Passant de la petite à la grande arnaque, cet Italien donne son nom à un système d’escroquerie qu’il pratique entre 1919 et 1920.

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Carlo PONZI
Charles PONZI
né Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo PONZI

né le 3 mars 1882 à 23h15 à Lugo, région d’Émilie-Romagne, province de Ravenne, Italie
Selon extrait d’acte de naissance établi par la mairie de Lugo

 Décédé le 18 janvier 1949 à Rio de Janeiro Brésil

 


https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Ponzi#/media/File:Ponzi1920.jpg

 

Il débarque à Boston avec 2.5 dollars en poche !

Il arrive à Montréal avec seulement… 1 dollar en poche !

Il « se forme » auprès d’un compatriote banquier…

40 000 personnes bernées pour 15 millions de dollars…

Expulsé dans son pays, il fraude le Trésor Public italien

Un maître-nageur de la finance, incapable de se maintenir à flot !

 

 

Il débarque à Boston avec 2.5 dollars en poche !

Sous son air enjôleur de bonimenteur de foire, Ponzi déroule une vie rocambolesque, de la petite à la grande arnaque.

Digne des meilleurs scénarios de polars, son histoire entre dans la légende de la finance, jusqu’à donner son nom à un système d’escroquerie.

Le 15 novembre 1903 sur le quai de Boston, un Italien jeune et sans le sou débarque du bateau à vapeur S.S. Vancouver.

Comme beaucoup d’Européens, cet immigré de 21 ans vient chercher fortune dans le Nouveau Monde.

Issu d’une ascendance originaire de Parme, il aurait été postier avant d’étudier pendant quatre ans à l’université de Rome La Sapienza.

" J'avais en tout et pour tout deux dollars et demi en poche,
mais un million de dollars d'espoir dans le cœur.
Cet espoir ne m'a jamais quitté "
.

C’est ce que déclare Carlo Ponzi – aussi flambeur qu’affabulateur - à un journaliste du New York Times à l'été 1920.

S’il ne lui reste en poche que 2.50 dollars, c’est qu’il « aurait » perdu toutes ses économies au jeu pendant la traversée jusqu’à Boston.

A Boston, il occupe plusieurs emplois dont celui de garçon de restaurant d’où il est congédié au motif de vol.

Touche-à-tout en quête d’Eldorado, il parcourt le pays en étant tour à tour, vendeur, serveur, garçon d’hôtel, traducteur…


Bateau à vapeur - S.S. Vancouver

  

Il arrive à Montréal avec seulement… 1 dollar en poche !

Informé qu’un de ses compatriotes Luigi Zarossi a fait fortune à Montréal, Carlo Ponzi file au Canada le rejoindre en juillet 1907, avec cette fois seulement un dollar en poche !

Outre sa boutique de cigare, Zarossi a mis sur pied la Banca Zarossi pour encaisser les économies des immigrants italiens, avec des taux d’intérêt alléchants.

Ponzi - alias Charles Bianchi - y entre comme caissier, en se faisant passer pour un parent de la riche et fictive famille italienne Bianchi.

 

Il « se forme » auprès d’un compatriote banquier…

Rapidement, Ponzi qui a pris du grade constate que Zarossi ne peut servir des intérêts aussi élevés que parce qu’il les puise dans l’argent des nouveaux déposants et si tous les clients retiraient leur argent, ce serait la faillite.

Un an plus tard, les déposants sont saisis de doutes au moment où Zarossi s’enfuit au Mexique avec la caisse abandonnant femme et enfants à Montréal.

Ponzi a-t-il contribué à la fraude de Zarossi ? En tous cas, il n’est pas inquiété.

S’il fait de la prison, c’est pour avoir subtilisé un chéquier à un ancien client de Zarossi et fait un chèque à son profit de 423.58 dollars, en imitant la signature du directeur de la banque. Condamné à trois ans de prison, il est relâché au bout de vingt mois.

Mais peu après, le voilà à nouveau arrêté et emprisonné pour deux ans à Atlanta pour avoir tenté de faire entrer illégalement des ouvriers italiens aux États-Unis.

