Eminent égyptologue, nommé directeur des travaux d’antiquités en Egypte en 1858, il entreprend des fouilles d’un intérêt majeur et veille à la valorisation de ses trouvailles pour la postérité.

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Auguste MARIETTE
(François Auguste Ferdinand Mariette)

Né le 11 février 1821 à deux heures et demie du matin à Boulogne-sur-Mer Pas-de-Calais 62
Source : acte n°77 Archives Municipales de Boulogne

Décédé le 18 janvier 1881 au Caire Egypte

 
Auguste Mariette photographié par Nadar vers 1861

 

 

Il nous incombe de veiller avec soin sur les monuments. Dans cinq cents ans, l’Egypte sera-t-elle encore en mesure de montrer aux érudits qui la visiteront, ceux-ci tels que nous les découvrons aujourd’hui ?

Ainsi parle Auguste Mariette s’adressant au vice-roi d’Egypte, le Pacha Saïd, auquel il vient d’être présenté en 1857.

 

Il est saisi par la passion de l’égyptologie en voyant la momie du musée de Boulogne. Il a 20 ans.

C’est en visitant la Galerie égyptienne du musée de Boulogne que Mariette est saisi par la passion de l’Egypte, en 1841. Âgé de 20 ans, il est alors professeur au Collège de Boulogne-sur-Mer.

Sans tarder, il se met à apprendre les hiéroglyphes, le copte, le syriaque, l’araméen, et s’inspire de Champollion. Pour s’adonner pleinement à sa passion, il renonce au professorat pour entrer au Louvre en 1849. Il y accepte un travail ingrat et mal payé au… département des antiquités égyptiennes.

Remarqué pour ses talents, il est envoyé l’année suivante en Egypte pour y acheter des manuscrits coptes. La mission échoue mais il utilise les fonds pour fouiller à Saqqarah, tant il est saisi par l’admirable paysage depuis les remparts du Caire, avec une vue sur le spectacle des pyramides, du Nil et de la plaine alentour.

Le 20 octobre 1850, il campe au pied de la Grande Pyramide de Khéops. Il remarque émergeant du sable, la tête d’un sphinx et songe alors aux écrits du savant géographe grec Strabon qui évoquait une avenue bordée de plus de 140 sphinx.


Le Scribe assis, une pièce maîtresse du département égyptien du Louvre

 

Dans cet endroit sablonneux et venté, des sphinx et statues enterrés sont mis à jour.

Mariette vient de découvrir la nécropole de Saqqarah et notamment une tombe souterraine longue de 250 mètres contenant une mine d’objets, plus de 7 000 pièces qu’il rapporte au Louvre, dont le fameux Scribe assis.

Ainsi, ce 1er novembre 1850, Auguste Mariette fait la découverte du Scribe assis. Cette statue de 53 cm de haut, sera l'une des pièces maîtresses du département égyptien du Louvre. Ce merveilleux scribe aux yeux incrustés aurait été sculpté entre 2700 et 2350 avant J.C., pourtant la vivacité de son regard dégage une attention fascinante et lui donne, malgré les siècles, une remarquable présence. Nul ne sait qui il représente, cependant il devait s’agir d’un personnage important vu le soin apporté à la confection de la statue.

 

Mariette devient, à 37 ans, directeur du Service des Antiquités du Caire

Quand Mariette revient en Egypte en 1857, il y rencontre Ferdinand de Lesseps, diplomate et principal promoteur du canal de Suez. Ce dernier apprécie la façon dont Mariette veut préserver les antiquités. C’est ainsi que le jeune archéologue peut aisément entrer en contact avec le vice-roi d’Egypte, le Pacha Saïd.

Auguste Mariette crée le service des antiquités de l’Egypte qui deviendra par la suite l’actuel  Musée égyptien du Caire. Saïd Pacha l’en nomme directeur le 1er juin 1858.

Pendant ce temps, son équipe continue de mettre à jour des sarcophages ainsi que le mobilier et les somptueux bijoux qui les accompagnent. Mais comme Mariette n’est pas sur place, les autorités égyptiennes ouvrent le sarcophage, « balancent » la momie et conservent bijoux et objets trouvés qu’elles expédient au Caire, via le Nil. Le directeur général des antiquités intercepte le convoi fluvial et récupère les caisses, se plaignant auprès de Saïd Pacha, qui conservera cependant deux pièces pour son usage personnel.

En 1860, il découvre le temple d’Edfou qu’il fait désensabler.

A l’Exposition universelle de Paris en 1867, de somptueux bijoux provenant des fouilles de la sépulture d’Ahotep sont exposés. L’impératrice convoite certaines pièces qu’elle demande au vice-roi d’Egypte qui en réfère au directeur du musée.

Mariette a le courage de s’opposer à la volonté impériale, ce qui lui vaut quelques soucis.

Durant sa carrière, il mènera une lutte acharnée contre les fouilles clandestines et l’exportation illicite des antiquités.

 

L’œuvre considérable de ce précurseur contribue à la connaissance de l’Egypte ancienne

Lors de travaux de dégagement d’une stèle de la famille royale, les ouvriers découvrent l’ouverture d’un puits. L’un d’eux part explorer la galerie avec une bougie à la main. Mais quand il réapparaît, il est terrifié expliquant qu’il vient de croiser le regard brillant de deux personnes qui le dévisageaient fixement. Il s’agit en fait des statues de Rahotep et Néfret qui rejoignent le musée de Boulaq en Egypte.

En 1872, ce sont 2 780 ouvriers qui travaillent en Egypte sous la direction d’Auguste Mariette.

Il publie le résultat de ses fouilles dans de nombreux ouvrages dont le Catalogue du Musée de Boulaq (1864-1876).

En 1878, il est reçu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Il meurt, victime de son diabète, en 1881.

On lui doit d’importantes fouilles qui ont mis à jour quelques unes des plus grandes œuvres d’art de l’Egypte ancienne. Il a fouillé quelque 300 tombes, dégagé de nombreux sites en Egypte et en Nubie, et retrouvé environ 15 000 objets. 

Cet égyptologue passionné est inhumé au Caire, dans ce pays qui a transformé sa vie en destin.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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