Une des premières femmes médecins du 20e siècle, résistante déportée à Ravensbrück pour avoir sauvé des enfants juifs, elle est déclarée « Juste parmi les Nations » à titre posthume en 2012 par l’état d’Israël.

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Dora Elise Jeanne Catherine RIVIERE
(épouse puis divorcée de Etienne Louis Veillith)

Née le 13 avril 1895 à 20h à Saint-Etienne Loire 42
Selon acte n°915 - AD42 en ligne – 3 NUMEC 1 / 2 E _ 1895 – vue 83/272

Décédée le 21 avril 1983 Le Luc Var 83

 


Dora Rivière source photo : Coll. A. Veillith
crédit photo : D.R.

 

Une humaniste voyageuse et impliquée dans son époque.

Sa famille est originaire de la Haute-Loire et à sa naissance, son père est sous-chef de gare avant de fonder une entreprise de transports.

A l’issue de ses études aux hospices de Lyon, Dora Rivière devient ophtalmologiste et l’une des premières femmes médecins du 20e siècle.

Elle a 28 ans, quand elle s’engage en 1923 dans une action humanitaire en Pologne où sévit une épidémie de typhus. A son retour à Saint-Etienne, elle mène des actions sociales pour les enfants et les mères déshérités.

Devenue présidente de « l’œuvre Protestante des Enfants à la Montagne », fondée par le pasteur Louis Comte, grâce à elle, des milliers d’enfants du bassin minier stéphanois peuvent passer des vacances d’été en Haute-Loire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le nom de code de « M. Lignon », elle contribue à la formation de l’Armée Secrète stéphanoise, notamment avec Lucien Neuwirth.

Elle se mobilise pour l’accueil d’enfants et de jeunes réfugiés et grâce à la société familiale de transports, elle s’active à mettre en lieu sûr des enfants juifs, au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, qui sera terre d’accueil et de sauvetage pour de nombreux persécutés, ainsi que dans plusieurs pensionnats de la région stéphanoise.

Certains sont hébergés dans sa propriété et d’autres parviennent à rejoindre la Suisse.

Elle apporte son soutien à l’Abbé Ploton, grand sauveteur de Juifs et de déserteurs allemands, qui grâce à des filières se réfugient dans le Vercors ou les Alpes où ils intègrent le maquis.

 

Internée à Ravensbrück, elle parvient à survivre.

Dénoncée pour ses actes de sauvetage et de résistance, elle est arrêtée par la Gestapo le 6 octobre 1943. Emprisonnée d’abord au Fort Montluc, elle est déportée à Ravensbrück, camp réservé aux femmes Résistantes, où lui est attribuée le matricule 27919.

Du fait de son métier d’ophtalmologiste, elle est affectée à l’infirmerie où elle parvient à survivre.

Libérée en avril 1945, Dora Rivière reste avec les malades jusqu’à leur retour en France ; puis elle rentre à Saint-Etienne. Une école de cette ville portera son nom en hommage à cette Résistante exemplaire.

Conseillère municipale, elle est adjointe au maire de Saint-Etienne  à la fin de la guerre.

 

Femme de l’ombre à l’ardeur combative dans des actions chevaleresques.

Femme de l’ombre et des coulisses, elle est profondément humaniste, et n’a de cesse d’œuvrer pour le bonheur d’enfants persécutés.

Cette conquérante et combattante d’avant-garde, très solide dans les épreuves, gère avec habileté des actions d’envergure nécessitant de nombreux déplacements. 

Optimiste et intrépide, elle est faite pour se trouver dans le feu de l’action avec le sens de la tactique et une ardeur infatigable pour établir des liens via un réseau de connaissances, mais en gardant le sens du secret et un fonctionnement indépendant.

 

Sources documentaires :
http://www.devoiretmemoire.org/actualites/reportages/2011/vel-d-hiv_17juil2011/intervention_sylvie-veillith_17juil2011.pdf
http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/riviere-dora.html

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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