Ce pasteur, partisan du progrès social, proche de la classe ouvrière, socialiste dreyfusard et brillant orateur, est qualifié de bienfaiteur du peuple. Il est fondateur d’une cinquantaine d’œuvres qui deviendront en 1901 des associations à but non lucratif.

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Louis COMTE

Né Pierre Louis Frédéric Comte le 9 juin 1857 à 16h, à Saint-Jean-de-Mauruéjols et Avéjan Gard 30
Selon acte n°25 – copie délivrée par AD30 – 5Mi 38/283

Décédé le 30 mai 1926 à Saint-Etienne Loire 42

 

 

 

Pasteur à Saint-Etienne, il fonde bibliothèques populaires, Sou des écoles, boulangeries coopératives…

Originaire d’une famille paysanne, il devient pasteur à l’issue d’études théologiques à Montauban puis à Genève.

Nommé d’abord à Nîmes, on l’y juge un peu trop socialisant. Appelé ensuite à Saint-Etienne, le Pasteur Comte fonde dès son arrivée en 1884, une section locale de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique, dont il devient secrétaire général en 1893.

Il crée des bibliothèques populaires, le Sou des écoles, des boulangeries coopératives et la section stéphanoise de la Ligue des droits de l’homme.

Outre ce considérable investissement social à Saint-Etienne, il anime dans toute la France, de nombreuses conférences pour le relèvement de la moralité publique.

Brillant orateur, on le compare souvent au tribun Jean Jaurès.

Lors de l’affaire Dreyfus qui bouleverse à partir de 1894 la société française pendant douze ans, le pasteur Comte préside en février 1899 une réunion en faveur du capitaine injustement accusé. Cette audace lui vaut pendant un temps la suspension de son traitement qui sera finalement rétabli en octobre 1899.

 

 

Sa grande œuvre : faire partir des petits citadins au bon air estival de la montagne

Sa création sociale la plus célèbre est L’Œuvre des Enfants à la Montagne qui permet à de jeunes enfants de la région stéphanoise d’aller se vivifier l’été au bon air des hauts plateaux d’Ardèche et de Haute-Loire, au sein de familles paysannes. Cette association qui sollicite de nombreux bénévoles, médecins, enseignants, prêtres, fonctionnaires, sera présidée plus tard par Dora Rivière.

Le pasteur évoque l'origine de ce projet :

Au mois d'août de 1891, nous étions venus à Montfaucon à cause de la santé délicate d'un de nos enfants : il avait 18 mois, ne marchait pas encore, et son état d'anémie nous causait les plus vives inquiétudes. Le médecin nous avait dit : essayez l'air de la montagne... Notre enfant, après les quinze premiers jours, renaissait à vue d'œil... une sorte de résurrection physique... Jugez de notre joie... Et l'on réfléchit. Or, le propre de la réflexion est la généralisation. On pense aux pauvres petits qui sont restés là-bas dans la fournaise des grandes villes...

En 1893, une cinquantaine d’enfants partent ainsi se vivifier à la campagne pour un séjour de 30 jours. En 1900, ils sont 1.157 pour des séjours de 45 jours. De 1893 à 1964, 116.000 enfants vont bénéficier de l’œuvre du pasteur Comte.

Des fondations complémentaires voient le jour, notamment Les Marguerites (du nom de l’épouse du pasteur) pour l’accueil des jeunes filles, Les Sapins pour les jeunes hommes et la Maison des mères pour mamans célibataires.

Côté informations, il contribue à fonder La Tribune Républicaine en 1899, revue anticléricale de gauche qu’il dirige pendant deux ans.

En effet, le mouvement du Christianisme social est très présent dans le monde protestant où des voix réclament de combattre l’exploitation de l’homme, les iniquités sociales et prendre en compte aussi bien le corps que l’âme, dans une nécessaire séparation du religieux et du profane.

L’aura de ce pasteur est telle qu’il est choisi pour arbitrer un conflit entre les mineurs grévistes de La Talaudière et la direction des Mines. Il obtient la reconnaissance du syndicat des mineurs.

Secrétaire général de l’Office départemental des pupilles de la nation en 1921, il préside aussi le cercle forézien de la Ligue de l’enseignement.

Une foule considérable suit ses obsèques et, en 1931, la ville de Saint-Etienne lui dédie une place et un monument.

 

Bâtisseur par l’action et la parole au nom de l’intérêt humain

Formidable bâtisseur par l’action et la parole. Ses talents oratoires donnent de l’ampleur à ses convictions altruistes.

Son âme de pédagogue s’intéresse naturellement à la jeunesse et sait accrocher l’intérêt des foules, capter son auditoire, pour faire passer ses convictions sociales progressistes.

Il lui faut entreprendre en grand, sans répit, pour améliorer le bien-être du peuple, tant pour la santé physique que morale, au nom de ce qui est bon pour le devenir humain.

Précurseur, il organise pour le peuple ce qui ne s’est encore jamais fait, et les critiques ou sanctions qui en découlent n’atteignent pas sa détermination d’œuvrer en grand et durablement pour l’avenir humain.

 

Sources documentaires : http://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire_et_patrimoine/le_pasteur_comte_1362.html

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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