Une Lyonnaise audacieuse à l’avant-garde de son temps.
Militante syndicale et Fondatrice du 1er EHPAD de France en 1959.

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Philomène Pierrette MAGNIN

Née le 26 avril 1905 à 14h à Caluire-et-Cuire Rhône 69
Selon acte n° 51 – AD69 en ligne – 1905 – 4 E 11713 – vue 14/38

 Décédée le 27 août 1996 à Lyon 3e

 

 

J’avais un réel désir de me former pour défendre les faibles.

Pionnière dans la défense du droit des femmes

1ère femme à siéger au conseil municipal de Lyon

Fondatrice de la 1ère maison de retraite médicalisée en Europe !

Une femme bâtisseuse au service des plus faibles

 

 

J’avais un réel désir de me former pour défendre les faibles.

C’est à l’âge de 14 ans au patronage catholique que Philomène a le déclic de ce qui sera son chemin de vie.

Les propos d’un syndicaliste en conférence lui ouvrent les yeux sur le triste sort des femmes exploitées. Et sans tarder, elle adhère à la CFTC en octobre 1919.

« J’avais un réel désir de me former pour défendre les faibles ».

Orpheline à 6 ans, d’un père jardinier et d’une mère femme de ménage, Philomène Magnin doit quitter l’école à 13 ans, juste après le Certificat d’Études Primaires. Dans cette famille modeste croyante et pratiquante, la mère a connu des journées harassantes pour gagner son pain et celui de sa fille.

Comme nombre de filles du peuple, Philomène débute la vie active comme domestique chez des particuliers, avant d’être apprentie-vendeuse dans un magasin de chaussures puis employée dans une fabrique de parapluies et vendeuse dans un magasin d’optique place des Célestins à Lyon.

 

Pionnière dans la défense du droit des femmes

Au sein du Syndicat, elle participe à la lutte pour la défense des ouvrières à domicile et des dévideuses en soierie.

La formation juridique, économique et politique qu’elle reçoit lui permet de devenir une syndicaliste chevronnée et pionnière dans la défense du droit des femmes.

À 19 ans, nommée secrétaire de la Section employés de commerce, elle met sur pied la 1ère Convention collective pour les acteurs du commerce de détail non alimentaire. Au-delà de ce premier succès, elle s’occupe des vendeuses, des ouvrières de la dorure…

Ses talents de syndicaliste l’amènent au bureau de l’Union départementale CFTC du Rhône.

Atteinte de la tuberculose, elle met à profit son repos forcé pout « engloutir » une bonne part de la littérature des canuts écrite par Pierre Dupont, Benoist Mary ou la mère Cottivet.

Se former en droit par des cours et s’initier aux sciences politiques lui ouvrent un poste à la revue religieuse L’Écho de Fourvière.

 

1ère femme à siéger au conseil municipal de Lyon

Au cœur des débats sociaux de l’Entre-deux-guerres et notamment du Front Populaire, cette active militante s’investit pour le syndicalisme féminin et le vote des femmes.

A la libération, désignée pour siéger au conseil municipal provisoire de Lyon, présidé par Justin Godart, elle est la 1ère femme à figurer dans cette instance. L’année suivante, elle est élue dans l’équipe d’Édouard Herriot puis de Louis Pradel.

Outre cet engagement dans la gestion municipale lyonnaise, elle s’engage avec générosité et durablement sur le plan social :

- adjointe au maire de la Ville de Lyon de 1945 à 1978

- vice-présidente du Conseil général de 1961 à 1985

- Commission d’Action sociale du 6e plan

- à la Communauté Urbaine de Lyon de 1969 à 1977

- au Conseil régional

- administrateur des Hospices Civils de Lyon de 1944 à 1959.

 

Fondatrice de la 1ère maison de retraite médicalisée en Europe !

Toujours à l’avant-garde des questions sociales, elle innove en créant Ma Demeure, une maison de retraite constituée d’appartements pour personnes seules ou en couple et de service communs, pour les soins, la restauration, les loisirs…

Cette réalisation servira de modèle pour les Établissements d’Hébergement, de personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Quelle audace avant-gardiste pour cette militante aguerrie de la cause des femmes quand, dans les années 1970, elle cautionne les projets du planning familial, les lois Neuwirth sur la contraception, les lois Veil sur l’avortement !

Au risque de froisser son électorat et le monde catholique.

Retirée à 78 ans à Ma Demeure, elle décède à 91 ans.

 

Sources documentaires :
https://www.lyon.fr/solidarite/egalite-femmes-hommes/quelques-lyonnaises-remarquables
https://maitron.fr/spip.php?article215400
http://www.ehpad-lyon-mademeure.fr/philomene-magnin.html

 

Voir dossier : « Des Lyonnaises illustres… et de l’ombre »

 

 

Une femme bâtisseuse au service des plus faibles

 Innover et bâtir pour servir les humains les plus fragiles, tel pourrait être l’aperçu du parcours de vie de Philomène Magnin.

 Elle est bâtisseuse dans l’âme par la puissance du Taureau (Amas dont Soleil au Taureau) qui fait alliance avec la Vierge incomparable organisatrice au service des plus démunis.
(Asc.Vierge ; Uranus trigone amas dont Mercure)

 Rédiger la 1ère convention collective du commerce illustre son pragmatisme visionnaire au service des femmes.

 Elle porte en elle cette vocation :…me former pour défendre les faibles.

 Femme en avance sur son temps : elle le montrera tout au long de sa vie :

pionnière du syndicalisme féminin, 1ère femme au conseil municipal de Lyon, fondatrice du 1er Ehpad de France…

 Faire ce qui ne s’est encore jamais fait est dans ses gènes, selon ses idées révolutionnaires pressentant ce qui est bon pour le devenir des femmes et des plus démunis.

 

Philomène Magnin l’humaniste,
digne d’entrer au « Panthéon des bâtisseuses de cathédrales » !

 

 


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