Elle est la première femme diplômée ingénieure d’une grande école, (promotion 1919). Toutefois, malgré les demandes, plus aucune femme n’entre dans une Ecole des Mines jusqu’en 1968 !

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Marcelle SCHRAMECK

Née Anne Marcelle Schrameck le 4 juin 1896 à 12h20 à Paris 7e
Selon acte n 757 – Archives Paris en ligne – V4E 8631 – vue 18/31

Décédée le 28 juin 1965 à Paris 14e

 


Marcelle Schrameck, extrait de la photo de promotion 1919
© Alumni Mines Saint-Étienne

 

L’Ecole des Mines lui ouvre ses portes, sur insistance du ministre

Diplômée ingénieure civile en 1919 par l’école des Mines de St Etienne

Son titre reste une exception pendant plus d’un demi-siècle

 

 

L’Ecole des Mines lui ouvre ses portes, sur insistance du ministre

A sa naissance, son père Abraham Schrameck est chef du secrétariat du préfet de police. Il a été notamment  chef de cabinet de Louis Lépine, alors préfet de la Loire, puis par la suite, ministre de l’Intérieur sous les gouvernements de Paul Painlevé.

Qu’une femme demande son admission à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne en ce début de 20e siècle est tout simplement impensable… de l’avis du conseil d’administration de l’établissement. Pourtant, le Ministère des travaux publics lui recommande par deux courriers, de former des jeunes femmes aux postes d’ingénieurs en ces temps de guerre où la main d’œuvre masculine est mobilisée au front.

Le Conseil d’administration de l’Ecole des Mines refuse par deux fois d’admettre Marcelle Schrameck, considérant que la place des femmes doit se cantonner aux postes annexes à la mine ou la métallurgie. Et aussi, à cause de… l’exiguïté de ses locaux !

L’Ecole finit par se soumettre à l’avis du ministre et accepte celle qui restera durant plus d’un demi-siècle, la seule femme formée dans son établissement.

Pour éviter toute récidive, le conseil d’administration s’empresse de modifier son règlement afin de réserver l’admission aux seuls élèves hommes. Il faut attendre 1971 pour voir entrer des femmes dans cette Ecole stéphanoise. Dès 1968, leur admission est tolérée selon leurs titres.

 

Diplômée ingénieure civile en 1919 par l’école des Mines de St Etienne

Seule femme dans cet univers masculin, elle est le centre d’intérêt des revues des élèves de l’après-guerre à travers mise en scène, textes et chanson…

Marcelle Schrameck, au titre de la promotion 1917-1919, obtient le diplôme d’Ingénieur civil des Mines.

Elle intègre ensuite l’usine de produits chimiques Kuhlmann en Lorraine en 1920, avant de rejoindre son mari Louis Kahn à Brest, puis Saïgon et Lorient.

En raison de leur origine juive et pour éviter les rafles, le couple Kahn doit s’expatrier pendant la Seconde guerre mondiale. Marcelle occupe des fonctions administratives à Alger puis à Paris au ministère des Affaires étrangères.

Marcelle Schrameck restera intéressée par la vie de l’Ecole des Mines et sera présente dans certaines de ses manifestations.

 

 

Son titre reste une exception pendant plus d’un demi-siècle

Marcelle Schrameck par ses choix rencontre les obstacles qui lui correspondent, où rien ne lui est donné facilement.

Probablement aussi brillante que perfectionniste, elle affronte ces difficultés avec combativité, vigueur, détermination et aussi avec humilité et le sens du service. Comme un défi et une revanche sur son sentiment d’infériorité.

Femme d’avant-garde, elle parvient à se faire admettre dans une formation où elle est demeurera une exception pendant plus d’un demi-siècle !

Par sa nature Gémeaux très marquée, elle est amenée à voyager beaucoup, mais toujours par obligation, selon la carrière de son mari et les contraintes de la guerre.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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