Beauté physique et talent d’actrice l’amènent à jouer pour les plus grands réalisateurs de cinéma de son temps dans les années 1930-1950.

L’année de ses 19 ans, héroïne de la 1^ère scène d’extase amoureuse parue sur les écrans (film Extase paru en 1933), elle en hérite une réputation sulfureuse et en même temps le surnom international The Ecstasy Girl.

Le succès lui arrive avec le rôle de l’impératrice Sissi qu’elle joue en 1933.

Son mariage de convenance à 19 ans avec l’industriel de l’armement Friedrich Mandl, tourne court et 4 ans plus tard l’actrice éprise de liberté et trop surveillée par son époux, fuit sa prison dorée. A l’en croire, ce départ est rocambolesque : elle drogue une domestique et subtilise son uniforme pour s’échapper incognito, à Paris, Londres avant de gagner la côte Ouest des États-Unis.

Finalement L’Extase lui sert de tremplin pour Hollywood avec MGM, son plus grand studio de cinéma. C’est là qu’Hedwig Kiesler réapparaît à l’écran sous le pseudonyme d’Hedy Lamarr.

Promue révélation d’Hollywood, entre 1930 et 1958 elle est à l’affiche de 31 films dont Samson et Dalila.

En 1946, on la retrouve productrice avec Le Démon de la chair.

Victor Mature et Hedy Lamarr dans Samson et Dalila (1949).

Le style glamour très en vogue lui sied grâce à son profil parfait, sa beauté classique, sensuelle, ses cheveux de jais, d’immenses yeux, un nez fin, une peau de porcelaine, une voix à l’accent exotique…

L’archétype de la femme fatale s’incarne en cette actrice à la beauté mystérieuse, intense et troublante, sensuelle mais inaccessible, irrésistible, attirante mais aussi dangereuse, manipulatrice et traîtresse…

Ce sont autant de traits de caractère qu’elle a utilisés dans les différents films de sa carrière.

Au lendemain de son plus grand succès, Samson et Dalila, la chute de la star s’amorce.

Le triomphe s’éloigne et comme elle est hantée par la peur de vieillir, la chirurgie esthétique échoue à lui rendre sa beauté d’autrefois.

Une femme doit, jusqu'à son dernier soupir, soigner sa personne. Elle ne peut pas laisser son physique et sa beauté se dégrader ! déclarait-elle !

Adulée et riche de millions de dollars à l’apogée de sa carrière, en star déchue elle termine sa vie dans la ruine et l’amertume, vivant recluse dans son appartement de Floride. Six fois mariée et six fois divorcée, elle ne communique plus que par téléphone même avec ses enfants et ses amis.

Dans son autobiographie, Ecstasy and Me (Ecstasy est le titre anglais du film Extase) publiée en 1966, elle confie que cette beauté ne lui a apporté que tragédie et maux de tête pendant cinq décennies. Mon visage est un masque que je ne peux retirer. Je dois vivre avec. Je le maudis.

Hedy Lamarr en 1939 dans La Dame des Tropiques

Outre sa carrière cinématographique, Hedy Lamarr marque le monde de la science des télécommunications par son invention avec le pianiste George Antheil d’un système de codage des transmissions dont ils déposent le brevet le 10 juin 1941 et rendent l’invention libre de droits pour l’Armée des États-Unis.

C’est ce principe qui est toujours utilisé pour le positionnement par satellites (GPS), pour les liaisons chiffrées militaires, la communication des navettes spatiales avec le sol, la géolocalisation, la téléphonie mobile, le Bluetooth…

Il faut attendre plus de 20 ans pour que cette trouvaille avant-gardiste soit utilisée par les Américains.

Ce n’est qu’à partir des années 2000 qu’on célèbre le génie d’Hedy Lamarr pour en faire le symbole de l’innovation et du design. Son talent d’inventrice est enfin reconnu en 1997 par l’attribution du prix de l’Electronic Frontier Foundation. Hedy a 83 ans.

C’est lors d’une soirée mondaine que les deux artistes se rencontrent et entament de longues discussions sur l’armement. Hedy Lamarr en connaît un rayon par son ex-mari magnat des armes et George Hantheil a une expérience comme inspecteur de munitions.

La Seconde Guerre mondiale déchire l’Europe et ces deux génies veulent aider à combattre le Nazisme. Comme les torpilles radioguidées contre les sous-marins allemands sont souvent repérées et détournées par l’adversaire, ils imaginent un système de codage des transmissions qui permettent de leurrer l’ennemi.

A sa mort, Hedy Lamarr, toute sa vie très inventive, laisse de nombreux projets ingénieux jetés sur le papier.

Dans Viens avec moi en 1941

Brevet déposé le 10 juin 1941

D’ascendance juive, elle est la fille unique d’un couple de banquier et d’une pianiste-concertiste. Élevée avec précepteurs dans un milieu privilégié, fréquentant l’opéra et pratiquant l’équitation, elle garde un souvenir fort et nostalgique de son séjour en Suisse.

A 12 ans, elle est lauréate à Vienne d’un concours de beauté. Mais déjà théâtre et cinéma la fascinent.

En promenade avec son père, elle s’instruit sur certaines technologies et bricole volontiers à la maison.

Son imaginaire clairvoyant allié à une remarquable intuition (Lune-Neptune+Scorpion+secteur V) stimulent sa créativité naturelle. Ainsi, elle conçoit un codage ingénieux et révolutionnaire pour le monde invisible des télécommunications.

Comme une enjambée fabuleuse entre mythologie et 21^e siècle, voici l’influence métamorphosante de cet Hadès-Pluton équipé d’un casque qui rend invisible comme la trouvaille d’Hedy Lamarr.

Marquée par Scorpion, Cancer et Lion, elle éprouve une fascination pour le déguisement, le devant de scène ainsi que les paillettes de la gloire et du pouvoir.

Entre un narcissisme nourri des bravos du public et un orgueil de star adulée pour ses talents et sa beauté, elle est la coqueluche d’Hollywood – paradis du cinéma américain -.

Mais les outrages du temps qu’elle ne peut effacer et la mode nouvelle qui la rend démodée, l’amènent à s’isoler dans l’amertume d’une gloire perdue. Alors, comme pour son invention, elle va se rendre invisible même pour ses proches.