Bienfaiteur du papetier, du relieur, du photographe, de l’éditeur… il invente l’outil génial qui rend son nom commun.

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Guillaume MASSICOT

Né le 5 septembre 1797 à 4 heures du matin à Issoudun – Indre 36
(19 fructidor de l’an 5 de la République Française)
source : Archives municipales Issoudun

Décédé à Paris en 1870

 

 

Si le massicot est un outil familier, notamment en bureautique, qui se soucie de son inventeur et de l’origine de ce mot à la sonorité aussi coupante que sa lame ?

Quand Guillaume Massicot vient au monde, en 1797, dans le pays berrichon d’Issoudun, son père est maréchal-ferrant. Le jeune homme, lui-même habile au travail du métal et épris d’indépendance quitte, dès 16 ans, sa ville natale pour monter à Paris.

Formé à la coutellerie, ce travailleur manuel doué et ingénieux fait son tour de France. Il séjourne deux ans à Paris, un an à Lyon autant à Marseille et Bordeaux, puis trois ans encore dans la capitale avant de s’installer comme coutelier à Bourges. Là, son habileté lui vaut le titre de coutelier du duc de Bordeaux.

En 1840, une maladie grave l’oblige à revenir à Paris. il met à profit sa convalescence pour inventer et perfectionner le « rogne-papier » qui porte encore son nom, aujourd’hui.

A cette époque et depuis une quinzaine d’années déjà, on utilise, pour couper le papier, des machines à lames fixes.

Mais avant de faire breveter son invention le 18 mars 1844, ce précurseur construit un modèle à levier tel qu’on peut le voir encore de nos jours. Sa machine, entraînée manuellement, utilise le principe de la « lame contre support » qui est toujours celui des massicots contemporains.

Ses recherches sont aussi le début d’une grande série d’innovations et de créations de machines pour beaucoup de métiers.

L’invention de Guillaume Massicot connaît un succès immédiat dans les imprimeries et papeteries, et lui apporte de nombreux prix dans les expositions de 1846 à 1855. Il devient membre de l’Académie de l’industrie et de plusieurs autres sociétés.

Travailler le fer avec grande précision est l’affaire de cet inventeur qui se dit « serrurier-mécanicien ». Il possède une entreprise à Châteauroux d’où sortent des machines à battre, tarares, châssis en fer pour serres et toitures, sonnettes… Il emploie une trentaine d’ouvriers qu’il paie jusqu’à trente francs en moyenne par jour en 1874.

Il possède aussi une scierie à Châteauroux pour la production de planches et de parquets.

On peut dire que cet inventeur visionnaire a grandement facilité la vie des coupeurs de papier, de cuir et de tissus. Et le massicot fait partie des outils indispensables à l’imprimeur, au relieur, au photographe… ainsi qu’à l’usager de l’ordinateur.

Si cette machine a pris le nom de son créateur, c’est un hommage rendu à Guillaume Massicot, artisan minutieux, perfectionniste, amateur de bel ouvrage et sachant bien « couper le papier en quatre ».

 

Décédé en 1870, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (10e division).

 

Sources documentaires et Etat-civil :

-    un grand merci aux Archives Municipales d’Issoudun

-    coupure presse « Echo des Marchés » du 10/11/1927

-    Fauconneau-Dufresne : Histoire de Châteauroux-Déols, Châteauroux 1875

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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