Réputé précurseur de l’haltérophilie, fondateur du 1er grand gymnase parisien, il veut la « régénération de l’homme » par la gymnastique.

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« Hippolyte TRIAT »

né Antoine Hypolitte TRILHAC

le 14 octobre 1812 à 1 heure du matin, à Saint-Chaptes 30 Gard
Source acte EC n°9 aimablement transmis par la mairie de Saint-Chaptes

Décédé le 11 janvier 1881 à Paris 1er à 9 heures du matin
(source acte n°38 AD Paris en ligne)

 

 

 

Une enfance rocambolesque l’amène à être saltimbanque de foire

A sa naissance, son père est jardinier en fleurs de la veuve de l’Amiral Bruyes qui s’est illustré dans la Guerre d’indépendance des États-unis et dont le nom figure sur l’Arc-de-Triomphe à Paris.

Devenu orphelin à 4 ans, il est recueilli par sa sœur aînée habitant Nîmes.

Mais, à l’âge de 6 ans, un jour de foire, il est enlevé par des bohémiens qui le donnent ou le vendent à un groupe d’artistes italiens à Nice. Il reste avec eux pendant sept ans, voyageant en Autriche, Italie, Espagne. Menant la vie de saltimbanque et, vêtu en fille, il fait un travail de danse de corde sous le nom de la jeune Isela.

En 1825, la troupe se disloque et il reste avec Consuelo, un Espagnol qui fait avec ses deux fils un travail de poids et de poses plastiques sous le nom des Alcides.

 

Un accident lui ouvre les portes de l’instruction puis de l’exercice physique scientifique

Triat réussit très vite dans cet art et bientôt sous le surnom de l’Infant, il est célèbre dans toute l’Espagne. C’est alors qu’en 1828, il a la jambe gauche brisé d’un coup de pied de cheval qu’il tente de maîtriser. La personne qu’il vient de sauver, Mme Montsento, reconnaissante, s’occupe de lui et une fois guéri, le place en pension au Collège des Jésuites de Burgos. Là, Hyppolite, qui n’avait qu’une culture physique et pratique, reçoit une instruction aussi bien en espagnol qu’en français.

Dans la bibliothèque du collège, il trouve des livres anciens concernant les exercices des gymnastes grecs et latins. Désormais instruit, il peut tirer profit de ces ouvrages, tandis que par ailleurs, il continue de pratiquer l’éducation physique et devient même le professeur de ses condisciples du collège.

Il commence, dès lors, à préparer son plan d’Éducation Physique.

 

Redevenu athlète-artiste, son talent lui vaut une réputation internationale

Il a 22 ans quand il quitte Burgos en 1834, pour reprendre son métier d’artiste et d’athlète. Il met en place tout un nouveau travail de poses. Une partie de ses exercices se fait à une colonne tournante où, suspendu par une main, par les pieds, par la mâchoire, il enlève des chevaux, des hommes… Cela lui vaut un grand succès en Espagne, en Belgique et aussi en Angleterre où il séjourne longtemps.

 

En 1840, il installe un gymnase en Belgique, qui en peu de temps, connaît un grand succès et tout Bruxelles fréquente son établissement.

 

Fondateur du 1er gymnase de Paris, fréquenté par la Cour impériale et Napoléon III lui-même

Puis, il le cède et, en 1849, vient à Paris installer un superbe gymnase, avenue Montaigne, de 40m de long sur 21 de large et 10 de haut. Il s’y trouve une collection complète d’agrès, et d’appareils de toutes sortes, haltères, barres à deux mains, massues… autant de machines ingénieuses dont triat est l’auteur. Lui-même, de belle taille et la tête haut portée, il dirige les exercices de sa voix de maître dans son costume étrange et brillant.

Il y a aussi une école de femmes au gymnase Triat. Ces milliers d’hommes et de femmes qui fréquentent l’établissement, expérimentent les bienfaits corporels de nombreuses activités, inspirées aussi bien des jeux du cirque romain et grec que des activités du Moyen-âge…

Sa méthode nouvelle et sa gymnastique scientifique plaisent d’emblée et il a pour clientèle toute la haute société parisienne. A l’avènement de l’Empire, Triat compte parmi ses élèves une partie de la Cour Impériale et l’Empereur Napoléon III, lui-même, participe à ses cours.

Son gymnase exproprié pour les grands travaux d’Haussmann est remplacé par un autre vers 1855, plus petit mais tout aussi beau et bien équipé, rue François 1er.

Pendant la Commune, Triat est compromis en avril 1871 pour avoir prêté son gymnase pour des réunions et pour avoir été nommé directeur des exercices gymnastiques de la ville de Paris. Fait prisonnier par les Versaillais, il est interné quelques temps puis revient à Paris en juillet pour reprendre la direction d’un nouveau gymnase rue du Bouloi.

Il le quitte définitivement en 1879 et décède en 1881, à son domicile, rue Jean-Jacques Rousseau.

 

Triat est considéré comme le fondateur de l’haltérophilie mais les magnifiques projets qu’il a conçus, n’ayant pas reçu l’appui des pouvoirs publics, n’ont pas permis d’aboutir à la fondation d’une École Normale de Gymnastique.


Hippolyte Triat, Hercule des âges modernes

 

En-dehors de quelques fascicules, il reste peu de traces de la méthode Triat et de ses grands projets. Ce précurseur méconnu à la vie rocambolesque voulait « la régénération de l’homme ». Inspiré par les écrits et les athlètes de l’Antiquité. Triat avait, notamment, fait sienne cette déclaration de l’écrivain grec Plutarque :

… nous devons exercer en même temps notre corps et notre âme, et les mener de concert comme les deux chevaux d'un même attelage. Tel est le principe et telle est l'origine de tous les exercices connus et résumés sous le nom de gymnastique. Est-il possible, en effet, d'examiner l'admirable machine humaine sans reconnaître qu'elle est construite pour le mouvement et l'action, lesquels d'ailleurs sont la loi de la nature entière, depuis les astres roulant au ciel jusqu'aux fourmis qui creusent le sol ?

 

Source documentaire : http://quod.lib.umich.edu/g/genpub/4908148.0001.001/76?page=root;size=100;view=text

 

Voir aussi Georges Demenÿ, fondateur de l’éducation sportive scientifique.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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