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Émile REYMOND
Né Élie, Henri, Émile REYMOND
Le 9 avril 1865 à 4h du matin à Tarbes 65 Hautes-Pyrénées 65
Selon acte n°113 – Archives en ligne Ville de Tarbes – AMT 1 E 122 – vue 121/434
Décédé le 22 octobre 1914 à Toul Meurthe-et-Moselle 54

Archives de Montbrison – http://forezhistoire.free.fr/emilereymond.html / août 1910
Un urgentiste humaniste à l’étoffe de héros
De la chirurgie à l’aviation en passant par le Sénat
Sénateur-aviateur avant-gardiste militant pour une Armée de l’Air
L’inauguration du monument en son honneur se fera sans le Président Deschanel
Un destin chevaleresque et humaniste pour ce héros populaire
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Un urgentiste humaniste à l’étoffe de héros
En une vie écourtée que la guerre emporte à 49 ans, Émile Reymond fait figure d’urgentiste humaniste à l’étoffe du héros qui se veut en première ligne des évènements de son époque.
Plutôt que la voie scientifique préconisée par son père, il préfère la voie médicale puis la chirurgie où il s’illustre par le geste habile et le diagnostic sûr.
Justement cet homme au grand cœur porté par une audace exceptionnelle pour son époque, publie en 1899 de remarquables travaux sur la chirurgie du cœur, de la plèvre et du poumon.
Nommé en 1903 chirurgien de la Maison départementale de la Seine à Nanterre, il devient le médecin des clochards et des miséreux. À la mort d’un vieux mendiant qu’il avait sauvé, on trouvera dans ses haillons comme une relique, le portrait d’Émile Reymond découpé dans un journal de 1914.
Quel plus bel et émouvant hommage pouvait-on rendre à ce héros médecin dévoué au petit peuple puis, qui a pris la voie des airs pour défendre l’honneur de sa Patrie.
En juin 1905 au décès de son père Francisque Reymond, le siège de sénateur de la Loire qu’il occupait depuis 1888 devient vacant et son fils Émile est élu pour le remplacer.
Ainsi tout juste âgé de quarante ans le voilà, et pour longtemps, Benjamin du Sénat.
Membre de la Gauche républicaine, sa devise demeure d’une étonnante modernité :
"Je voudrais, que la République de demain fut faite de sagesse,
d'indulgence, d'apaisement et respectueuse de toutes les libertés".

De la chirurgie à l’aviation en passant par le Sénat
Bien que sa famille soit installée depuis longtemps à Montbrison, Émile voit le jour à Tarbes par les hasards de la vie professionnelle de son père ingénieur civil sorti de l’école Centrale. Tout enfant, il vient à Montbrison dans la demeure familiale sise dans la rue dénommée aujourd’hui rue Francisque-Reymond.
Après ses études à Versailles et Paris, s’il prépare l’École Centrale, c’est pour faire plaisir à son père. Peu attiré par les mathématiques, il préfère la médecine. Cette discipline lui inspirera des réformes médicales, d’hygiène et d’enseignement quand il sera élu sénateur.
Malgré son existence bien remplie au ras du sol, Émile Reymond nourrit une passion ardente pour cette mécanique volante qu’il sent promise à un brillant avenir auréolé du panache des pionniers.
Souhaitant interpeller le Président du Sénat sur l’utilisation militaire de l’aéroplane, il s’inscrit pour une prise de parole qui lui est finalement refusée.
Mais à la séance matinale du 31 mars 1910, le benjamin des sénateurs se lève et impose son réquisitoire à une assistance clairsemée afin de promouvoir l’aéronautique comme arme de guerre à l’instar des Allemands. Le propos est si convaincant que ses collègues unanimes en redemandent au point qu’il doit développer sa réflexion devant l’assemblée entière.

Une rue de Montbrison rend hommage à ce héros.

Sénateur-aviateur avant-gardiste militant pour une Armée de l’Air
Haranguer avec succès le Sénat est chose appréciable mais prendre les commandes d’une machine volante est autrement plus exaltant pour notre disciple d’Icare qui s’achète un aéroplane puis réussit brillamment son brevet de pilote le 19 août 1910.
Un jour de 1911, le ronronnement d’un aéroplane tournoyant autour du clocher de la collégiale Notre-Dame restera légendaire pour les Montbrisonnais surpris et fiers de voir leur compatriote dans le ciel de leur petite patrie sans se douter qu’il serait héros de la grande Patrie trois ans plus tard.
Habile aux commandes de sa machine volante, Émile Reymond sillonne les airs, multiplie les randonnées en France, s’aventure à explorer le Sahara et réalise la première tournée électorale en avion en 1912.
Cette même année, déjà vice-président du groupe de l’aviation du Sénat, il prend la tête du Comité national de l’aviation militaire avant d’entrer en 1914 au Conseil supérieur d’aérostation militaire.
Quand Gustave Eiffel inaugure le 19 mars 1912 à Paris son laboratoire de soufflerie pour les recherches sur l’aérodynamique, utiles pour la construction des aéroplanes, le docteur Émile Reymond répond au discours de l’ingénieur de la Tour :
M. Eiffel s'est appliqué à faire donner à la science expérimentale tout ce qu'elle pouvait produire…
je crois exprimer l'opinion de tous en disant que votre œuvre est grande ;
elle est grande pour l'Aviation, mais elle est surtout très grande pour la France qui vous doit beaucoup.
Enthousiasmée par son sénateur volant à l’avenir prometteur, Montbrison se pique de financer un avion aux couleurs de cette sous-préfecture, mais la somme recueillie lors d’un grand gala pour faire aboutir ce généreux projet se révèle insuffisante, malgré la générosité des habitants.

