« Tout pour la scène et le spectacle », pourrait résumer les vies multiples de cette artiste, comédienne, chanteuse, productrice et directrice de théâtre.
Son nom s’affiche en façade du Théâtre Antoine.

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Simone BERRIAU
Née Simone Blanche Eugénie BOSSIS

née le 21 juillet 1896 à 23h à Touques Calvados 14
Selon acte n°20 – AD14 en ligne – 1893-1902 – vue 39/317

 Décédée le 26 février 1984 à Paris 10e

 

 

Sa belle voix de soprano l’amène à l’Opéra Comique

Après le chant, le cinéma… l’immobilier… et une maison de production

Simone est comme ça !

Conquérante et bâtisseuse, elle voue sa vie au monde artistique

 

 

Sa belle voix de soprano l’amène à l’Opéra Comique

Étonnante destinée que celle de Simone, fille de receveur-buraliste, qui à 15 ans est embarquée par le fils d’un châtelain, direction le Maroc. Finalement c’est un colonel qu’elle épouse à Rabat en mai 1917, Henri Berriau adjoint du maréchal Lyautey lors de la conquête du Maroc et créateur du service des Affaires indigènes et des renseignements.

L’union est brève puisque son mari meurt du typhus l’année suivante quelques mois avant la naissance de leur fille.

Celle-ci sera comédienne sous le nom d’Héléna Bossis avant de prendre la suite de sa mère à la direction du Théâtre Antoine.

Après la naissance de sa fille, Simone revient en France et par l’entremise de la famille Lyautey, rencontre la cantatrice Rose Caron qui l’incite à travailler sa belle voix de soprano. Les leçons de chant qu’elle lui donne lui ouvrent l’entrée à l’Opéra Comique.


Simone Berriau Studio Harcourt

 

Après le chant, le cinéma… l’immobilier… et une maison de production

Après des débuts dans Carmen de Georges Bizet, la réussite est au rendez-vous et on la retrouve, entre autres, dans La Bohème de Puccini et surtout dans Pelléas et Mélisande de Claude Debussy.

Le domaine viticole qu’elle possède à Hyères lui permet de recevoir nombre d’artistes en vogue comme Charlie Chaplin, Louis Jouvet, Colette, Cécile Sorel et des personnalités de haut rang comme le pacha marocain Thami El Glaoui, surnommé la Panthère noire avec qui elle entretient une liaison.

Femme entreprenante, elle fonde par la suite à Salins-d’Hyères, un complexe immobilier Simone-Berriau plage réservé aux acteurs.

Contrainte d’abandonner le chant, pour un problème de cordes vocales, la voilà déjà lancée dans le cinéma qui lui ouvre ses portes pour une quinzaine de films entre 1933 et 1951.

En même temps, elle fonde une maison de production avec Pierre Lazareff à la tête.


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Theatre-Antoine.JPG

 

Simone est comme ça !

Tel est le titre de son ouvrage autobiographique paru en 1973 aux Éditions Laffont.

Tout naturellement, on retrouve Simone Berriau à la direction du Théâtre Antoine en 1943 au décès de son fondateur.

Elle y crée la quasi totalité de l’œuvre dramatique de Jean-Paul Sartre mais aussi des pièces de Camus, Cocteau…

Dans les années 1960, elle ouvre aussi son répertoire au théâtre de boulevard avec notamment Robert Lamoureux, Françoise Dorin, Jacqueline Maillan, Jean le Poulain ou Maria Pacôme.

Sous sa direction, entre 1943 et 1984, le Théâtre Antoine présentera plus de soixante pièces.

Comme un clin d’œil du destin, elle meurt dans son théâtre la veille de la générale du spectacle Nos premiers adieux avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault.

 

 

Conquérante et bâtisseuse, elle voue sa vie au monde artistique

Entreprenante et bâtisseuse, voici une femme aux multiples talents.

Influencée à la fois par l’intrépide Bélier et le fier Lion, elle a une véritable autorité naturelle, stimulée par les défis, et attirée par le feu des projecteurs.

Diriger le Théâtre Antoine est un rôle qui lui permet de donner la pleine mesure de son talent au point qu’elle y investit son énergie jusqu’au dernier souffle… dans son théâtre.

Créatrice infatigable, imaginative et intuitive, elle est faite pour évoluer dans le monde du spectacle et du spectaculaire, que ce soit comme chanteuse, comédienne sur les planches du théâtre ou actrice dans les studios de cinéma.

Hors de la scène, lancer un complexe immobilier ou fonder une maison de production illustrent bien la femme d’affaires novatrice et bâtisseuse dans l’âme.

Voici un clin d’œil à cette conquérante aux multiples talents, illustre oubliée de l’histoire du monde du spectacle.

  

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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