Considéré comme le « père » de la gynécologie en France, brillant médecin, anthropologue et habile chirurgien, il est aussi homme du monde et séducteur impénitent.

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Samuel POZZI

Né Jean Samuel Pozzy le 3 octobre 1846 à 14h à Bergerac Dordogne 24
Selon acte n°198 – AD24 en ligne – FRAD024_5Mi576016_013

Décédé le 13 juin 1918 assassiné à Paris

 

 

 

Brillant étudiant, il est l’un des élèves préférés du chirurgien Broca

Fils d’un pasteur, il est issu d’une famille protestante d’origine italienne. Il est très tôt orphelin de père et de mère.

Lors de ses brillantes études de médecine, il est apprécié du chirurgien Broca. Engagé  lors de la guerre de 1870, il y découvre sa vocation dans la traumatologie liée à la guerre.

Titulaire du doctorat en 1873, puis agrégé en 1875, il devient chirurgien des hôpitaux en 1877.

Ayant épousé une anglophone, il devient ainsi parfaitement bilingue dans une époque où le fait est rare. Samuel Pozzi accède directement au savoir anglo-saxon.

 

Habile chirurgien, pionnier de l’antisepsie et « père » de la gynécologie en France

Il excelle dans la chirurgie et dès 1876, il s’initie à Edimbourg aux pansements antiseptiques, inspirés des théories de Pasteur. Il fait partie des pionniers français qui préconisent le port de gants au bloc. Il contribue aussi à diffuser les travaux d’Alexis Carrel sur la transplantation d’organes et la culture des tissus.

Lors de la Guerre de 14-18, il est l’un des premiers à utiliser le système de désinfection préconisé par Carrel.

Il est aussi l’un des pionniers de la chirurgie abdominale dès 1889.

Au fil des années, il se consacre de plus en plus à la gynécologie qu’il étudie en Angleterre, en Allemagne et en Autriche. Son service à l’hôpital Broca est des plus modernes et il y crée une école  de gynécologie qui sera réputée jusqu’à la création en 1911, d’une chaire de gynéco à la Faculté de médecine dont il devient le premier titulaire.

Partisan de la gynécologie conservatrice, il privilégie les opérations réparatrices aux ablations systématiques de l’utérus ou des ovaires.

Il est l’auteur de nombreuses études et publications ainsi que d’un important Traité de gynécologie clinique et opératoire traduit en plusieurs langues.

Membre de l’Académie de médecine en 1896, il fonde la Revue de gynécologie et de chirurgie abdominale et participe à la création du Congrès de chirurgie.

 

Homme du monde et séducteur

Pour ses compétences de gynécologue et de chirurgien, il est très prisé par la jet set de l’époque et soigne de nombreuses personnalités de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie, comme Anatole France, les Rothschild, Léon Daudet…

Si Pozzi est brillant dans l’exercice de son art médical, il se montre un dandy dans le monde. Au jeu de la séduction, il est aussi remarquable et ses conquêtes féminines nombreuses, telle la célèbre tragédienne Sarah Bernhardt rencontrée en 1869, qui le surnomme Docteur Dieu.

Marié à Thérèse Loth-Cazalis, il a trois enfants.

Séducteur impénitent, il charme même ses patientes et console son épouse –qui lui refusera le divorce-, en lui disant : Je ne vous ai pas trompée, ma chère, je vous ai complétée.

 

Patriote, il se porte volontaire lors de la Grande Guerre

Côté art, il se fait collectionneur de pièces de monnaie, de statuettes.

La politique l’intéresse aussi puisqu’il est conseiller général puis sénateur de Dordogne de 1897 à 1902 et se range dans le clan des Dreyfusards.

Quand arrive la Première Guerre mondiale, il reprend du service malgré ses 68 ans et comme médecin principal, il dirige plusieurs salles de blessés.

Il connaît une fin tragique, assassiné en 1918 par un de ses patients frappé de démence.


Samuel Pozzi en 1918

 

Homme de science et homme à femmes

Cet homme à l’esprit scientifique est un indépendant et un novateur, doté d’un réel magnétisme et d’une grande énergie métamorphosante.

En visionnaire, il trace en premier des voies d’avenir pour le bien humain et œuvre toujours pour la pérennité et dans un esprit de service et d’abnégation.

L’art de la séduction, plaire, aimer et être aimé est pour lui un exercice naturel, d’autant plus qu’il apprécie la gent féminine. Toutefois, sa frénésie de conquêtes risque fort de lui apporter, frustration, insatisfaction et désillusion, malgré une avidité chronique qui le porte à exercer son charme en toutes occasions.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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