L’inauguration du monument en son honneur se fera sans le Président Deschanel
La guerre de 1914 donne à Émile Reymond l’occasion de prêcher l’exemple.
Affecté comme médecin-major de 1ère classe au service de santé, il insiste tant pour rejoindre un corps d’aviateurs sur la ligne de feu, qu’il obtient de servir comme observateur en aéroplane dans une escadrille de l’Armée de l’Est.
Lors de sa dernière mission d’observation dans le ciel de Picardie avec l’adjudant Clamadieu, une panne de moteur les oblige à atterrir en plein milieu d’une attaque sous les balles ennemies. Alors que Clamadieu est tué, Émile Reymond grièvement blessé restera pendant quinze heures sous les luttes acharnées autour de l’appareil avant son évacuation à l’hôpital de Toul où il meurt le lendemain.
Inhumé en terre lorraine, il rejoindra les siens au cimetière de Montbrison après la guerre.
Son buste qui trône en place d’honneur du Monument aux morts de Montbrison transféré en 1980 dans le Jardin d’Allard, rappelle en silence par-delà les générations, le souvenir des Montbrisonnais morts comme lui pour la France.
Il faut qu’il y ait des morts pour que par centaines, se présentent ceux qui aspirent à les remplacer.
Cette déclaration d’Émile Reymond faite le 10 juillet 1912 et gravée à la base du monument, illustre l’élan patriotique de l’époque ainsi que l’esprit chevaleresque et combatif de notre héros.
Érigé au sortir de la guerre de 1914 par souscription nationale et sorti des mains de l’illustre sculpteur Bartholomé, ce monument témoigne de part et d’autre par ses bas-reliefs des activités qui ont porté la vie ardente d’Émile Reymond : la Médecine et l’Aviation.
En mai 1920, l’inauguration du monument sera présidée par le Ministre de l’Intérieur, en l’absence du chef de l’État Paul Deschanel tombé du train vers Montargis. La presse et les chansonniers s’emparent du sujet et toute la France découvre l’existence de Montbrison.

Monument aux Morts de Montbrison – œuvre d’Albert Bartholomé
Un hommage à la mémoire d’Émile Reymond sur YouTube
Notes biographiques :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Reymond
https://www.nanterre.fr/actualites/actualite/emile-reymond-medecin-senateur-aviateur
http://forezhistoire.free.fr/emilereymond.html
https://www.le-pays.fr/montbrison-42600/loisirs/emile-reymond-senateur-et-aviateur_14400901/
https://www.instagram.com/p/DQ6Lk1Fij4B/
EIFFEL p. 527 et 528 de Michel CARMONA éditions Fayard
https://www.senat.fr/connaitre-le-senat/lhistoire-du-senat/dossiers-dhistoire/le-senat-et-la-guerre-de-14-18/emile-reymond-1865-1914.html
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Petit_Journal_25_mai_1920.pdf?uselang=fr
Un destin chevaleresque et humaniste pour ce héros populaire
S’élancer à la conquête de l’avenir, appuyé sur un bon sens terrien et un goût de l’action populaire, voilà le profil que l’on pourrait esquisser de notre héros du bistouri, du Sénat et des airs !
Agir pour tous ses semblables, par-delà les obstacles pour des œuvres novatrices profitables au devenir humain, tel est l’élan naturel d’Émile Reymond né pour bâtir un destin avant-gardiste, ardent, généreux pour sa Mère-Patrie et au nom de tout son peuple.
(Soleil-Bélier en secteur I avec Mars/Cancer en IV trigone à Saturne en VIII et carré à la Lune en Vierge en VII ; Amas Taureau plutonisé en II avec Vénus et Mercure)
Sa nature altruiste inspirée par l’ascendant Poissons donne l’aptitude à ce médecin d’œuvrer pour la communauté humaine y compris ses marginaux et miséreux : soins qu’il dispensera aussi dans les hôpitaux pendant la guerre.
L’action populaire, publique et d’envergure est faite pour lui.
C’est ainsi que ce héros chevaleresque et inspiré donne toute l’ampleur à son rôle avant-gardiste tant pour la médecine que la chirurgie, aussi bien sur les bancs du Sénat qu’aux commandes de son aéroplane au cœur des hostilités.
(Jupiter maître d’ascendant Poissons et du MC/Sagittaire)
Hommage à ce héros ardent à servir le peuple au cœur de son époque !

(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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