modeste mais l’ancien maréchal-ferrant et son épouse s’emploient à la faire prospérer. Le couple Maillard, qui a maintenant quatre enfants, vient d’accéder à la bourgeoisie commerçante de Mortagne.

 

Travailleur indépendant, homme d’affaires avisé, Henry-François va réussir en Amérique

Henry-François, après un temps d’apprentissage autour des fourneaux de l’auberge, se retrouve à Paris. Logé chez sa sœur dont le mari est commis d’un marchand de vins, il y retrouve aussi des connaissances percheronnes montées, comme lui, « réussir » dans la capitale.

Peut-être y rencontre-t-il déjà Aristide Boucicaut, ornais comme lui, qui est chef de rayon au « Petit Saint Thomas » ?

A l’image de son père, Henry-François a l’âme d’un entrepreneur précurseur avec un talent naturel pour prospérer dans le négoce. Aimant les voyages, il a quitté sa campagne du Perche pour la grande ville de Paris, qui devient vite trop étroite pour son ambition expansionniste.

C’est ainsi que dès le début de 1848, âgé tout juste de 29 ans, il s’apprête à partir « aux Amériques ». Certains disent qu’il fuit la capitale en raison de ses idées royalistes, en ce temps où Paris est secoué par des émeutes et que la royauté abdique pour ouvrir l’ère républicaine. En réalité, il a davantage la fibre affairiste que celle d’un trublion politique et l’Amérique promet des réussites fulgurantes.

Avec en poche, une copie de son acte de naissance et 5 000 francs prêtés par un ancien notaire et juge de paix de Mortagne, le voilà parti comme beaucoup d’autres émigrés français, à l’assaut du « Nouveau Monde » où il compte bien faire fortune.

Côté cœur, il y rencontre Marie-Caroline-Elisabeth Schwab, originaire de Strasbourg. Elle a 28 ans. Il l’épouse le 3 décembre 1850 en l'église Saint-Vincent-de-Paul à New York.

 

Appliquant les nouvelles méthodes de vente, le négoce de confiserie assure sa prospérité

Côté affaires, on sait seulement qu’il est installé à Broadway et travaille dans le négoce de la pâtisserie et de la confiserie. Sans doute, a-t-il fait ses débuts en tant que marchand de rue. Mais très vite le jeune couple Maillard se sédentarise au n°401 de Broadway.

Henry-François est sur la voie de la prospérité rêvée quand il croise la route de l’Américain Stewart qui, achetant ses marchandises aux enchères, les vend en gros à des commerçants isolés de New-York ou de la campagne, venus en ville pour se réapprovisionner.

Quand Maillard revient, dans l’Orne, traiter quelques affaires familiales en 1852, il en profite pour rencontrer son ami Boucicaut, qui est en train de fonder l’enseigne du « Bon Marché » à Paris.

Il lui explique les nouvelles méthodes de vente de ce M. Stewart. Il s’agit de vendre à très petit bénéfice, un nombre important d’articles, ce qui assure une rotation rapide des stocks, et permet… un succès fulgurant.

 

Fidèle à son pays et à son ami Boucicaut, Maillard avance 2,2 millions pour l’expansion du Bon Marché


Le Bon Marché en 1887

 

Quand Aristide Boucicaut doit acheter les parts de son associé Videau, pour devenir seul propriétaire en 1863, c’est Henry-François Maillard qui lui prête la somme de 2,2 millions de francs qui sera remboursée par fraction de 100 000 francs par semestre.

Entre les deux hommes d’affaires liés par l’amitié, s’établissement des liens quasiment familiaux.

Les affaires américaines des Maillard sont florissantes et leurs chocolats et confiseries sont de plus en plus réputés.

Henry-François Maillard quitte, en 1891, la direction de ses affaires américaines qui sont, un temps, reprises par son fils et son neveu.

Les époux Maillard reviennent vivre en France avant de décéder l’un et l’autre en 1900, à trois semaines d’intervalle !

 

Source documentaire : http://mganivet.com/mganivet.com/Bibliographie_files/Confe%CC%81rence%20Maillard%201997.pdf

 

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

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Pour en savoir plus suivez le lien : https://www.janinetissot.com/2019/12/31/les-cuisiniers-restaurateurs/

 


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