Nathalie LEMEL
Née Perrine Nathalie DUVAL
née le 24 août 1826 à 7h du matin à Brest (Centre) Finistère 29
Selon acte des Archives municipales de Brest en ligne - 1826 - 1 E 73 – vue 26
Décédée le 8 mai 1921 à Ivry-sur-Seine Val-de-Marne
Ouvrière-relieuse dès ses douze ans,
En pionnière, elle adhère à l’Association Internationale des Travailleurs
Et fonde une coopérative d’alimentation et un restaurant ouvrier.
Revenue de déportation, elle reprend la lutte féministe
Servir le peuple et militer dans l’adversité est son fort. |
Ouvrière-relieuse dès ses douze ans,
A sa naissance, son père est corroyeur(*) et plus tard ses parents tiennent un café.
(*) Le corroyage est l’art de préparer, cuir, bois ou métal avant sa transformation.
Avant de devenir ouvrière relieuse de livres, elle fréquente l’école jusqu’à douze ans. Elle épouse à dix-neuf ans un ouvrier relieur de huit ans son aîné avec qui elle a trois enfants.
Le couple ouvre à Quimper en 1849, une boutique de librairie-reliure qui tient jusqu’à leur faillite en 1861. Contraints de quitter la Bretagne, ils vont chercher du travail à Paris où Nathalie continue de travailler dans la reliure et devient militante socialiste.
Bientôt naît, en 1864 l’Association Internationale des Travailleurs (plus connue sous le nom de Première Internationale) à Londres en écho au climat social agité au niveau de l’Europe.
Dès août de cette année, démarre une grève très dure des ouvriers relieurs dont l’un des militants est Eugène Varlin.
En pionnière, elle adhère à l’Association Internationale des Travailleurs
En 1865, Nathalie Lemel devenue adhérente à l’Internationale fait partie du comité de grève après son élection comme déléguée syndicale. Chargée de cette responsabilité exceptionnelle pour l’époque, en organisatrice-née, elle s’illustre par sa détermination notamment pour la parité des salaires hommes-femmes.
Un rapport de police évoque son exaltation, son goût pour la politique, sa fréquentation des clubs et sa propagande de mauvais journaux dans les ateliers, à quoi on peut ajouter son opposition forte au Second Empire.
Et fonde une coopérative d’alimentation et un restaurant ouvrier
L’alcoolisme de son mari la pousse à quitter le domicile conjugal en 1868, ce qui ajoute encore au scandale de sa réputation aux yeux des bien-pensants.
Dès lors davantage disponible, elle peut s’adonner à son militantisme et fonde avec d’autres relieurs une coopérative d’alimentation La Ménagère et un restaurant ouvrier La Marmite. Ce dernier nourrit 8.000 ouvriers en quatre établissements où Nathalie Lemel s’emploie à préparer les repas.
Barricade devant la Madeleine – photographie d’une peinture
Revenue de déportation, elle reprend la lutte féministe
Quand arrive l’insurrection en mars 1871, elle participe dans les clubs de femmes à d’actifs débats qui l’amènent à fonder l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, où elle est membre du comité central.
Sur les barricades du côté de la place Blanche et de Pigalle, en plus de combattre contre la troupe, Nathalie Lemel soigne les blessés.
Après la défaite de la Commune, le Conseil de guerre la condamne à être déportée et enfermée au bagne de Nouvelle-Calédonie, refusant la grâce demandée pour elle aux autorités par ses amis.
Débarquée avec Louise Michel le 14 décembre 1873 dans l’enceinte fortifiée de la presqu’île Ducos, elle ne revient en métropole qu’après la loi d’amnistie de 1880. Employée au journal L’Intransigeant, elle poursuit la lutte pour la condition féminine.
Atteinte de cécité, elle s’éteint dans la misère, à l’âge de 95 ans à l’hospice d’Ivry-sur-Seine.
Pour honorer sa mémoire, de nombreuses rues et places portent son nom.
Sources documentaires :
https://histoireparlesfemmes.com/2014/11/13/nathalie-lemel-militante-anarchiste/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Lemel
Fresque à Brest en hommage à Nathalie Lemel
Servir le peuple et militer dans l’adversité est son fort.
Servir la cause du peuple au cœur des obstacles, pourrait résumer le leitmotiv de Nathalie Lemel tant elle excelle quand la situation est complexe, tendue, voire insurmontable.
C’est ce contexte qui lui fait exprimer toute sa nature combative face à l’obstacle. Elle milite en vue de l’émancipation ouvrière comme pour gagner sa propre liberté de femme.
Stimulée par le risque d’échec, elle refuse la demande de grâce formulée par ses amis et se retrouve enfermée au bagne en Nouvelle-Calédonie, comme une sanction que cette militante idéaliste a besoin d’assumer jusqu’au bout.
Organisatrice et volontariste, elle met son énergie infatigable au service des plus simples et des plus démunis et en native de la Vierge, elle crée de quoi nourrir les ouvriers par un magasin et un restaurant qui reçoit 8.000 ouvriers en 4 établissements.
Née pour militer au cœur des évènements de son temps, elle se dévoue avec sens pratique au service d’un haut voire utopique idéal.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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