A l’aube du 20e siècle, la Maison de couture Paquin est l’une des plus réputées de Paris et quand Isidore grand couturier décède, c’est son épouse Jeanne qui poursuit la renommée de la marque.

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Isidore PAQUIN
Né Isidore René JACOB dit PAQUIN qui devient JACOB-PAQUIN (*)

Le 9 avril 1862 à 8h du matin à Paris 1er
Selon acte n°614 – Archives de Paris en ligne – 1862 V4 E21 – vue 18/21

Décédé le 20 décembre 1907 à Paris

(*) Par décret présidentiel du 27 juin 1897 et par un jugement en date du 2 août 1898, Isidore Jacob obtient l'autorisation de rajouter « Paquin » à son patronyme.

 

 

De la banque à la haute couture

La Maison Paquin emploie 850 personnes à l’aube du 20e siècle.

Son soutien à Dreyfus lui attire les foudres antisémites.

Le couple Paquin une belle complémentarité de caractère au nom de la mode

 

 

De la banque à la haute couture

Issu d’une famille juive, Isidore ne connaîtra jamais son père commerçant décédé avant sa naissance.

Sa vie professionnelle débute comme employé de banque avant qu’il ne dirige une succursale à Levallois.

C’est sous le pseudonyme de « Paquin », déjà porté par ses parents qu’Isidore JACOB se fait connaître comme grand couturier au début des années 1890. Il est d’abord associé à la maison « Paquin, Lalanne et Cie », où il rencontre son épouse Jeanne Beckers avec qui il rachète les parts de Mme Lalanne en 1889

Située à Paris au n°3 rue de la Paix, la Maison Paquin est l’une des plus réputées de la capitale. Son succès est tel qu’elle est transformée en société anonyme au capital de 12 millions de francs sous la direction d’Isidore Paquin. Son siège social est installé à Londres et l’adresse parisienne n’est qu’une succursale.

 

La Maison Paquin emploie 850 personnes à l’aube du 20e siècle.

A l’aube du 20e siècle, la maison de haute couture emploie 850 personnes.

Au Salon de 1906, la boutique Paquin est immortalisée par le peintre Henri Gervex qui représente Isidore à l’arrière-plan à gauche (photo ci-dessous).


Henri Gervex, Cinq heures chez Paquin, 1906.

Mais Isidore, déjà gravement malade, décède le 20 décembre de l’année suivante.

 

Son soutien à Dreyfus lui attire les foudres antisémites.

En raison de ses origines juives Paquin suit l’affaire Dreyfus et fait partie des premiers cercles de dreyfusards.

Il assiste au procès d’Emile Zola poursuivi en diffamation, à la suite de la publication de J’accuse du 13 janvier 1898. Confronté à la Ligue des Patriotes – mouvement nationaliste devenu antisémite et xénophobe – le couturier devient la cible de la vindicte des antidreyfusards.

En 1900, cette hostilité se réveille quand Isidore Paquin est nommé chevalier de la Légion d’honneur par Alexandre Millerand – ministre du commerce. Une série d’accusations s’en suit et l’affaire Paquin est même portée devant la Chambre des députés qui, finalement la rejette.

Cependant la vindicte antisémite renaît à l’occasion d’une grève des ouvrières de la confection et de la couture en février 1901.

 


Sortie des ouvrières de la Maison Paquin 1907 – tableau Jean Béraud Musée Carnavalet

 

 

Le couple Paquin une belle complémentarité de caractère au nom de la mode

Le monde de la mode, qui innove et se rajeunit sans cesse avec des idées fourmillantes, convient particulièrement à Isidore Paquin.

Son tempérament curieux, ingénieux et des plus adaptables, y trouve un formidable terrain d’expression. Sa créativité avant-gardiste se trouve renforcée grâce à la présence de son épouse Jeanne Paquin qui est son porte-chance.

Les époux Paquin sont un bel exemple de couple uni par le monde de la haute couture. Leurs subtiles complémentarités de caractères donnent une formidable puissance à leur créativité respective.

L’entreprenant Isidore conquiert les premières places dans l’univers de la mode aux côtés de Jeanne aussi imaginative, intuitive et pragmatique qu’habile gestionnaire.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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