Son nom est devenu indissociable des pneumatiques de vélo grâce à sa trouvaille ingénieuse, la « rustine », cette petite rondelle de caoutchouc destinée à réparer une chambre à air de bicyclette

 

Louis RUSTIN

(Louis Désiré Auguste RUSTIN)

né le 29 février 1880 à 5 heures du matin à Paris 9e
selon acte n°404

décédé le 19 juin 1954 à Clichy-la-Garenne

 

 

 

Passionné de cyclisme, il cherche la solution rapide et efficace pour réparer la crevaison

Né d’un père maître d’hôtel et d’une mère cuisinière, il a 23 ans, en 1903, quand il se met à son compte. Avec son associé Jean Larroque, il ouvre une boutique-atelier de réparation et de rechapage de pneumatiques dans le 17e arrondissement de Paris.

En ce début de 20e siècle, tandis que débute l’industrie automobile, la bicyclette connaît son âge d’or dans toutes les couches sociales. Ainsi le nombre de vélos estimé à 500 000 en 1898 est près du double en 1900. Depuis la fin du 19e siècle le gouvernement français autorise la libre circulation des bicyclettes à condition de posséder une carte, c’est ainsi qu’en 1900, il y a 975 878 cycles déclarés et soumis à l’impôt en France.

Coureur cycliste amateur et sportif passionné, Louis Rustin connaît tous les désagréments des crevaisons, nombreuses à cette époque, en raison de l’état des routes. Pour réparer, il veut trouver une solution rapide et efficace quand les autres méthodes d’alors ne sont que des moyens de fortune. Avec son ami, ingénieur chimiste, Paul Doumenjou, il mène des recherches pour mettre au point un système de réparation simple et économique.

 

Ses recherches obstinées conduisent à des brevets pour éviter l’éclatement des pneus et faciliter la réparation des crevaisons

Dès 1908, Louis Rustin propose, avec son associé Jean Larroque, un système pour éviter l’éclatement des pneumatiques sur tous véhicules. Il s’agit d’une bande de cuir collée à l’intérieur de l’enveloppe des pneumatiques. Le brevet français est déposé le 15/12/1908, sous le n° 397 424 : "Dispositif pour éviter les éclatements des pneumatiques pour tous les véhicules".

Mais la Grande Guerre vient  suspendre ses travaux de recherche, qu’il reprend sitôt démobilisé. Alors, il s’installe à Clichy. Pour finaliser l’œuvre de sa vie, il part en virée,  avec femme et enfants, afin de tester l’efficacité des petites pastilles autocollantes.

C’est en 1921, qu’il met définitivement au point ces fameuses petites rondelles, dont les brevets sont déposés, en 1922 sous le terme de « Rustines ». Les brevets couvrent non seulement l’invention des Rustines mais aussi la protection de la couche collante et de la languette qui facilite la séparation des Rustines.

 

Ingénieux inventeur, Louis Rustin comprend vite l’intérêt de la réclame pour populariser ses « Rustines »

Cette astucieuse trouvaille devient rapidement l’accessoire indispensable du cycliste. Grâce aux nombreuses publicités dans la presse et sur les murs de Paris, les Rustines sont vite renommées et font le tour du monde.

Ainsi, pour les « Six jours de Paris », Louis Rustin offre place et casse-croûte aux jeunes des clubs cyclistes. Quand une crevaison se produit sur la piste, un groupe siffle : « PSCHIIIIIIIIIITTTT » tandis qu’un autre répond en criant : « Rustine, Rustine, Rustine ».

Louis Rustin sponsorise de nombreux cyclistes dont le champion André Leducq. Mais ce sont surtout les héros du Tour de France et des grandes courses cyclistes qui font la renommée des Rustines.

Jusqu’en 1950, la principale activité de la société concerne la réparation de pneumatiques pour deux et quatre roues, la fabrication de colles et dissolutions, de patins de freins, bloc de pédales en caoutchouc, attache pour porte-bagage…  soit plus de 200 brevets et marques déposés.

Quand il décède en 1954, Louis Rustin est toujours en activité et il s’est même fait un coin d’atelier dans son appartement.

Le succès est tel que les Etablissements Rustin fabriquent encore les Rustines avec l’emballage et le slogan d’origine : « unis pour la vie ». Aujourd’hui, l’activité est diversifiée mais toujours dirigée par les descendants de Louis Rustin. La société « Rustin Industries » utilise 2500 tonnes de caoutchouc chaque année.

 

Source documentaire : http://www.rustines.fr/boutique.php?PHPSESSID=007ccc6613379aa5ed4c7b805510bf1c  

 

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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