Sa modernité étonne tant en 1930 que cet architecte designer n’est vraiment apprécié qu’à partir des années 1980.
L’œuvre de ce « dandy couturier » est recherche entre esthétique et fonctionnalité.

 

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Robert MALLET-STEVENS

Né le 24 mars 1886 à 4h du matin à Paris 8e
Selon acte n° 506 – Archives de Paris en ligne – V4 E 6072 – vue 29/31

 Décédé le 8 février 1945 à Paris

 

 

Un art laconique et dépouillé chez ce théoricien de l’esthétique moderne

18 décors de films sont signés Mallet-Stevens

Son ascendance le porte à croiser les différents arts

Un Prométhée conquérant d’un art de vivre nouveau

 

 

Un art laconique et dépouillé chez ce théoricien de l’esthétique moderne

Figure montante du style moderne au Salon d’Automne de 1919, Mallet-Stevens, présent dans l’entourage du couturier Paul Poiret, est remarqué lors de cette exposition artistique parisienne.

Dans Une cité moderne publié en 1922, il donne à voir son projet de ville idéale avec cinéma, banque, musée, halles, pavillon de sports, palais de justice, maisons ouvrières, hôtel de voyageurs, mairie, arrêt de tramway, église et immeuble de rapport.

L'art de Robert Mallet-Stevens… théoricien de l’esthétique moderne… est le plus laconique et le plus dépouillé qu'aucune autre formule… telle est l’appréciation du critique d’art Guillaume Jeanneau inspiré par son projet d’urbanisme présenté au Salon d’automne de 1924.

L’Art Déco triomphe à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 où les frères Martel font pousser des arbres cubistes en béton armé. De son côté Mallet-Stevens y érige le pavillon du tourisme avec un campanile de 36m de haut qui fera école dans le monde entier.

A défaut de commandes publiques, cet architecte construit quasi exclusivement pour une clientèle privée et en lien avec les figures majeures de l’architecture de son temps telles que Charlotte Perriand et Jean Prouvé.

 


Volée d’escalier intérieure de la villa des frères Martel rue Mallet-Stevens et signée Mallet-Stevens

 

18 décors de films sont signés Mallet-Stevens

Cependant, il s’oriente pendant une vingtaine d’années dans la création de meubles et de décors pour le théâtre et le cinéma qu’il apprécie comme un art à part entière.

A partir de 1920, il réalise 18 décors de films dont L’Inhumaine, Les Trois Mousquetaires… et publie en 1928 son traité Le décor moderne au cinéma.

Nommé à la tête de l’École des Beaux-Arts de Lille, Mallet-Stevens dévoile un programme novateur et ambitieux avec projet de bâtiments pour saluer l’ère nouvelle en 1936. Mais l’entrée en guerre l’oblige à démissionner et à quitter la région alors que l’exposition du progrès social vient d’ouvrir, réunissant ses étudiants et son réseau.

Co-fondateur en 1929 de l’Union des Artistes Modernes (UAM) avec Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Le Corbusier, il est le 1er président de cette association qui réunit les artistes décorateurs et architectes avant-gardistes.


La villa Cavrois à Croix près de Lille (Nord) – œuvre de Mallet-Stevens en 1932.

 

Son ascendance le porte à croiser les différents arts

Formé à l’École spéciale d’architecture de Paris entre 1903 et 1906, il s’intéresse à faire collaborer les différentes formes d’art.

Quoi de plus naturel pour ce jeune homme qui a dans son ascendance des collectionneurs de tableaux et un critique d’art. Cette ambiance familiale influence les choix esthétiques ultérieurs de cet architecte designer qui prendra à la fois le nom de son père et de sa mère.

Dès 1907, il collabore à des revues d’art internationales ainsi que dans l’hebdomadaire français L’Illustration.

Mobilisé en 1914, il est photographe aérien dans l’aviation.

 

 

Un Prométhée conquérant d’un art de vivre nouveau

Conquérant de la modernité inédite, Robert Mallet-Stevens ne pouvait qu’étonner son temps, influencé qu’il est par le Bélier et le Verseau.

Il fait partie de ces révolutionnaires de l’art (Uranus-Jupiter/Balance) qui bousculent inévitablement les conventions et donnent à voir des perspectives artistiques hors normes.

Mais avec Mallet-Stevens ce souffle fougueux de modernisme se met en œuvre avec réalisme, imagination astucieuse (Lune/Scorpion)  et sens esthétique  (Mars/Vierge + Balance).

Sa conception de ville moderne intègre et organise tout ce qui fait le quotidien des citadins.

Il va à l’essentiel en faisant la part belle à l’harmonie d’ensemble.

Habile metteur en scène il sait organiser et métamorphoser la matière pour un art de vivre sorti de l’ordinaire. Et inévitablement un demi-siècle s’écoule avant que son héritage soit enfin apprécié et publiquement reconnu.

 

Honneur à ce créateur de modernités qui a dérangé les conventions architecturales de son temps.

 

 


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