 


Ponzi dans son bureau de Boston

https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Ponzi#/media/File:Charles_Ponzi.jpg

 

40 000 personnes bernées pour 15 millions de dollars…

C’est en 1919 que l’incorrigible escroc s’essaie à la grande fraude qui donnera son nom à la « Pyramide de Ponzi ».

De retour à Boston, il va faire plus fort que son maître Zarossi.

Mais d’abord, en 1918 il y prend pour épouse la sténographe Rose Gnecco, jeune italienne que l’on dit fascinée par le fringant banquier.

D’emblée, Ponzi promet un profit de 50 % en 90 jours qui est censé provenir d’une spéculation sur le coupon-réponse international. Une telle croissance n’aura d’égale que la déconfiture des investisseurs quand éclatera la fraude en août 1920.

40 000 personnes avaient investi 15 millions de dollars dont seulement 1/3 leur a été redistribué.

A l’issue de son procès où il plaide coupable, il est condamné à cinq ans de prison. Libéré au bout de trois ans et demi, il fait face à d’autres charges et la Cour suprême des États-Unis lui inflige à nouveau un emprisonnement de cinq à neuf ans.

 

Expulsé dans son pays, il fraude le Trésor Public italien

Entretemps, il sévit en Floride où sa manie des arnaques lui vaut un an de prison en 1926.

Expulsé lors de sa libération en 1934, Ponzi débarque sur sa terre natale pour se remettre aussitôt à l’escroquerie mais cette fois, à petite échelle.

Sans doute auréolé de son « expérience » américaine, il se voit offrir par Benito Mussolini un poste à la section financière du gouvernement italien.

Belle aubaine pour notre pro de l’arnaque car il parvient à extorquer le Trésor Public d’un montant si important qu’il n’est pas divulgué !

Ponzi s’enfuit vers le Brésil où il rédige son autobiographie The Rise of Mr Ponzi, qu’il publie en 1936. Traduite en français en 2020 par Denis Griesmar – Vie légendaire d’un escroc magnifique.

Devenu aveugle et totalement ruiné, il meurt dans un hôpital public le 18 janvier 1949.

Ponzi qui voulait vite devenir riche avec l’argent des autres n’aura été multimillionnaire que pendant un an.

Anti-héros de la finance des années 1920, il sera le maître à penser de Bernard Madoff qui annonce lors de sa condamnation : Mon système, c’était une Chaîne de Ponzi.

 

 

Un maître-nageur de la finance, incapable de se maintenir à flot !

Un indépendant, fin stratège, très adaptable et profiteur !

Cela pourrait être là une esquisse du tempérament de Carlo Ponzi, d’après son thème astral de naissance.

 Vite imprégné du contexte ambiant, il flaire les pistes à profit avec une sorte d’automatisme qui le fait passer invariablement d’un échec à l’autre.

 Faire fortune est chez lui comme un réflexe soutenu par une avidité irrésistible.

Et aussi parce qu’il veut n’en faire qu’à sa tête, en toute indépendance, sans se remettre en question.

 Avec entêtement, il voit le monde à travers l’argent sans parvenir jamais à le garder.

 Tiraillé entre possession et dépossession, il agit au flair, à son idée pour faire ce qui ne s’est encore jamais fait.

 Ainsi, il laisse au monde de la finance internationale un patrimoine aussi léger et court que les 5 lettres de son nom devenu synonyme d’escroquerie.

Il commence et finit sa vie sans le sou mais donne célébrité à son nom.

 (Ascendant Scorpion ; Soleil-Vénus au Poissons en IV sextil à Saturne-Neptune en VI ; amas Taureau en VI et VII avec influence instinctive et prépondérante de Pluton proche de Neptune et Jupiter maîtres du Soleil-Poissons ; Uranus et Lune en Vierge en X ; influence majeure des signes fixes ; Mars en Cancer et Pluton en Taureau)

 

Avait-il les moyens de contenir son instinct de profiteur invétéré ?

Ponzi, un modèle d’anti-héros !

 

 


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